Les propriétaires de locations saisonnières peuvent être, comme les locataires, victimes d’arnaques sur le web. Ils sont depuis quelques mois en France la cible d’une campagne de fraudes au remboursement de grande ampleur.
Hervé Paccard, directeur de la plate-forme de location de vacances MediaVacances.com et auteur du site dédié à la prévention des fraudes touristiques arnaques-location-vacances.com, donne ici des informations sur cette vague d’arnaques d’un nouveau type et quelques conseils simples aux loueurs pour y échapper.
Quelles sont les principaux types de fraude auxquels peuvent être exposés les annonceurs dans le domaine de la location de vacances ?
Pour résumer brièvement, ce sont les tentatives de piratages des comptes des annonceurs sur la plate-forme, les fraudes cherchant à exploiter les données bancaires des propriétaires et les fraudes au remboursement. Les tentatives de fraudes massivement observées ces dernières semaines appartiennent à cette dernière catégorie.
Que sont les ‘fraudes au remboursement’ ?
Ce sont les fraudes qui visent à demander au propriétaire ou à l’annonceur le remboursement d’un versement fictif. Le cas typique est celui d’un locataire-fraudeur qui envoie un chèque volé ou falsifié d’un montant très supérieur à celui du loyer, puis demande un remboursement de la différence par virement sur son compte. Dans le cas présent, il s’agit de ‘frais de transfert en ligne’ que le propriétaire est invité à payer avec la fausse promesse qu’ils seront reversés en sus du loyer.
Comment fonctionne cette nouvelle arnaque ?
Cette fraude fait l’objet d’une campagne dont l’ampleur est inédite à ce jour dans le domaine de la location de vacances. Elle consiste pour le fraudeur à contacter un loueur par SMS, prétendre vouloir réserver sa location de vacances et envoyer des faux documents attestant d’un prétendu paiement des arrhes sur Moneygram, La Poste ou Western Union. Il indiquera aussi avoir versé un ‘montant supplémentaire’ aux arrhes prévues pour permettre ‘la validation du transfert en ligne’. Pour rassurer le propriétaire, il est courant que le fraudeur joigne une pièce d’identité qui est bien entendu volée ou falsifiée. Il demande ensuite au loueur de contacter par téléphone un ‘régisseur’ (qui est souvent la même personne) pour pouvoir récupérer l’argent soi-disant versé. Il propose alors, sous sa nouvelle casquette de ‘régisseur’, au loueur de s’inscrire sur le site de Moneygram ou Western Union et de réaliser le remboursement du ‘montant supplémentaire’ soi-disant ‘déjà payé’ avec les arrhes. Bien entendu, les documents sont faux et il n’y a aucun versement réel.
D’où vient cette arnaque ?
Ces fraudes dites ‘au remboursement’ sont en général originaires d’Afrique de l’ouest. L’accent des interlocuteurs, la notion de ‘régisseur’, peu usitée en France, ainsi que les très nombreuses fautes de français sont caractéristiques.
Comment échapper à ce type d’arnaque ?
Quelques règles de bon sens permettent de se mettre facilement à l’abri de ce type de fraudes, comme bien d’autres. La première consiste à utiliser la ‘messagerie sécurisée’ des sites de location de vacances quand elle existe. Ces tentatives de fraude sont détectées par les outils de sécurité des plates-formes, en tout cas les plus sérieuses. C’est précisément la raison pour laquelle les fraudeurs cherchent à les éviter en contactant les annonceurs directement par SMS. En cas de réception d’un appel téléphonique ou d’un SMS, il suffit de le renvoyer le candidat locataire sur la messagerie du site, qui alertera le propriétaire le cas échéant. Par ailleurs, il faut se rappeler que l’annonceur ne doit pas communiquer son adresse email avant le paiement des arrhes. La deuxième règle consiste à ne jamais réaliser ou accepter un paiement via les sociétés de transfert de fonds comme Moneygram ou Western Union. Le paiement, s’il est direct du locataire au propriétaire, doit être réalisé par virement ou par chèque. La troisième consiste à utiliser les services ‘Paiement sécurisé’ ou ‘Paiement en ligne’ des plates-formes quand elles les proposent. Enfin, l’accent des interlocuteurs qui contraste souvent avec des noms d’emprunt à la consonance très gauloise, les fautes de français, souvent grossières, ainsi que le mode de paiement doivent alerter.