A cette période d’incertitude économique et sociale s’ajoute la crise énergétique. L’explosion des prix de l’énergie oblige les particuliers et les entreprises à s’adapter pour éviter une facture énergétique démesurée.
Mais quelle est la vision des salariés : selon eux, leur entreprise fait-elle le nécessaire ? Informe-elle ses collaborateurs ? Et est-ce suffisant pour agir concrètement à l’urgence climatique ?
Ubigreen - Prop Tech française dédiée à la performance des bâtiments et l’optimisation des espaces de travail – qui accompagne les entreprises via sa solution « Workplace » pour redynamiser les bureaux, a voulu comprendre les nouvelles attentes des salariés et analyser l’impact de la crise économique sur le retour au bureau et / ou le flexoffice via un sondage inédit OpinionWay.
Un engagement des employeurs face à la crise énergétique trop faible
Selon les salariés, les employeurs ne s’engagent pas assez en faveur de la sobriété énergétique :
- 79% des interviewés estiment que leur entreprise pourrait améliorer sa gestion de l’énergie (dont 22% tout à fait d’accord).
- Seule la moitié des salariés disent que leur entreprise ou la structure dans laquelle ils travaillent est engagée pour lutter contre le réchauffement climatique (50%).
- Cette même proportion affirme qu’elle ne gère pas parfaitement sa consommation énergétique (48%).
- Enfin, les interviewés déclarent que les employeurs n’agissent pas suffisamment pour réduire leur consommation énergétique (59%).
- 69% pense que l’entreprise devrait davantage inciter ses collaborateurs à réduire leur consommation énergétique individuelle.
Et 67% des salariés pensent que les organismes employeurs informent peu les collaborateurs sur leur gestion de l’énergie.
« Les salariés apparaissent mitigés quant à la gestion de la crise énergétique par les entreprises et les organismes publics. Certains sont déjà engagés, là ou d’autres pourraient faire plus d’efforts. En somme, les investissements autour de la question énergétique sont jugés insuffisants, soit par manque de moyens, soit car, quand les investissements sont faits, la communication auprès des salariés est faible voire inexistante. Nous le constatons au quotidien, dans toutes les entreprises que nous accompagnons sur la performance énergétique des bâtiments, les salariés sont en demande d’informations et estiment que les entreprises pourraient faire encore plus qu’elles ne le font déjà. Notre logiciel Ubigreen Energy permet de créer des rapports énergétiques à destination des parties-prenantes et notamment des salariés pour suivre l’évolution de l’entreprise sur ce sujet clé », explique Julien Meriaudeau, Président & co-fondateur d’Ubigreen.
Selon les salariés, le télétravail n’est finalement pas LA solution face aux aléas climatiques
En effet, le gouvernement a plusieurs fois encouragé le recours au télétravail en entreprise. Pour autant, seuls 21% des salariés envisagent de demander plus de jours de télétravail à leur employeur pour mieux vivre les périodes de températures extrêmes, notamment en période de grand froid (14%) ou en période de canicule (7%).
Face à la hausse des prix de l’énergie qui risque de se répercuter sur leurs dépenses personnelles, l’engouement des salariés pour le télétravail semble s’estomper. En effet, on remarque que les salariés sont heureux de se retrouver à nouveau au bureau pour créer des liens, échanger et faire des réunions d’équipe.
Près de la moitié des interviewés n’ont pas le choix. Pour certains, leur entreprise n’autorise pas le télétravail (9%). Pour d’autres, leur emploi n’est pas compatible avec le télétravail (34%). Enfin, un tiers des salariés n’envisage pas de le demander (36%). Cette proportion double lorsqu’on interroge uniquement les salariés concernés par le télétravail (63%).
« Le recours au télétravail, même s’il peut contribuer à une gestion optimisée de l’énergie dans les entreprises, ne peut être l’unique réponse apportée par les entreprises à cette problématique. Face aux coûts de l’énergie que les ménages subissent aussi, les salariés se montrent réticents à effectuer davantage de télétravail. L’équilibre semble se situer à 2 jours de télétravail par semaine pour les salariés du privé. Notre solution Ubigreen va permettre d’optimiser les espaces de travail en mesurant l’occupation réelle afin de mettre en place une politique de télétravail en adéquation avec l’occupation réelle des bureaux », poursuit Julien Meriaudeau.
Trop froid ? Tous en pull ? Dans l’entreprise, la température dans les bureaux est devenue un nouvel enjeu.
Selon les salariés interrogés par OpinionWay, la température idéale dans les locaux de l’entreprise ou de la structure dans laquelle ils travaillent est de 20°C en hiver et de 21°C en été. Dans le détail :
- 71% des interviewés estiment que la température de travail idéale devrait se situer en 16 et 20°C en hiver.
- Ils sont plus partagés sur la bonne température à adopter en période estivale : elle serait entre 16 et 20°C pour 43% des interviewés et de plus 20°C pour 47% d’entre eux.
Ces températures de confort souhaités par les salariés sont proches des recommandations officielles bien que légèrement au-dessus pour la période hivernale (+1°C). Rappelons que les pouvoirs publics recommandent d’adopter dans les locaux des entreprises une température maximale de 19°C en hiver et de limiter la climatisation à 4°C sous la température extérieure en été.
Selon 80% des salariés (dont 30% oui, tout à fait), tout le monde doit participer au plan de sobriété S’ils considèrent qu'un effort collectif est nécessaire pour gérer au mieux l'énergie, ils sont moins nombreux à considérer que cela permettra de changer la donne concernant la crise environnementale ou la crise énergétique (respectivement 55% et 53%).
Dans le détail
Les femmes sont plus sensibles à ces données. Elles sont 82% à penser que les mesures recommandées par le gouvernement sont justifiées mais elles sont aussi les plus réalistes sur le fait que les actions mises en place ne changeront pas forcément les problématiques environnementale (56%) ni financières (46%).
Et les salariés du commerce et des transports sont plus nombreux à relativiser l’efficacité de ces mesures : 59% des interviewés estiment que ces recommandations ne changeront rien à la crise environnementale (contre 52% des salariés des services) et 48% qu’elles ne permettront pas de faire des économies financières (contre 42% des salariés des services et 44% en moyenne).
Ces mesures de sobriété apparaissent comme d’autant plus acceptables aux yeux des salariés qu’elles peuvent facilement être appliquées dans les entreprises ou organismes publics (68% dont 22% oui, tout à fait).
Julien Meriaudeau conclut : « Cette étude montre que les salariés se montrent attentifs aux recommandations des pouvoirs publics, et pour la majorité, enclins à les suivre. Ils reconnaissent dans leur ensemble qu’ils ont une part importante à jouer en acceptant des températures moins optimales sur le lieu de travail. Mais pour la majorité d’entre eux, ces mesures ne sont cependant pas de nature à changer la donne en profondeur face au problème climatique ».