Du 14 au 24 novembre 2022, CroissancePlus a réalisé une enquête auprès de ses adhérents afin d’évaluer leur accès au crédit.
68% des répondants ont fait une demande d’octroi ou de renouvellement de crédit au cours des 6 derniers mois. Leurs objectifs de financement sont multiples : financement des investissements (45%), trésorerie (48%) ou encore projet de croissance externe (21%). Logiquement, le prêt classique demeure le produit le plus demandé par les entrepreneurs auprès de leur banque (62%).
Point saillant de cette enquête : le taux de refus de crédit pour les adhérents répondants atteint 27%, concerne essentiellement des demandes de financement d’investissement, la moitié concernant des enveloppes de financement comprises entre 100 à 500 000€.
Dans le détail, les refus sont principalement motivés par une plus grande frilosité des banques vis-à-vis du contexte économique. Les entrepreneurs font face à une plus grande méfiance de la part de leurs interlocuteurs, qui leurs demandent de préciser toujours davantage leur budget prévisionnel et leurs hypothèses de croissance. Pour 50% des crédits finalement octroyés, le coût de l’opération a été renchéri de plus de 10% par rapport aux opérations similaires réalisées l’année dernière.
Ce durcissement généralisé de l’accès au financement bancaire reste, certes, relativement logique, vu les prévisions de croissance pour 2023 et étant donné le resserrement drastique de la politique monétaire opéré par la BCE, dans un contexte d’inflation significative. Cependant, cette situation laisse présager d’importantes difficultés pour l’année 2023, tant en termes de défaillances d’entreprises qu’en terme de baisse de l’investissement privé en France, d’autant que les entreprises sont de plus en plus sollicitées pour investir (transition énergétique, renforcement des outils de production sur le territoire), pour augmenter les rémunérations et pour mieux partager les bénéfices (négociation interprofessionnelle en cours).
Pour Audrey Louail, Présidente de CroissancePlus : « Il est important que dans les prochains mois, les acteurs financiers et politiques gardent bien à l’esprit les besoins d’investissement des entreprises, conditions sine qua non au maintien de la compétitivité. Nous devons à tout prix éviter de placer les entrepreneurs dans un étau qui consisterait à renforcer leur structure de coût (fiscalité, allocation des bénéfices) tout en attendant de leur part un maintien des lignes d’investissement, dans un contexte de tarissement des sources de financement. »