Les résultats des statistiques professionnelles sur l’activité 2012 des acteurs français du capital-investissement présentés par L’AFIC et Grant Thornton, Cabinetd’Audit et de Conseil, sont en très forte baisse :
Levée de Fonds en recul de 22% :
5 Md€ de capitaux ont été levés, soit -22% v/ 2011, alors qu’après la chute violente en 2009, les levées étaient en reprise timide mais constante.
Le montant de la collecte est très inférieur aux besoins en fonds propres des PME ETI en France, évalué à 11 Md€ par an. Cette pénurie dure maintenant depuis quatre ans, pendant lesquels en moyenne 5 Md€ ont été levés par le capital-investissement français, soit deux fois moins que la demande adressée par les entreprises. Ces niveaux de levées de fonds sont intenables et ont déjà un impact négatif sur la capacité du capital-investissement à financer de nouvelles entreprises.
La progression des levées provenant des entités du secteur public (1,1 Md€ en 2012, 0,8 Md€ v/2011), ne permet pas de compenser le repli enregistré auprès des investisseurs institutionnels. Des chutes vertigineuses depuis 2008 : 75% pour les compagnies d’assurance et mutuelles, et 79% pour les banques et les caisses de retraite.
Les investisseurs étrangers qui ont représenté plus de 50% des capitaux levés en 2011, ne totalisent plus que 30% de la collecte 2012. Les montants en provenance d’Europe ont chuté de 43% ; ceux en provenance du reste du monde ont été divisés par 3.
Investissements en baisse de 38% :
Les investissements s’élèvent à 6,1 Md€, soit un repli de 38% en montant après la reprise observée les deux années précédentes. Cette diminution affecte tous les types d’investissements et secteurs d’activité.
Seule bonne nouvelle, le nombre d’entreprises investies reste relativement stable et élevé : à fin 2012, 1 500 entreprises (79% de PME) sont accompagnées, traduisant la forte pénétration du capital-investissement français sur le terrain.
Le ticket moyen d’investissement est en nette diminution. Les montants supérieurs à 100 M€ sont en baisse de 59%, et 95% des entreprises accompagnées reçoivent moins de 15 M€. La baisse des montantsinvestis est particulièrement prononcée dans les télécoms (-75%), les services et transport (-38%), l’industrie/chimie (-33%) et les biens de consommation(-28%).
Analyse par métiers :
- Le capital-transmission a été lourdement touché par la baisse des montants investis (-41% v/ 2011) et n’a investi que 3,6 Mds€ en 2012.
- Le capital-développement, qui affichait une croissance régulière, voit pour la première fois depuis 2006 ses investissements chuter de -34%, pour un total investi de 1,9 Md€ en 2012.
- Le capital-innovation, 2012 est la plus mauvaise année depuis 2005 avec seulement 0,4 Mds€ investis (- 26% v/ 2011).
Désinvestissements en net repli de 45%.
Coup d’arrêt très net avec une baisse de 45%en montant, à 3,5 Md€, une position intermédiaire entre 2009 et 2010. Ce phénomène s’est nettement accentué au second semestre 2012, période d’élaboration du projet de loi de finances 2013. Le capital-transmission représente à lui seul 97% de la baisse des désinvestissements en montant, signe d’un attentisme face aux incertitudes fiscales sur la transmission d’entreprises en France.
* AFIC : Association Française des Investisseurs pour la Croissance, regroupe l’ensemble des structures de capital-investissement installées en France : capital-innovation, capital-développement, capital-transmission et capital-retournement.
L’intégralité des statistiques professionnelles sur l’activité 2012 des acteurs français du capital-investissement est disponible sur www.afic.asso.fr/statistiques