Par Bernard Cadeau, le 5 mars 2013, président élu d’ORPI, premier réseau d’agents immobiliers en France.
« On assiste ces dernières semaines à la résurgence d’une idée intellectuellement confortable qui consiste à expliquer la hausse des prix de l’immobilier par une « bulle » qui serait en train d’éclater.
Selon moi, cela est non seulement erroné mais réducteur et dangereux.
- D’une part parce que de mon point de vue il n’y a pas de bulle. Car une bulle, au sens de la théorie économique, consiste en un phénomène irrationnel, artificiel, entretenu par la spéculation.
- D’autre part, si je conçois aisément qu’il y ait un petit côté mode et commode à expliquer la hausse des prix à l’aune d’une bulle, je pense aussi qu’en épousant cette thèse on ne résout rien et que l’on passe à côté des sujets de fond.
L’effet et la cause : certes, je reconnais qu’il existe un vrai problème sur les prix. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ORPI a lancé son initiative « Révision des prix » en début d’année. En revanche, je m’inscris en faux contre l’idée d’une bulle : la hausse des prix est le résultat d’un déséquilibre chronique de l’offre de logements en France.
Pourquoi ?Parce que prétendre comme certains que la bulle est responsable de tous les maux sous-tend qu’une fois éclatée, tous les problèmes disparaîtront. Or, pas du tout : ils perdureront. Ils pourraient même s’aggraver. En 2013, la construction de logements pourrait atteindre son plus bas niveau depuis cinquante ans. Il est donc plus que jamais urgent de s’attaquer aux causes et de traiter le mal à la racine. Cela implique notamment pour le gouvernement d’accepter de soutenir massivement le secteur de l’immobilier neuf mais aussi de l’ancien tant sur son volet acquisition que rénovation.