46% des Français estiment ne plus pouvoir vivre décemment
Bonial (Axel Springer), entreprise de média et technologies pour le commerce, dans un contexte inflationniste où le pouvoir d’achat se retrouve au cœur des interrogations des Français, s’est penché sur la relation de ces derniers à la consommation un an après avoir lancé son premier baromètre en les questionnant notamment sur leur pouvoir d’achat, leurs comportements mais aussi sur leur ressenti de l’inflation comparée aux chiffres de l’INSEE.
Cette 5ème vague du baromètre réalisée par OpinionWay présente les intentions d’évolutions de comportements d’achat des Français dans les semaines à venir pour faire face à la hausse des prix. Elle met aussi en exergue à l’heure de l’inflation le poids des dépenses contraintes des Français et leurs impacts sur leur quotidien. Si les consommateurs font preuve de pessimisme et d’un ressenti de l’inflation plus élevé que les chiffres officiels de l’INSEE, ils demeurent ainsi dans l’attente de l’intervention du Gouvernement pour proposer des aides « anti-inflation ». Plus encore, dans ce contexte, le rôle des acteurs de la Grande Distribution se renforce vis-à-vis des attentes des consommateurs et les promotions s’imposent désormais comme un sujet prioritaire pour renforcer le pouvoir d’achat des Français. Ce pourquoi les Hard Discounters tirent leur épingle du jeu et sont perçus comme des enseignes favorisant le pouvoir d’achat.
En bref - Chiffres vs N-1
- 88% des Français ont un sentiment négatif vis-à-vis de leur pouvoir d’achat (+5 pts)
- 46% estiment ne plus pouvoir vivre décemment (+9 pts)
- 60% (+16 pts) ont le sentiment de se restreindre en réalisant leurs courses alimentaires
- 22%, c’est l’inflation ressentie sur les produits alimentaires par les Français depuis un an (vs 14,8% selon l’INSEE en février 2023)
- 78% jugent le blocage des prix énergétiques utiles
- 73% jugent utile une remise de 15% sur l'ensemble de leurs courses alimentaires
- 38% n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois (+2 pts)
- 46% seront plus attentifs aux prix dans les prochaines semaines (+9 pts)
- 81% des consommateurs (+6 pts) ont l’intention de faire évoluer leurs comportements d’achat dans les semaines à venir en :
- Recherchant davantage de promotions (35%), soit +5 pts
- Réduisant leur consommation d’énergie (36%), soit +8 pts - 77% ont le sentiment que la hausse des prix les empêche de se faire plaisir en consommant (+3 pts)
Pouvoir d'achat : pour les Français, l'heure est au pessimisme...
Pouvoir d’achat : une très large majorité de Français négatifs
Alors que 88% (+5 pts) des Français ont un sentiment négatif sur leur pouvoir d’achat, le graphique ci-dessus traduit une certaine forme de réalité vécue par nos concitoyens au quotidien. En effet, 38% (+2 pts) d’entre eux peinent à financer leurs dépenses jusqu’à la fin du mois. Plus encore, 46% (+9 pts) estiment que leur pouvoir d’achat ne leur permet pas de vivre décemment. En toute logique, 57% d’entre eux déclarent ainsi se trouver dans l’incapacité de partir en vacances ou de se faire plaisir.
Faire évoluer le comportement d’achat pour optimiser le pouvoir d’achat
81% (+6 pts) des Français ont l’intention de faire évoluer leurs comportements d’achat dans les semaines à venir, soit 80% des hommes et 83% des femmes. Au regard du graphique ci-dessous, nous pouvons constater que presque l’ensemble des indicateurs suivent une tendance haussière mais les Français redoubleront d’efforts pour préserver leur pouvoir d’achat. Ainsi, 46% (+9 pts) d’entre eux ont l’intention d’être plus attentifs aux prix, 36% (+8 pts) réduiront leur consommation d’énergie et 35% (+ 5 pts) rechercheront davantage de promotions. Pour ce faire, 24% (+10 pts) privilégieront les marques de distributeurs et réduiront leur consommation de viande ou poisson. Enfin, 19% (+2 pts) fréquenteront davantage les enseignes discount et 16% achèteront davantage de produits anti-inflation.
