Le Baromètre des TPE, l’enquête de conjoncture trimestrielle de FIDUCIAL réalisée par l’IFOP auprès des très petites entreprises, revient après cinq années d’interruption pour répondre aux enjeux soulevés par un contexte économique et social inédit. Il a pour objectif d’obtenir une connaissance fine de la perception des dirigeants des TPE sur la conjoncture, l'emploi, l’état de santé de leur entreprise et sur les réformes et annonces gouvernementales.
Cette édition fait état de préoccupations de la part des chefs d’entreprise du fait d’un contexte politique et économique tendu. Pour autant les TPE résistent avec de nombreux besoins de recrutements.
Défiance envers le gouvernement et pessimisme sont au rendez-vous
Dans le contexte actuel, 66% des dirigeants d’entreprise n’ont pas confiance dans les mesures et actions économiques annoncées ou mises en place par le gouvernement d’Emmanuel Macron. Ils sont tout autant (66%) à considérer que leurs préoccupations ne sont pas prises en compte par le gouvernement, dont 40% qui déclarent qu’elles ne le sont pas du tout.
Le niveau de pessimisme vis-à-vis du climat général des affaires en France est très élevé : 76% des patrons sont pessimistes (+29 points depuis la prise de fonction du Président en mai 2017) dont 25% qui se disent très pessimistes.
Cette perte de confiance a notamment impacté le moral des chefs d’entreprise : 52% sont pessimistes pour leur propre activité, pessimisme particulièrement marqué dans le secteur de la santé et de l’action sociale (69%), le commerce (62%) et les services aux particuliers (55%).
Pour autant, une large majorité des entreprises (56%) déclarent n’avoir pas de difficultés financières et seules 7% se disent être en difficulté très importante.
Un niveau d’embauche positif avec une pression contenue sur les salaires
Durée des postes vacants au sein des TPE
Sur le premier trimestre 2023, 15% des dirigeants de TPE ont embauché ou prévoient d’embaucher du personnel. L’hôtellerie et les services aux particuliers sont les secteurs qui s’avèrent les plus dynamiques, avec respectivement 22% et 19% d’intention d’embauches.
A l’inverse, l’industrie et le BTP sont plus en retrait (respectivement 10% et 10% d’intention d’embauches).
16% des employeurs peinent à recruter. Les postes vacants au sein des TPE le sont depuis 4,4 mois en moyenne.
En miroir, 7% des TPE déclarent avoir supprimé un ou plusieurs postes au cours du premier trimestre 2023, ce qui aboutit à un différentiel positif de 8 points entre les embauches et les suppressions de postes. En corrélation avec leur niveau de pessimisme, les services aux particuliers sont plus enclins à supprimer des postes (14%), de même que les TPE du secteur santé et action sociale (11%).
Dans un climat inflationniste, 44% des dirigeants de TPE ont ressenti une pression plus importante de la part de leurs salariés sur l’augmentation des salaires en comparaison à l’an passé tandis que 25% ressentent une pression moins importante et 31% une pression identique. Cette pression a été notable dans le secteur de la santé et de l’action sociale (68%) et dans le BTP (51%).
Une inflation qui impacte fortement l’activité des TPE
Pour 48% des dirigeants de TPE, les mesures mises en place par le gouvernement pour lutter contre l’inflation auront un impact négatif sur leur entreprise, impact jugé particulièrement néfaste dans les secteurs de la santé et de l’action sociale (61%), du commerce (59%) et des services aux particuliers (56%).
Interrogés sur l’augmentation des prix, les postes de dépense qui ont le plus augmenté au cours des six derniers mois sont l’énergie pour 72% des patrons, les matières premières et fournitures (69%) puis les assurances (17%) et les salaires (16%).
Mesures prises ou à venir pour faire face au contexte inflationniste
En réponse, 66% des dirigeants d’entreprise ont répercuté la hausse des coûts sur leurs prix de vente.
Cette hausse est plus significative pour les secteurs du BTP (84%), de l’hôtellerie (76%) et de l’industrie (74%).
En complément, 79% des chefs d’entreprise ont pris au moins une mesure pour leur société, parmi lesquelles figurent la réduction de dépenses pour 68% d’entre eux et le report de certains investissements pour 49%.
Une réforme des retraites largement contestée par les dirigeants de TPE
La réforme des retraites proposée par Emmanuel Macron et son gouvernement est contestée par 62% des dirigeants de TPE. A peine plus d’un patron de TPE sur 3 (36%) soutenait la réforme des retraites proposée par Emmanuel Macron et 10% y étaient très favorables. Ces scores sont particulièrement proches de la mesure réalisée sur l’ensemble des Français mi-mars, avec 32% qui y étaient favorables.
Les chefs d’entreprise considèrent que l’âge moyen idéal de départ à la retraite est de 62,4 ans. Cet âge varie en fonction du secteur d’activité, avec les secteurs à plus forte pénibilité souhaitant logiquement un départ plus tôt : 61,3 ans dans l’industrie, 61,4 ans dans le BTP, 61,5 ans dans le commerce tandis que les services aux entreprises souhaitaient un âge moyen à 64,2 ans.
Le montant de la pension de retraite est méconnu par 60% des dirigeants et près de la moitié (48%) ne le connaît pas du tout. Seulement 15% le connaissent précisément.