Par Mabrouk Chetouane, Responsable de la stratégie globale de marché et Nicolas Malagardis, Stratégiste, tous deux chez Natixis AM
Environnement économique
L’environnement économique est soumis à des vents contraires notamment en Europe. Le tassement de l’économie chinoise affecte la demande mondiale et par conséquent les performances des économies exportatrices comme l’Allemagne. Le spectre d’un rationnement énergétique fait courir le risque d’un niveau de production contraint et donc d’une possible contraction de l’activité économique en Europe. Mais la bonne tenue de la demande intérieure, aidée par un chômage qui demeure sous contrôle, continue de soutenir l’activité. L’économie américaine ralentit certes mais reste encore distante d’un schéma de récession.
Environnement monétaire
Le tournant objectivement restrictif des banques centrales reflète la nécessité de faire face au défi qu’impose une inflation historiquement élevée. Les principales banques centrales ont dans ce contexte relevé de ¾ pt leurs taux d’intérêt directeurs. Les marchés anticipent d’ores et déjà une inflexion dans le rythme de remontée des taux d’intérêts principalement aux Etats-Unis, tout en admettant que le taux terminal serait voisin de 5%. Cette inflexion nous semble toutefois précoce notamment en zone euro où la hausse des prix ne montre aucun signe d’accalmie.
Orientation des portefeuilles
Le manque de visibilité, le risque de révision à la baisse des perspectives bénéficiaires des entreprises et les niveaux de corrélation (marchés d’actions et marchés des taux) nous incitent à maintenir une approche prudente. L’exposition de nos portefeuilles diversifiés vis-à-vis des actifs risqués reste contenue en particulier en Europe qui concentre un grand nombre de facteurs de risque.
Les obligations américaines, notamment de longues échéances (15 ans et plus) offrent des niveaux de rendement que nous jugeons de plus en plus attractifs.
Flux, sentiment et régime de marché
La volatilité implicite des marchés actions a diminué de manière significative aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe. Bien qu’en retrait, celle-ci demeure néanmoins élevée sur les marchés obligataires ce qui peut être interprété comme un changement de paradigme du côté de la politique monétaire. Ce contexte ne semble pas ralentir les flux entrants sur les marchés de la dette publique.
A contrario, les investisseurs boudent le marché du crédit quel que soit le segment considéré (Investment grade comme High Yield – source BoFA).