Dans le cadre du plan d’investissement France 2030 pour bâtir une France et une Europe industrielles, décarbonées, souveraines et innovantes, un appel à candidatures doté d’une enveloppe annuelle de 9M€ est lancé pour labelliser des pôles de compétitivité dans une 5ème phase de 4 ans (2023/2026). Celle-ci doit permettre de poursuivre la montée en qualité des pôles en prise avec les priorités nationales.
À l’occasion de son événement Finov’ du 8 décembre, Finance Innovation dresse le bilan de sa phase 4 (2019/2022) et s’apprête à enclencher son plan d’action pour une nouvelle ère. Pour ce faire, le pôle s’appuie sur l’étude de son partenaire Calyptus s’intéressant au financement de la tech en bourse, ainsi que les derniers chiffres de l’Observatoire de la Fintech sur les levées de fonds en France.
Une nouvelle phase de la politique des pôles de compétitivité dès Janvier 2023
Les priorités affichées par le nouveau cahier des charges du pôle Finance Innovation sont claires. L’enjeu est en effet de faire émerger des écosystèmes encore plus forts, plus intégrés entre public et privé, entre niveaux national et régional, permettant in fine à la France d’atteindre l’excellence dans des secteurs clés d’avenir et de se doter de filières économiques plus compétitives et plus résilientes pour créer de la valeur et de l’emploi et porter les ambitions de la France, y compris en matière de transition énergétique, de décarbonation et d’adaptation au changement climatique. Dans ce contexte, Finance Innovation articule son plan d’actions des 5 prochaines années autour de 4 leviers :
- S’affirmer comme un acteur incontournable de l’animation nationale de l’écosystème Fintech, notamment en amplifiant l’internationalisation de ses événements pour attirer les grands groupes étrangers.
- Identifier et accélérer les Fintech et leurs projets innovants au service du développement des territoires. Le pôle entend favoriser la croissance des entreprises en phase de scale-up avec un objectif de 4 à 5 levées de fonds de série B et C par an. Par ailleurs, Finance Innovation s’engage dans la démarche Hi France pour soutenir la recherche de financements privés : afin de faciliter l’accès à des investisseurs, Finance Innovation croisera son réseau et ses projets labellisés avec ceux d'autres écosystèmes français.
- Assembler les compétences françaises pour les projets R&D d’envergure nationale et européenne, en particulier sur les domaines technologiques des stratégies d’accélération. À compter de 2023, le pôle accompagnera ainsi 3 projets régionaux ou nationaux par an pour atteindre 5 par an en 2026. Il s’agit également d’accroître l’implication du pôle et de ses membres dans les projets européens, en devenant régulièrement leader de leur conduction. Le pôle prévoit également la création d’un Club des décideurs de l’innovation, composé d’une quarantaine de membres.
- Contribuer à la transformation digitale et durable de la finance et de l’économie. Afin de diffuser les innovations liées à la numérisation et celles facilitant les démarches RSE, le pôle intensifiera son rapprochement avec les associations et fédérations professionnelles à travers l’animation d’évènements.
Enfin, grâce à l’identité numérique, la transparence, l’unicité des transactions que permettent les technologies blockchain, Finance Innovation considère celles-ci comme un catalyseur de changements profonds dans les services et marchés financiers. Il se positionne sur le sujet en lançant sa nouvelle filière stratégique « Blockchain et finance décentralisée ».
L’IPO, l’outil de demain pour asseoir le leadership Français
Par la suite, l'événement Finov’ a fait la lumière sur les résultats d’une étude « Les fintechs et la bourse » menée par Calyptus, partenaire du pôle. Récemment adossé à Paris Europlace, Finance Innovation partage une même lecture des enjeux de financement de l’industrie autour des processus d’introduction en bourse.
Calyptus constate ainsi un fort besoin de pédagogie de l’industrie des fintechs auprès des investisseurs généralistes, entre perception fantasmée et faible maturité. Le secteur est effectivement sous-représenté en Bourse, se traduisant par une base de fintechs cotées en Europe limitée et particulièrement niche chez les brokers. En cause : des critères d’analyse et valorisation des fintechs qui laissent les investisseurs professionnels perplexes. Calyptus suggère ainsi le déploiement d’indicateurs spécifiques au secteur, notamment pour éclairer les perspectives de rentabilité d’un marché dynamique et de plus en plus sélectif.
Les processus d’introduction en bourse nécessitant également d’être anticipés et préparés du côté des fintechs, le pôle Finance Innovation propose un accompagnement spécifique en partenariat avec Euronext avant et après l’introduction en bourse ainsi qu’une meilleure visibilité auprès des investisseurs internationaux.
Des financements en capital résilients et abondants
La conclusion de cette étude fait écho à la dernière publication de l’étude semestrielle de L'Observatoire de la Fintech, retraçant les évolutions de la Fintechs française sur le dernier semestre : les levées de fonds restent aujourd’hui le premier recours pour le financement de l’industrie.
Il s’est avéré en progression de 12% par rapport au premier semestre 2019 avec presque 500 M€ de fonds levés en 45 opérations. Le ticket moyen du deuxième semestre 2022 est en explosion, à près de 14 M€ par opération: un chiffre qui prolonge une tendance observée d’augmentation de la taille des opérations.
Cette année, le mot d’ordre est résilience : 2022 avait démarré sur les chapeaux de roues avec des levées de fonds importantes et si la crise sanitaire est venue infléchir cette tendance, les résultats restent particulièrement élevés. Le paiement reste en tête des métiers fintech qui attirent les investisseurs avec 178 M€ de fonds levés au cours du semestre, suivi par les banques digitales et l’assurtech. Est également remarqué un intérêt croissant des investisseurs étrangers pour les Fintech françaises, avec notamment l’arrivée de premiers investissements en provenance des BATX.
Ainsi, Finov’ a dessiné les perspectives du pôle Finance Innovation de la finance digitale sur les 4 prochaines années, affirmant son rôle de fédérateur de l’industrie et de diffusion de l’innovation pour un meilleur financement de l’économie réelle à l’échelle européenne. Elle statue ainsi : il n’y a pas de place financière qui peut survivre si l’innovation n’est pas au cœur de ce qu’elle fait.