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[Etude] Plus d’un jeune salarié sur trois a déjà été victime de discrimination au sein de son entreprise

Alors que la Première ministre, Elisabeth Borne, a présenté il y a quelques jours un nouveau plan afin de favoriser l’égalité entre les femmes et les hommes, l’inclusion est plus que jamais au cœur des enjeux sociétaux.

C’est dans ce contexte que le Groupe Apicil, 3ème groupe français de protection sociale, publie les résultats de la 3ème édition de son baromètre sur « Les Français et l’inclusion » réalisée avec l’institut de sondage OpinionWay.

« La notion d’inclusion occupe une place importante au sein de la société française. Les Français se sentent concernés par le sujet et considèrent lutter au quotidien contre les discriminations. Ils estiment que tous les acteurs de la société ont un rôle à jouer, plus ou moins important, et que les plus légitimes à leurs yeux devraient agir davantage. C’est le cas pour leurs concitoyens mais également pour les pouvoirs publics, et particulièrement pour les entreprises. » souligne Philippe Barret, Directeur Général du Groupe APICIL. « Le souhait des Français de voir les entreprises agir plus en faveur de l’inclusion est porté par leur conviction qu’elles peuvent être des modèles pour la société. Les organisations sont ainsi perçues comme des moteurs d’avancées sociétales et leurs actions ont un pouvoir incitatif envers les pouvoirs publics. »

Une société française inclusive malgré des discriminations qui demeurent

Un Français sur deux (52%, en baisse de 3 points par rapport à 2022) se sent concerné par le sujet de l’inclusion, les jeunes de moins de 35 ans (62%), les titulaires d’un diplôme supérieur à Bac+2 (58%) et les femmes (56%) y sont les plus sensibles. Preuve de leur intérêt, les trois quarts (75%) sont capables d’identifier au moins une dimension ou population concernée par l’inclusion. Ce terme est en premier lieu associé par les Français au handicap (44%, +4 points) et aux personnes LGBTQ+ (39%, +7 points). L’apparence physique (31%, +4 points) et l’origine (30%, +3 points) viennent dans un deuxième temps mais progressent également dans l’esprit des Français.

Plus de la moitié de la population (stable à 56%) juge que la société française est inclusive, et ce sont les jeunes qui expriment le plus ce constat (62%). En outre, ils estiment à 60% qu’il y a assez d’actions menées en faveur de l’inclusion en France.

Pourtant, selon les Français de nombreuses discriminations existent encore au sein de la société. En effet, la quasi-totalité d’entre eux (stable à 96%) identifie au moins un domaine sujet à des discriminations. Plus inquiétant, ils sont 84% à prétendre qu’il y a des discriminations dans au moins la moitié des domaines testés. Le handicap (86%, -2 points), l’apparence physique (86%, +2 points), l’origine ou la race supposée (85%, -1 point), l’âge (82%, +1 point), ainsi que l’orientation sexuelle et l’identité de genre (81%, + 1 point) sont les discriminations que les Français relèvent le plus.

Concernés et informés, la majorité des citoyens (58%) affirme lutter quotidiennement contre les discriminations, les femmes (63%) et les jeunes (68% des moins de 35 ans) semblent s’impliquer davantage.

Le rôle moteur des entreprises, aux côtés des citoyens et des pouvoirs publics

Pour les Français, tous les acteurs de la société ont un rôle à jouer pour favoriser l’inclusion mais ils attendent de leur part un investissement plus marqué qu’auparavant. En effet, hormis les pouvoirs publics (stable à 88%), tous les autres items connaissent une augmentation et atteignent des hauts niveaux que ce soit les citoyens (91%, +4 points), l’école (89%, +4 points), la famille (88%, +2 points), les entreprises et les associations (87%, +3 points), les syndicats (75%, +3 points), les acteurs religieux (75%, +6 points). A noter que les jeunes âgés de 18-24 ans attendent particulièrement de la part des entreprises (96%) et des associations (95%) qu’elles jouent un rôle en matière d’inclusion.

Néanmoins, certains acteurs ont un rôle plus conséquent que d’autres à jouer selon les Français. Ainsi, ils attendent de la part de leurs concitoyens (73%), de l’école (73%), de la famille (69%) et des pouvoirs publics (68%) qu’ils jouent un rôle important. C’est également le cas des entreprises (58%) et des associations (56%).

Si chaque acteur a un rôle à jouer selon les Français, la perception de leur action effective varie. Globalement satisfaits de l’action des associations (74%), de l’école (62%) et de la famille (61%), les Français considèrent que tout comme les citoyens (50%) et les pouvoirs publics (50%), les entreprises (50%) devraient agir plus en matière d’inclusion. Cette légitimité des organisations est alimentée par une perception positive de leur impact sur la société. Elles sont vues comme ayant un rôle à jouer dans les avancées sociétales (86%). En outre, selon plus de trois quarts des Français (76%), leurs positions à l’égard de l’inclusion devraient être rendues publiques car elles sont en mesure d’entraîner les pouvoirs publics à suivre cette même dynamique (77%).

La vie personnelle, un sujet encore tabou en entreprise

Deux salariés sur trois (65%) estiment que leur entreprise est inclusive et ils sont plus de la moitié (59%) à constater qu’elle a instauré une politique d’inclusion pour lutter contre les discriminations. La mise en place d’une telle politique est d’autant plus importante qu’ils sont près de la moitié (45%) à affirmer que lorsqu’ils postulent un emploi, l’action menée par l’entreprise en matière d’inclusion est un critère important, c’est tout particulièrement le cas chez les jeunes de moins de 35 ans (52%).

