ONG à portée nationale et européenne, l’Observatoire de l’immobilier durable (OID), accélère l’action de son programme Biodiversity Impulsion Group (BIG).
Son objectif : renforcer l’intégration de la biodiversité et du vivant dans les stratégies et activités des acteurs de la ville et de l’immobilier. Lumière sur les grandes avancées du programme BIG, un an après sa création.
« Sous l’impulsion de l’OID, BIG œuvre pour que l’ensemble de l’écosystème immobilier se saisisse de l’urgence de préserver la biodiversité. Avec nos partenaires économiques, scientifiques et techniques, nous allons bien au-delà de la nécessaire évangélisation aux enjeux de l’effondrement du vivant. Nous rendons accessibles des ressources, des outils et des référentiels inédits et indispensables pour faire bouger les lignes et agir concrètement. La biodiversité doit occuper une place centrale dans notre société, grande responsable de la 6ème extinction massive des espèces sur la planète », souligne Loïs Moulas, Directeur Général de l’OID.
Programme de recherche appliquée et d’actions collectives, BIG réunit une vingtaine d’acteurs (maîtres d’ouvrage, grands utilisateurs, donneurs d’ordre publics ou privés et experts), ayant pour but d’intégrer les enjeux de la biodiversité dans la conception et la gestion des projets immobiliers en France. L’action de BIG se situe sur trois axes clés :
1/ Le développement d’un référentiel d’indicateurs permettant de mesurer et piloter une stratégie biodiversité et d’en évaluer les co-bénéfices
2/ La mise à disposition de ces indicateurs sur la plateforme d’analyse de résilience de l’OID Resilience for Real Estate (R4RE)
3/ L’accompagnement au passage à l’action et la professionnalisation des acteurs sur les sujets écologiques grâce à l’élaboration de guides, de supports de formation et sensibilisation au sujet du vivant, ainsi que l’animation de dispositifs d’incitation.
Une méthodologie sectorielle pour évaluer le niveau de biodiversité dans l’immobilier
Fruits d’un travail collectif d’un an s’appuyant sur une démarche scientifique rigoureuse, les premiers indicateurs disponibles en open source sur la plateforme R4RE vont permettre d’évaluer un état de la biodiversité du milieu sur lequel s’implante un actif ou un projet immobilier. Plus l’état s’améliore, plus le risque d’impacter négativement la biodiversité augmente. Une avancée particulièrement essentielle pour les investisseurs en immobilier, notamment dans les réponses apportées aux nouvelles obligations de reporting extra-financiers sur l’évaluation des risques pour la biodiversité introduite par la Loi Energie Climat (art.29). Cette méthodologie est d’autant plus importante car parmi les fonds d’investissement assujettis, seuls 56% ont publié un indicateur biodiversité en 2021 (Source : OID 2022). C’est aussi l’approche prônée par l’initiative internationale Taskforce on Nature-related Financial Disclosure (TNFD), pendant de la TCFD pour la biodiversité qui développe actuellement une méthode d’évaluation des risques pour la biodiversité pour les entreprises financières. L’outil permettra enfin de vérifier l’alignement des activités sur les critères biodiversité de la taxinomie européenne, pierre angulaire du plan de financement de la croissance verte de l’Union Européenne.
De nouveaux indicateurs cruciaux pour l’industrie immobilière
Dans une démarche d’amélioration continue, la plateforme accueillera très prochainement de nouveaux indicateurs. Ceux-ci seront dédiés à l’évaluation du potentiel d’accueil de biodiversité d’un bâtiment et d’un portefeuille d’actifs immobiliers, de l’impact d’un projet immobilier sur les sols, ou encore du niveau de services écosystémiques associé aux actions mises en œuvre.
Ces indicateurs viennent compléter les indicateurs d’analyse de risques climatiques déjà accessibles sur la plateforme Resilience for Real Estate. Ceux-ci sont le fruit d’une initiative lancée en 2019 par l’OID avec le soutien de la Ville de Paris et de l’ADEME pour la mise à disposition d’outils gratuits permettant d’évaluer la résilience des bâtiments. L’ampleur dépasse largement la filière seule de l’immobilier, puisque toutes les entreprises et organisations possèdent une emprise foncière sur laquelle il leur est possible d’agir pour s’adapter au changement climatique et préserver le vivant.
Cap sur la formation
Tout l’objectif de cette initiative est de créer une passerelle entre les constats établis dans la sphère scientifique et les activités opérationnelles des entreprises. Cela passe notamment par l’animation d’ateliers d’intelligence collective mixtes, ou encore l’encadrement par les entreprises de projets scientifiques, comme c’est le cas avec le MNHN.
Pour acculturer les professionnels et leur faciliter le passage à l’action, les équipes de BIG travaillent sur l’élaboration d’une grille d’auto-formation sur les sujets de biodiversité déclinée aux différents métiers de l’immobilier aux côtés d’entreprises partenaires du programme ainsi que d’instituts académiques. Objectif : définir les grands principes de l’écologie et donner les clés permettant à chacun d’identifier les actions les plus efficaces pour passer à l’action dans leurs activités opérationnelles selon son métier. Enfin, afin de mobiliser les occupants, l’OID s’associe avec l’IFPEB (Institut français pour la performance du bâtiment) pour lancer un concours sur le format des concours CUBE énergie, le Concours CUBE Nature. Il doit permettre aux participants de mettre en place des actions en faveur du vivant sur trois années de concours.