... un sentiment qui se ressent d'autant plus dans leur percéption de l'inflation...
Ce n’est un secret pour personne. L’inflation réelle diffère très souvent du ressenti des consommateurs au quotidien. Comme le prouve le graphique ci-dessous, les Français n’y font pas exception. Pour mémoire, l'inflation ressentie s’apparente à une perception psychologique qui consiste à considérer que l'inflation réelle est plus forte que celle annoncée par les organismes étatiques. Alors que les prix de l’alimentation ont bondi selon l’INSEE entre mars 2022 et mars 2023 de 15,8%, les Français évaluent de leur côté ce chiffre à la hausse à hauteur de 22%.
Si nous faisons le choix de nos pencher sur les prix de l’énergie, cette perception s’accroît et les Français l’imaginent encore plus sous-estimée. En effet, l’INSEE évalue cette dernière entre mars 2022 et mars 2023 à 4,9% tandis que les consommateurs perçoivent l’inflation à hauteur de 24%.
Concernant les produits non alimentaires, l’INSEE évalue l’inflation des produits manufacturés en mars à 4,8% sur une année tandis que les Français estiment qu’elle s’élève à 17%. Cette inflation ressentie pousse ainsi les consommateurs à avoir de fortes attentes vis à vis des distributeurs et quant à l’intervention du Gouvernement pour proposer des aides « anti-inflation ».
... qui se traduit par de fortes attentes quant aux aides "anti-inflation" de la part du Gouvernement...
Alors que 92% des Français citent des produits frais comme devant figurer dans la « liste anti-inflation », notons que 65% d’entre eux souhaitent également que les produits d’hygiène puissent s’y intégrer tout comme les produits d’entretien pour 34% des consommateurs. Il s’agit là d’une statistique en mesure de nous interpeller à l’heure de la proposition de loi du député Renaissance Frédéric Descrozaille qui souhaite voire les promotions de ces produits plafonnées à 34%. De leur côté, rappelons que 46% des Français ont le sentiment de se restreindre en achetant des produits d’hygiène…
Concernant les aides gouvernementales, le graphique ci-dessous démontre que les Français ont de fortes attentes, dont en premier lieu le blocage des prix énergétiques pour 78% d’entre eux. Juste derrière, 73% des consommateurs jugeraient utile une remise de 15% sur l'ensemble de leurs courses alimentaires. De son côté, le chèque alimentaire prévu par le Gouvernement n’arrive qu’en 6ème position avec 58% des Français le jugeant comme utile.
... qui se traduit par de fortes attentes quant aux aides "anti-inflation" de la part du Gouvernement...
A la lumière des graphiques ci-dessus, il convient de remarquer que parmi ces six enseignes représentées dans ces Top 3, quatre d’entre elles sont des Hard Discounters ou des enseignes à bas coût.
Notons enfin que la chaîne néerlandaise Action détrône Amazon qui figurait en tête de notre classement dans sa catégorie depuis l’édition du premier baromètre l’an dernier.
Conclusion de Laurent Landel, Président de Bonial : « Au-delà du mois de mars, c’est tout le premier trimestre qui a vu rouge. L’inflation s’accélère et enregistre déjà une hausse de 0,3 points entre janvier et février 2023. Le contexte actuel incite les Français à optimiser leurs budgets quels que soient leurs besoins et leurs moyens. La grande distribution, qui a un rôle à jouer dans la défense du pouvoir d’achat selon les Français, multiplie les offres à bas prix et “anti-inflation” pour soutenir la consommation française. A la recherche des meilleurs prix et des promotions, les Français se tournent de plus en plus vers des applications comme Bonial pour accéder aux offres promotionnelles des distributeurs disponibles près de chez eux. La mission de Bonial, qui consiste à valoriser les offres des magasins, revêt donc plus que jamais son utilité pour la consommation et la grande distribution. »