En cette période de guerre des talents, les entreprises ont donc tout à gagner à promouvoir l’inclusion d’autant plus que selon près de trois Français sur quatre (73%), elle est perçue comme une richesse tout en étant un facteur d’innovation (62%) et de performance (60%).

Cependant, à l’image de la société, les entreprises ne sont pas imperméables aux discriminations. Bien que 67% des salariés déclarent pouvoir être eux-mêmes dans leur entreprise, un quart y a déjà été victime de discrimination (25%), 28% en ont déjà été témoins tout comme ils craignent l’être à l’avenir (28%). Si une femme salariée sur trois (29%) a déjà subi de la discrimination au sein de son entreprise, les jeunes de moins de 35 ans sont encore plus touchés. En effet outre le fait qu’ils soient 36% à avoir été témoins de discrimination et que 38% redoutent l’être dans le futur, les jeunes sont plus d’un sur trois (34%) à en avoir été victimes. A noter également que plus de la majorité des travailleurs (62%) avoue que leur entreprise n’est pas représentative de la diversité de la société française.

Au-delà de ces formes génériques de discriminations, et de façon plus insidieuse, de nombreux salariés déplorent le manque de liberté dont ils peuvent souffrir sur leur lieu de travail, avec certaines démarches qui sont particulièrement compliquées à réaliser. Ils éprouvent ainsi des difficultés à changer un jour de présentiel en télétravail (55%) ou à adapter leur temps de travail en cas de contraintes personnelles (52%). La parentalité, quant à elle, est vécue comme un frein à leur évolution professionnelle avec 59% qui considèrent qu’il est difficile d’obtenir une promotion au retour d’un congé maternité, paternité ou parental.

De la même façon, il existe un certain tabou dans les entreprises concernant l’expression de la vie personnelle. C’est particulièrement le cas pour ce qui concerne l’orientation sexuelle et la religion dont respectivement 49% et 41% des Français n’osent pas parler. De plus, pour beaucoup, il n’est pas aisé d’évoquer avec leurs supérieurs hiérarchiques les sujets en lien avec leur santé mentale (58%) et physique (49%), ou encore leurs problèmes financiers (56%). Il est intéressant de remarquer que ce sont surtout les femmes qui éprouvent des difficultés à parler de leur vie personnelle (63%).

Des éléments positifs sont tout de même à souligner. Bien que toujours majoritaires, les salariés sont de moins en moins nombreux à considérer que les entreprises en font trop peu en dehors de l’obligation légale pour intégrer les travailleurs en situation de handicap (66%, -9 points). A ce sujet, 56% (+3 points) des répondants soulignent que leur entreprise a mis en place des mesures pour garantir de bonnes conditions de travail à leurs salariés en situation de handicap. Dans cette même dynamique, ils ne sont plus que 54% (-6 points) à estimer que les entreprises agissent peu en faveur des salariés LGBTQ+.

« Alors que la société française et ses entreprises sont globalement perçues comme inclusives, nous observons dans les faits l’existence de discriminations persistantes. Dans les entreprises, cela peut entraîner une réticence à évoquer ses choix personnels, par crainte du regard des autres ou de l’impact professionnel négatif, voire un véritable tabou. Des efforts ont été réalisés en faveur des salariés LGBTQ+ et de ceux en situation de handicap, même si les obligations légales y sont certainement pour beaucoup. Cependant cela reste encore insuffisant pour que l’inclusion soit une réalité pour toutes et tous dans les organisations et au sein de l’ensemble de la société. », explique Sofiène Chaabani, Responsable Domaine RH au sein du Groupe APICIL.

Des mesures attendues en faveur des plus précaires

Selon les Français, les actions pour favoriser l’inclusion en entreprise passent avant tout par l’embauche et le maintien de l’emploi (65%). Concrètement, il s’agit de pratiquer l’anonymisation des CV (26%) mais aussi de créer des services dédiés à l’accompagnement des travailleurs en situation de handicap (21%).

Le second axe pour rendre les entreprises plus inclusives selon les Français : la sensibilisation (54%) qui devrait concerner en tout premier lieu l’ensemble des salariés (30%, +4 points), suivi des services RH (22%) et des cadres dirigeants (15%).

Face au contexte inflationniste, les salariés déplorent l’absence d’aide de la part de leur entreprise. Seule une minorité (40%) juge qu’elle agit pour aider des personnes en situation de précarité à trouver un emploi. La mise en place de mesures pour limiter l’impact de l’inflation sur le quotidien de leurs collaborateurs les moins bien rémunérés (36%) ou en situation de précarité (33%) n’est guère plus répandue.

Enfin, les travailleurs notent que le soutien des entreprises envers leurs collaborateurs aidants n’est pas optimal : seuls 45% affirment que leur entreprise les accompagne afin de leur permettre d’allier leur double casquette. Dans le même temps, seulement un salarié sur deux (50%) est confiant dans la capacité de son entreprise à lui apporter l’aide nécessaire en cas de maladie grave.

Damien Dumas, Directeur de la stratégie en charge de la RSE du Groupe APICIL, conclut : « Les attentes des salariés en matière d’inclusion varient selon le contexte économique et politique.  Alors que les Français regrettent l’absence de mesures de la part de leur entreprise envers les plus précaires, les organisations doivent en tenir compte et adapter leurs actions en ce sens. L’inclusion doit être l’affaire de toutes et de tous. Pour progresser en la matière, il est essentiel que tous les acteurs de la société, et en tout premier lieu les entreprises, se mobilisent au quotidien. Chez APICIL, nous déployons de nombreuses actions et encourageons toutes les entreprises à suivre cette même dynamique. A titre d’exemple, nous avons lancé le Challenge Inclusion dont l’objectif est de mettre en lumière des initiatives citoyennes qui, à leur échelle, contribuent à rendre la société plus inclusive. »  

 

 

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