… les fonctions ‘finance’ et les entreprises vont-elles maintenir le cap en 2023 ?
Après une année boursière troublée par un quatuor infernal - inflation record, hausse des taux, guerre en Ukraine, et crise de l'énergie - l’économie mondiale se rapproche en 2023 d’une récession généralisée selon la Banque Mondiale, qui ne prévoit plus qu’une croissance de 1,7% du PIB mondial. Dans ce contexte difficile, marqué par une succession de chocs, les entreprises font plus que jamais preuve de résilience, se préparant à un nouveau saut dans l’inconnu en raison de la guerre en Ukraine, des tensions toujours très fortes sur les matières premières mais aussi de la hausse des taux d’intérêt.
Devant ces avis de tempête en série, les dirigeants sont plus que jamais sur le pont, et plus particulièrement les directeurs financiers, qui doivent faire preuve d’une réactivité et d’une adaptabilité à toute épreuve dans des cycles de plus en plus courts. L'enjeu est de vite rebondir, de parvenir à s'adapter avec une prise de décision rapide et une planification accélérée. Parfois même contraints de repenser entièrement leurs process, ils sont aussi en première ligne pour accompagner l’entreprise dans sa bascule vers un monde plus durable. En passant en quelques années du statut de responsables de l'information financière à celui de piliers de la prise de décision stratégique, les financiers voient leur quotidien se transformer au fil des années au service de la performance de l'entreprise.
Afin de mieux cerner la situation, BlackLine, leader mondial de la digitalisation des fonctions comptable et financière, a fait appel au cabinet de recherche indépendant Censuswide pour interroger 1483 cadres dirigeants et professionnels de la finance à travers le monde, dont 191 en France. Avec pour objectif d'examiner les savoir-faire technologiques et autres compétences dont le secteur a besoin dès aujourd'hui pour assurer la croissance de demain, d’identifier les obstacles pouvant s’opposer au recrutement et à la rétention des talents et d’adresser leurs chantiers prioritaires pour 2023.
Un regain de confiance des professionnels de la finance et des cadres dirigeants envers la fiabilité de leurs données financières
Une première depuis 2020. Cette quatrième édition marque un regain de confiance des professionnels de la finance et des cadres dirigeants envers la fiabilité de leurs données financières. En effet, en 2020, après la première phase de la crise et les restrictions sanitaires engendrées par celle-ci, les dirigeants sondés étaient 47% à déclarer avoir totalement confiance envers les chiffres de leur entreprise. Une baisse sans précédent puisque leur niveau de confiance s’établissait en 2018, avant la crise, à 75%. Deux ans plus tard, un regain s’opère puisque 53% d’entre eux estiment que leurs données sont totalement fiables et 47% qu’elles sont relativement fiables.
Ce renforcement de la confiance coïncide avec l’utilisation accrue, par les entreprises, de logiciels d’automatisation des processus et contrôles financiers. Plus de la moitié des directeurs financiers et des professionnels de la finance (56%) ont indiqué avoir investi ou investir avant la fin de l’année dans les capacités d’analyse des données de leur entreprise. Ces résultats laissent entendre que les entreprises ayant fait part de leurs projets d’implémentation en 2020 sont passées à l’action. Parallèlement, l’étude révèle également que 40% des répondants ont amélioré la planification financière, 35% le reporting financier et 38% la comptabilité et la clôture financière par le biais de l’automatisation, soit près de deux fois plus que ceux qui avaient déclaré qu’il s’agissait d’une priorité deux ans auparavant.
Cependant, malgré une confiance accrue à l’égard de l’exactitude des données financières par rapport aux années précédentes, des doutes subsistent quant au respect des bons processus par les salariés en télétravail (28%), à la prise en compte d’importants volumes de données (28%) ou à l’absence d’une vision claire des équipes face à feuilles de calcul et des processus obsolètes (19%).
