La majorité des investisseurs particuliers en France font abstraction de la baisse qui frappe les marchés financiers depuis plus d'un an, selon le dernier "Retail Investor Beat" du réseau d'investissement social eToro.
Lorsqu'on leur demande quelles ont été leurs activités de placement lors des trois derniers mois, 78% des répondants ont, soit augmenté, soit maintenu le montant de leurs investissements.
2022 restera, pour de nombreux investisseurs particuliers moins expérimentés, la première année vraiment baissière. Ceci étant, les données montrent que ce sont les investisseurs plus âgés, ayant un horizon de retraite plus court, qui ressentent le plus la pression.
Deux personnes sur trois (67%) âgées de 18 à 34 ans ont une opinion positive ou indifférente d’une croissance proche de zéro, tandis que ce chiffre tombe à 38% chez les plus de 55 ans. Dans tous les groupes d'âge, plus l'investisseur est jeune, plus il est optimiste quant au marché baissier de 2022, ce qui remet en question la perception selon laquelle les jeunes investisseurs sont plus axés sur le court terme.
Commentant la tendance, Antoine Fraysse-Soulier, responsable de l’analyse de marché chez eToro, déclare : « Ce qui peut paraître surprenant mais qui révèle d’une certaine maturité des investisseurs particuliers en France, c’est qu’une grande majorité n’est pas inquiète, malgré le plus important marché baissier depuis 14 ans. La majorité de cette cohorte a une vision sur plusieurs années voire plusieurs décennies. Pour ceux qui ont des objectifs à long-terme, la fin d’année 2022 a présenté des opportunités pour acheter des entreprises à des valorisations plus faibles, améliorant ainsi les perspectives de rendement. »
Le moral des investisseurs s'est également amélioré, 61% d'entre eux déclarant se sentir confiants dans leurs investissements. En revanche, la confiance dans d'autres domaines tels que l’économie mondiale (31%) ou l’économie française (34%) est particulièrement faible.
Malgré ce regain de confiance dans leurs investissements, la menace de l'inflation - considérée comme le plus grand risque d'investissement lors des dernières enquêtes trimestrielles - continue d’être la première préoccupation des Français. À la fin du troisième trimestre, 21% des Français interrogés considéraient l'inflation comme la plus grande menace pour leur portefeuille sur une période de trois mois, ce chiffre étant passé à 23% à la fin du quatrième trimestre. Lorsqu'on leur demande quel est le plus grand risque pour l'ensemble de l'année 2023, les Français citent l'inflation (19%), ex-aequo avec la crainte d’un conflit international.
Pour se préparer à ce potentiel risque de récession, beaucoup ajustent leurs portefeuilles de manière défensive tout en se préparant aux opportunités futures. La proportion de personnes détenant des liquidités (par exemple, un compte d'épargne) est passée de 39% au troisième trimestre à 70% à la fin du quatrième trimestre, soit une augmentation de 31%.
« Les investisseurs ont traversé une période difficile en 2022, mais le sentiment s'est redressé, avec la récente baisse des données sur l’inflation. Ils se sentent désormais plus rassurés par les signaux qu'ils reçoivent pour 2023, poursuit Antoine Fraysse-Soulier. Etant donnée que la plupart des grandes institutions (FMI, Banque Mondiale,..) prévoient une chute de la croissance mondiale, voire des épisodes récessionnistes dans certaines régions du monde, les investisseurs individuels ont orienté leur portefeuille vers des valeurs défensives. Le dernier trimestre a également été marqué par une forte ruée vers les liquidités, les banques du monde entier continuant à répercuter de meilleurs taux sur les épargnants. »