Selon le bilan Stat’Ur publié par l'Urssaf Caisse nationale, le 3ème trimestre 2022 confirme la sortie du secteur de l’emploi à domicile de la phase de rattrapage consécutive aux reculs liés à la crise sanitaire de 2020.
Avec toutefois des contrastes : alors que l’emploi à domicile hors accueil du jeune enfant est relativement bien orienté depuis plusieurs trimestres, a contrario, l’activité des assistants maternels et des gardes d’enfants à domicile demeure à la baisse et ne retrouve pas les niveaux d’avant-crise.
Ainsi, hors accueil individuel, l’activité du secteur montre un nombre de particuliers employeurs en hausse de 0,5%, une masse salariale en progression de +1,9%. Et un volume horaire déclaré qui augmente de 0,5%. Pour rappel, 2021 avait vu le nombre de particuliers employeurs bondir de +2,3%, la masse salariale nette de +8,9% et les heures rémunérées de +6,5% en, fruit du rattrapage après la crise sanitaire de 2020.
Du côté de l’accueil individuel, malgré la progression du nombre de particuliers employeurs d’assistants maternel (+0,4% après -0,3% au 2T2022), l’activité reste relativement mal orientée par rapport au reste du secteur de l’emploi à domicile. Cette tendance s’inscrit dans le prolongement de 2021 où pour l’accueil individuel, le nombre de parents employeurs avait baissé de 2,9% pour la garde d’enfants à domicile et de -1,8% pour les parents employeurs d’assistantes maternelles. Au 3T2022, le volume horaire déclaré diminue de 2,3% et la masse salariale nette de 2,2%. Ces baisses sont néanmoins à relier à la modification de la rémunération des congés payés. Si on neutralise l’effet congés payés, les indicateurs deviennent légèrement positifs : +0,4% pour le volume horaire et +0,5% pour la masse salariale nette.
S’agissant du nombre total de particuliers employeurs (dont les parents employeurs d’assistantes maternelles), il s’accroît de 0,5% au 3T2022. Cette hausse trimestrielle est notamment alimentée par la progression du nombre de particuliers employeurs d’assistants maternels (+0,4% après -0,3% au 2T2022) et des bénéficiaires de l’exonération 70 ans et plus (+0,2%). Par rapport au 4T2019, point de comparaison pour mesurer l’effet avant/après crise sanitaire, le nombre de particuliers employeurs n’a pas retrouvé son niveau d’avant crise (-1,1%). Cette baisse est essentiellement alimentée par le recul des particuliers employeurs d’assistants maternels (-5% entre le 3T2022 et le 4T2019) et de garde d’enfants à domicile (-7,5% entre le 3T2022 et le 4T2019).
Hors accueil individuel, le nombre de particuliers employeurs progresse toutefois de 1% par rapport à 2019. Ce qui représente 17 500 particuliers employeurs supplémentaires entre le 4T2019 et le 3T2022.
La masse salariale nette versée par l’ensemble des particuliers employeurs se stabilise : +0,1% au 3T2022. En neutralisant l’effet du nouveau mode d’indemnisation des congés payés des assistants maternels, la masse salariale s’accroît de +1,3%. Une croissance liée également à la revalorisation du Smic (+2,01% au 1er août 2022).
Par rapport au 4T2019, la masse salariale nette pour l’ensemble du secteur connaît une forte croissance : +5,5%. Une croissance qui s’élève à près de 10% (+9,6%) hors accueil individuel.
Le volume d’heures déclarées de l’ensemble du secteur se replie : -1,5% au 3T2022. Hors assistants maternels, il progresse toutefois de 0,5%. Cette tendance reflète celle observée en 2021 où le volume d’heures déclarés avait diminué de 2,9% comparé à 2019.
A noter qu’en régions, deux tendances apparaissent
- Pour l’emploi à domicile hors assistants maternels : croissance de la masse salariale nette et du volume horaire plus forte en Alsace et dans les régions du Sud-Est et dans l’Ouest de la France.
- Pour l’emploi des assistants maternels : évolutions contrastées allant de -2% en Corse à +4,8% en Ile-de-France. Avec des croissances de la masse salariale nette et du volume horaire plus marquées dans toute la zone du bassin Sud de la France (de la Gironde à la région PACA).
Julie L’Hotel Delhoume, Porte-parole de la FEPEM*, conclut : « Cette progression du nombre de particuliers employeurs et de la masse salariale nette, qui se confirme une nouvelle fois après la crise sanitaire, démontre le fort attachement des Français au modèle de l’emploi à domicile. Ce modèle unique répond aux besoins de vie des citoyens sur l’ensemble des territoires. C’est la démonstration de la force de la société civile organisée accompagnée par une politique publique engagée. Il faut rester vigilant pour préserver cette confiance renouvelée des ménages. »
*La FEPEM est l’organisation socioprofessionnelle représentative des particuliers employeurs qui contribue à structurer le secteur de l’emploi à domicile entre particuliers depuis plus de 70 ans.