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[Etude] « ETI, La Relève » : KPMG et le METI publient une étude consacrée à la transmission des ETI en France

A l’occasion des 20 ans du Pacte Dutreil en 2023, KPMG en France et le METI (Mouvement des Entreprises de Taille Intermédiaire) publient la 2ème édition de leur étude consacrée à la transmission des ETI familiales en France.

Mise à jour et enrichie notamment d’une interview de Renaud Dutreil, « ETI, La Relève. 10 ans pour régénérer le tissu des ETI françaises par une transmission réussie » appelle à la mise en place d’une véritable politique économique de la transmission d’entreprises.

Avec 1 ETI sur 2 amenées à changer de dirigeant dans les 10 prochaines années, cette vague inédite fait de la transmission un véritable enjeu de société qui appelle à un large consensus.

La transmission, un enjeu de souveraineté économique et un levier de réindustrialisation

Plus que jamais placées au centre du débat économique, les notions de souveraineté et de réindustrialisation font porter sur la transmission, et à travers elle sur le développement du tissu des ETI françaises, une importance cruciale. La France compte aujourd’hui 5 400 ETI, dont 70% ont un actionnariat majoritairement ou partiellement familial. Avec une ETI sur deux amenées à se transmettre ou être cédée dans les 10 prochaines années, l’enjeu de cette vague inédite pour le développement de l’industrie et la création d’emplois est donc essentiel : 3 ETI sur 4 sont basées dans les territoires et 1 sur 2 est active dans les secteurs de l’industrie et la construction. Par ailleurs, elles emploient 3,4 millions de salariés et représentent plus de 1 000 milliards de chiffre d’affaires cumulés.     

Faire émerger la nouvelle génération de dirigeants d’ETI grâce à une vague réussie de transmissions, c’est donc se donner toutes les chances de pérenniser nos entreprises et d’apporter une solution concrète à l’équation qui lie souveraineté économique et réindustrialisation.

Les clés de la transmission réussie d’une ETI familiale

  • Transmettre prend du temps et s’anticipe. Premier constat : le processus de transmission prend en moyenne de 6 à 10 ans. Cela s’explique tant par l’environnement juridique et fiscal que par les enjeux relationnels et managériaux d’une transmission. La dimension humaine est en effet essentielle dans un processus de transmission et exige de l’anticipation, ne serait-ce que pour acculturer une nouvelle génération de dirigeants aux réalités de l’entreprise. La relève se prépare en amont : 50% des dirigeants interrogés affirment qu’ils se destinaient à reprendre l’entreprise familiale et parmi eux, 70% ont choisi leur formation dans ce but. En outre, dans 60% des cas, une période d’accompagnement entre le donateur et le repreneur est mise en place préalablement à la transmission. Pour 60% des dirigeants interrogés qui envisagent la transmission de l’entreprise dans les cinq à dix ans à venir, le repreneur travaille déjà au sein de l’entreprise, presque toujours à un poste de direction ou d’encadrement. Enfin, dans près de 70% des cas, la transmission familiale a été l’unique solution envisagée pour reprendre l’entreprise.

  • Malgré le Pacte Dutreil, le cadre juridique et fiscal est jugé peu favorable à la transmission. Depuis 2003, le Pacte Dutreil est un outil visant à promouvoir la transmission et à pérenniser les entreprises familiales. Mis en place pour mettre fin à une situation très défavorable en termes de succession qui a coûté la vente de 700 fleurons familiaux, le Pacte Dutreil a été utilisé par 90% des dirigeants interrogés, qui saluent son existence. Néanmoins, sa mise en œuvre reste complexe : 34% des dirigeants interrogés affirment ainsi qu’une réorganisation (séparation des activités, création d’une holding animatrice…) de l’entreprise a été mise en œuvre préalablement à la transmission. Globalement, le cadre juridique autour de la transmission est jugé à la fois rigide, insécurisant et complexe. Le coût de la transmission est par ailleurs considéré comme élevé par une majorité de dirigeants. 61% d’entre eux estiment ainsi que l’environnement juridique et fiscal français est encore peu favorable à la transmission des entreprises familiales.
  • La transmission est un levier important de création de valeur. La transmission s’accompagne presque toujours de la mise en œuvre de nouveaux projets pour l’entreprise. Si la première motivation des entrepreneurs-repreneurs est bien d’assurer la pérennité de l’entreprise, la plupart en font également une opportunité pour intégrer dans leur management les grandes orientations stratégiques que l’opinion publique appelle de ses vœux : celles qui renvoient aux aspirations sociétales nouvelles et aux nécessaires transitions environnementales ou numériques. Dans la quasi-totalité des cas, la transmission s’est ainsi révélée bénéfique pour l’entreprise, qu’il s’agisse de création d’emplois, de croissance du chiffre d’affaires ou de développement international. La transmission n’est donc pas seulement un passage de témoin : elle est également une opportunité de régénération de l’entreprise pour en réaffirmer le sens et construire son futur à travers un nouveau projet.

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