Quelques semaines après les évaluations annuelles, le cabinet Walters People a mené une enquête afin de connaître l’état d’esprit des professionnels en France.
- Ont-ils été augmentés ?
- Sont-ils satisfaits ?
- Sont-ils fidélisés ?
- De quels leviers disposent les entreprises pour tenter d’attirer et retenir les talents ?
Insatisfaction sur les rémunérations
En décembre dernier, 60% des professionnels issus des fonctions support et financières interrogés déclaraient s’attendre à une augmentation significative pour 2023. En cette fin de premier trimestre, ils sont 65% à avoir perçu une augmentation. Parmi eux cependant, plus de la moitié (53%) juge cette hausse de rémunération insuffisante.
En effet, fin 2022, près de 6 professionnels sur 10 (57%) estimaient qu’une augmentation minimale devrait être supérieure à l’inflation (5,2%). Après analyse de ces augmentations, constat est fait que la plupart des professionnels (71%) ont bénéficié d’une hausse inférieure à 5%, engendrant de nombreuses insatisfactions, dans un contexte où 70% des professionnels déclaraient en décembre être capables de démissionner si leur augmentation n’était pas supérieure à l’inflation.
Augmentation ou démission
Si la rémunération reste le premier critère de satisfaction des professionnels, d’autres leviers existent pour les entreprises afin de les fidéliser et de les retenir. « Les exigences des collaborateurs évoluant sans cesse, les entreprises peuvent aussi se montrer attractives en proposant des alternatives sur des modes de travail plus flexibles, des packages différenciants, ou encore des parcours d’évolution clairs, aussi bien sur le salaire que sur les fonctions », analyse Coralie Rachet, Managing Director Walters People et Robert Walters France. Malgré cela, 79% des professionnels insatisfaits de leur augmentation déclarent n’avoir reçu aucune compensation de la part de leur employeur.
Les prédictions de décembre se confirment donc pour ces professionnels déçus : 80% d’entre eux souhaitent désormais démissionner en raison des conclusions de leur évaluation annuelle. Ils sont même 37% à envisager de le faire dans les 3 prochains mois, soit 9 points de plus qu’en décembre, confirmant les craintes des entreprises liées à la rétention des talents.
47% des professionnels déclarent tout de même être satisfaits de leur augmentation. Un facteur de fidélisation pour 76% d’entre eux, qui ont ainsi ralenti voire stoppé leurs recherches d’emploi. Preuve une nouvelle fois que le sujet de la rémunération sera clé en 2023.
L’intérim expert, une alternative qui s’impose
Ce sujet de la rémunération est d’autant plus sensible pour les entreprises que le marché de l’emploi est toujours particulièrement tendu. Les candidats sont en position de force et s’ouvrent à de nouveaux modes de travail comme l’intérim expert, dont le volume d’offres d’emploi a d’ailleurs augmenté de 36% entre 2021 et 2022. Face à ces nombreuses opportunités, le niveau de confiance des professionnels est au plus haut : 70% des intérimaires se voient d’ailleurs proposer une nouvelle mission ou un poste en CDI avant même la fin de leur contrat en intérim.
Au-delà de ces opportunités, l’intérim leur permet de tester diverses organisations (74%), s’ouvrir à différents secteurs (63%), ou monter en compétences (59%), augmentant ainsi leur degré d’employabilité. Du côté des entreprises, ces contrats sont également bénéfiques, car les professionnels qu’elles recrutent ont affirmé leurs ambitions et attentes, et sont donc moins sujets aux phénomènes de quiet quitting et de conscious quitting.
« La confiance sur le marché de l’emploi est très forte chez les professionnels en ce moment. Le fait de pouvoir réaliser des contrats courts leur permet de mieux préciser leurs attentes, et certains voient en l’intérim une passerelle avant de s’engager pleinement en CDI », conclut Coralie Rachet.