« L’instabilité s’est accrue sur les marchés et dans le monde ces derniers mois. Pour de nombreuses entreprises, cette situation ajoute une couche d’incertitude supplémentaire à un environnement commercial international déjà imprévisible et marqué par les difficultés », déclare Samuel Rouayrenc, Vice-Président régional de BlackLine France. « Les dirigeants du monde entier vont analyser avec soin la capacité de leur entreprise à réagir et à rester compétitive, agile et résiliente au cours des mois à venir. Nul doute que celles qui ont recours à des données solides et exhaustives pour prendre rapidement des décisions éclairées seront mieux à même de s’adapter. Dans cet environnement, il est donc positif de constater que la confiance envers les données financières remonte dans les entreprises. »
Budgets en baisse et attractivité en berne : les fonctions finance face à la pénurie de talents
Face à une conjoncture changeante, à l’inflation, aux tensions sur les chaînes d'approvisionnement ou encore au blocage de flux financiers, les défis sont nombreux. Pour y répondre, les entreprises ont donc besoin de profils de haut niveau mais bon nombre d’entre elles peinent aujourd’hui à recruter et fidéliser les bons talents. Les directions financières ne font pas exception à cette problématique.
Plutôt pessimistes quant à la situation économique, elles sont plus de la moitié (53%) à craindre une entrée dans une récession mondiale d’en moins d’un an. Un contexte qui les invite à privilégier la prudence et à réduire drastiquement leurs budgets, 61% d’entre elles craignant que des financements soient plus onéreux et difficiles à obtenir d’ici 2024.
Alors que 37% des directions financières prévoient de réduire les budgets de leur département, elles sont néanmoins 25% à placer l’attraction et la fidélisation des talents dans leurs priorités pour l’année à venir. Dès lors, comment comptent-elles résoudre cette équation ?
Une des réponses apportées par l’étude réside dans la transformation numérique des entreprises. En effet, ces dernières peinent à fidéliser des collaborateurs aux prises avec des tâches chronophages et parfois sources d’erreur. Une des problématiques les plus critiques de la fonction finance concerne d’ailleurs les erreurs de saisies manuelles lors des processus de clôture de fin de mois selon 35% des sondés. En investissant davantage dans des initiatives de transformation numérique, les fonctions finance pourraient se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée et trouver plus d’intérêt à leur travail. Cette confiance dans la façon dont le numérique peut remodeler le rapport au travail entraîne chez les directions financières une appétence grandissante pour la technologie. 25% des entreprises privilégieraient les nouvelles technologies qui garantiraient un retour sur investissement rapide. Un investissement qui pourrait être une des clés pour résoudre la pénurie de talents, sur laquelle les directions financières sont plutôt optimistes. La moitié d’entre elles estime ainsi que cette pénurie pourrait se résorber d’ici moins d’1 an.
Les priorités stratégiques des professionnels de la finance et des cadres dirigeants pour assurer la performance de l’entreprise
La fonction de directeur financier n'a cessé d'évoluer ces dernières années. Aujourd'hui, il est un maillon essentiel dans le développement et la croissance d'une entreprise. En effet, il est plébiscité aux côtés de la direction générale pour impulser l’orientation que l’entreprise doit prendre, qu’il s’agisse de la réalisation de reportings ESG (32%), de la gestion de l’inflation (31%) et du contexte géopolitique (27%).
En outre, l’environnement économique externe crée indéniablement une demande accrue pour que les départements finance apportent de la visibilité sur les indicateurs financiers importants. Mais ont-ils toutes les cartes en main pour ce faire ? À quels autres défis susceptibles de limiter leur capacité d’exécution sont-ils confrontés ? Selon les résultats de l’étude, les trois principaux défis que les DAF devront adresser en 2023 sont : la baisse des budgets (37%), l’inflation de la réglementation (25%) ainsi que l’injonction de renouveler les talents (28%) et d’acquérir les compétences nécessaires à la modernisation des fonctions finance (25%).
En conséquence, pour maintenir le cap dans ce contexte très incertain, les prérogatives des départements finance se recentrent sur : une visibilité précise sur les performances financières de l’entreprise (71%), une capacité à analyser les données financières en temps réel (67%), une visibilité précise sur les performances financières de l’entreprise (66%) et sur les transactions intercos (62%).
« Notre étude montre très clairement que les directions financières sont plus que jamais au cœur des stratégies des entreprises et il est positif de constater qu’en dépit du contexte incertain dans lequel nous évoluons, elles affichent un certain optimisme et une confiance certaine quant à la capacité de transformation de leurs départements au service de la croissance de l’entreprise », conclut Samuel Rouayrenc.