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En Allemagne, le DAX pourrait rapidement enfoncer les sommets de 2000 et 2007

Par Alexandre Baradez, Analyste Marchés chez Saxo Banque

Après avoir récemment franchi le niveau symbolique des 8000 points, il semble de plus en plus probable que la hausse de l’indice phare de la bourse allemande se poursuive dans les semaines à venir.  
Cela peut paraître d’autant plus surprenant que l’économie allemande a également souffert de la crise de la dette en zone euro et a vu sa croissance fléchir sensiblement en 2012. Les prévisions pour l’année 2013 ne sont guère meilleures : la Bundesbank prévoit 0,4% de croissance  seulement, la Commission Européenne est à peine plus positive avec une anticipation à 0,5%. C’est certes toujours mieux que la moyenne européenne, la Commission ayant prévu un recul de 0,3% du PIB des Dix-Sept pour l’année en cours. Dans ce contexte économique morose, impacté par les ajustements budgétaires et les réformes structurelles de nombreux pays de la zone euro, l’Allemagne conserve toutefois les faveurs des investisseurs, notamment sur les marchés financiers.

En témoignent les taux d’emprunt de l’Allemagne. Sur l’échéance phare qui est celle à 10 ans, le taux est passé de 4,50% en  2007 (crise des subprimes) à 1,45% en 2013…après être tombé à moins de 1,20% en 2012 lorsque les taux de l’Espagne et de l’Italie se tendaient dangereusement. Les emprunts allemands ont clairement fait office d’actifs refuges au plus fort de la crise de la dette et cette tendance ne devrait pas s’inverser en 2013 (chômage record en Espagne, instabilité politique en Italie sans parler de la récession qui devrait se prolonger cette année et de la hausse des dettes publiques).

Alors que la difficulté de nombreux pays de la zone euro est de réduire les déficits publics, l’Allemagne indique que son budget sera structurellement équilibré en 2014… la France tendra péniblement vers les 3% de dettes par rapport au PIB cette même année.

Autre atout majeur de l’Allemagne : le potentiel de croissance que représente la demande intérieure. Cette dernière a longtemps été maintenue sous pression depuis les « réformes Schröder » mais depuis deux ans, le coût horaire du travail est revu à la hausse (+2,6% en 2012 après +2,8% en 2011). Cette tendance devrait se poursuivre dans les mois qui viennent avec les augmentations de salaire négociées actuellement : 5.6% de hausse prévue dans la fonction publique sur les 24 prochains mois et près de 5% pour les millions d’employés travaillant dans la métallurgie. Ces hausses seront d’autant bien vues par les pouvoirs publics en place qu’elles interviennent quelques mois avant les élections d’automne. Elles répondent ainsi à un double objectif de besoin de croissance et de satisfaction sociale à l’approche d’échéances importantes.

L’Allemagne qui surfait  jusqu’à présent sur la vigueur de son secteur export et la bonne tenue des investissements  pour soutenir la croissance a décidé d’allumer progressivement le troisième moteur indispensable : la demande intérieure. Ce besoin est d’autant plus important qu’après une année faste au niveau export (excédent commercial de 188 Mds€, soit le meilleur chiffre depuis 2007), la demande extérieure pourrait stagner voire fléchir cette année en raison du contexte économique européen.

Pour soutenir la demande européenne, l’Allemagne pourrait légèrement assouplir son point de vue sur le rythme des réformes en zone euro. Hors de question pour autant de revenir sur le fonds mais probablement sur la forme. Ces dernières semaines, des signes en ce sens se sont multipliés en Europe : ajustement des programmes pour le Portugal et l’Irlande, le FMI qui recommande à l’Espagne de modérer ses réformes budgétaires, le rejet initial par le Parlement Européen du budget 2014/2020, les déclarations moins « dures », malgré l’épisode chypriote, des officiels allemands sur la situation en Europe (J. Weidmann de la Bundesbank a récemment déclaré qu’il voyait toujours l’euro comme devise européenne dans 10 ans).
Une partie significative des échanges commerciaux de l’Allemagne se fait avec ses partenaires européens. Même si sa situation économique s’est nettement améliorée au cours des dernières années, elle ne peut pas s’offrir le luxe de se passer des échanges européens pour soutenir sa croissance.

Enfin, nouvel élément positif pour l’Allemagne, l’amélioration depuis des semaines des indicateurs avancés : IFO (climat des affaires) à 107,4, ZEW (anticipation de la situation économique) à 48.2 alors qu’il était encore négatif en 2012 et enfin GFK (confiance des consommateurs) à 5.8, proche des plus hauts de 2011 et 2012.
Ce sentiment positif sur l’Allemagne s’est traduit par la hausse sensible de l’indice phare, le DAX, qui a récemment franchi les 8000 points, même si depuis quelques heures une correction s’est mise en place suite à la décision européenne pour Chypre. Entre mi-2012 et le premier trimestre 2013, l’indice est passé de moins de 6000 points à plus de 8000 points.

Le DAX devrait progressivement reprendre sa course haussière en direction des plus hauts de 2000 et de 2007dans la zone des 8150 points et devrait enfoncer ces niveaux pour imprimer de nouveaux plus hauts historiques, à l’image de ce qu’a récemment fait le DOW JONES sur les marchés américains.

 

 

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