Chronique de Gérard Moulin, gérant actions senior chez Delubac AM
Dès qu’une nouvelle technologie apparait, il est bien naturel pour un investisseur privé, comme professionnel, de se demander s’il est possible d’accompagner une nouvelle poche de croissance en bourse.
Dans le cas de l’automobile électrique, il ne faut ni partir trop tôt, ni trop tard. La première étape consiste à se demander si la dite technologie trouve une application homogène au niveau industriel ou pas. Les nouvelles normes dans l’électronique grand public par exemple ou en matière environnemental sont tellement nombreuses qu’un ou plusieurs acteur(s) ne peut l’exploiter commercialement. En matière de propulsion électrique, c’est la même chose, divers types de batteries sont à l’étude.Il n‘y aura donc pas sur le principe un ou quelques acteurs qui profiteront de l’explosion commerciale d’un nouveau produit.
Un défi majeur : l’autonomie des batteries. Excepté le constructeur californien Tesla qui propose des modèles qui disposent de 400 km d’autonomie (ce qui est de toute façon très faible), la moyenne tourne autour de 150 km.
Deux conséquences : les véhicules concernés ne peuvent remplacer les véhicules existants, on sera donc sur une cible de véhicules de flottes ou de deuxième véhicule. Par ailleurs, la technologie qui permettra d’aller vers les 1000 kilomètres d’autonomie parallèlement à une possibilité de recharge rapide ne sera pas disponible avant longtemps.
Alors sous quel angle peut-on attaquer le sujet en tant qu’investisseur ?
Pour ce qui est des batteries, plusieurs technologies coexistent, les groupes sont Japonais ou Chinois, et très peu sont des « pure players », c'est-à-dire que très peu ne sont pas noyés dans des conglomérats. La solution, si on veut vraiment acquérir des actions d’un groupe automobile ? Etre actionnaire de Toyota sur le long terme ! En effet, leur génie a été de concilier sociologie et technologie à travers le système hybride. Pas besoin d’attendre « le grand soir » en termes d’autonomie pour les batteries, elle est présente « en support » du moteur thermique. Ainsi, chacune des améliorations dans le temps permettra d’annoncer une moindre consommation d’essence, donc de bâtir une image positive de constructeur qui réduit l’impact écologique au fil du temps.