Vous avez créé Ergotech il y a une dizaine d’années. Quel est votre cœur de métier ?
Nous travaillons dans le domaine de l’ergonomie. Plus précisément, nous concevons et fabriquons des produits qui assurent le bien-être et préservent la santé de nos clients, que ce soit sur le lieu de travail ou dans leur vie quotidienne. Nous intervenons pour la réinsertion et le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap. Nos produits aident nos clients à corriger leur posture, leur assise pour prévenir les maladies musculosquelettiques ou pour atténuer la pénibilité de leur tâche. Mal de dos et syndrome du canal carpien font partie des pathologies que nos produits permettent de combattre.
Comment cela s’est-il passé ?
Un professionnel de santé avait contacté l’entreprise, qui opérait également dans le secteur de l’ergonomie. Il recherchait un produit pour prévenir le mal de dos en voiture. Nous disposions de l’outil industriel et j’ai donc travaillé à apporter une solution. Le hasard a fait que l’entreprise dans laquelle j’ai effectué mon stage a fait faillite en 2012. C’est à ce moment que j’ai pris la décision de racheter les machines pour continuer de répondre aux différentes problématiques. Trois ans plus tard, nous réalisions 370 000 euros de chiffre d’affaires. Malheureusement, cette belle dynamique a été stoppée par un mauvais recrutement qui a mis à mal la trésorerie de l’entreprise dont les dettes se montaient alors à 285 000 euros, une mauvaise passe dont nous nous sommes sortis.
Quels sont vos objectifs aujourd’hui ?
Nous nous en sommes fixés plusieurs. Nous avons initié une levée de fonds d’un million et demi d’euros, financé pour un tiers par du capital et des obligations convertibles, pour un tiers par un prêt bancaire et pour un tiers par un financement BPI. L’objectif de ce financement est de renforcer 5 piliers de notre développement : conforter notre force commerciale partout en France, recruter des ingénieurs pour nourrir l’innovation, acheter des imprimantes 3D pour augmenter notre capacité de production locale, étoffer notre communication et nos démarches marketing et, enfin, consolider notre besoin en fonds de roulement pour accompagner la croissance anticipée de la production.
Quels sont les autres aspects de votre stratégie actuelle ?
Sous l’impulsion de Laurène Protain, notre directrice adjointe, nous avons pu déployer en interne un savoir-faire dans le domaine du textile. Pendant la pandémie, nous avons développé la production de masques jusqu’à atteindre une production moyenne de 80 000 unités par mois. Nous avons ensuite fait face à un arrêt brutal des commandes et avons donc opéré une diversification dans le linge, les vêtements et les culottes menstruelles. Cette initiative stratégique va nous permettre de lancer très prochainement une nouvelle structure, en partenariat avec une grande marque française de marinières. Un nouveau bâtiment de 2 000 m² va sortir de terre à cet effet et Laurène Protain sera la directrice de cette nouvelle entité, dont Ergotech sera actionnaire à 51 %.