L'enquête Future Focus, réalisée par J.P. Morgan Asset Management (JPMAM), révèle que les conseillers en investissement européens explorent de nouvelles voies pour identifier les opportunités d'investissement durable. Mais les moteurs d'allocation d'actifs évoluent, tout comme la façon dont les investisseurs adoptent les thèmes de la durabilité.
Afin d'évaluer et de comprendre ces dynamiques d’évolution, JPMAM a interrogé un certain nombre de conseillers en investissement européens pour connaître leur vision de l'avenir, les obstacles auxquels ils sont confrontés, les opportunités qu’ils jugent les plus intéressantes et ce qui détermine selon eux le comportement des clients finaux.
En examinant l'évolution des priorités ESG (Environnementales, Sociales et de Gouvernance) des conseillers en investissement européens, l’étude montre que la priorité traditionnellement accordée à l'environnement (le E de l'ESG) s’efface progressivement au profit des questions sociales (le S), en raison de l'accumulation d’éléments sur la matérialité financière de celles-ci.
La compréhension des défis environnementaux et leur prise en compte dans les décisions relatives aux portefeuilles sont aujourd’hui devenues courantes chez les conseillers en investissement européens. Ainsi, lorsqu'il leur est demandé ce qui motive les décisions en matière d'allocation d'actifs, l'enquête révèle que la demande des clients et l'alignement des investissements sur leurs convictions personnelles sont les facteurs les plus importants.
La troisième raison la plus citée (28%) est le désir des clients finaux d'avoir un impact positif et le sentiment d'urgence. Il est important de noter que plus d'un quart (27%) des conseillers en investissement ont déclaré être motivés par des rendements ajustés au risque potentiellement améliorés. 22% des personnes interrogées ont également identifié "l'accès à des entreprises susceptibles de créer de la valeur à long terme" comme un facteur important.
L'enquête souligne également que les actions, la classe d'actifs traditionnellement la plus utilisée en matière d'investissement durable, commencent à céder la place aux fonds multi-actifs et alternatifs ayant des objectifs thématiques et d'impact. Cela se traduirait au cours des cinq prochaines années par une diminution de 2% de l'allocation en actions et une augmentation de 2% de celle consacrée respectivement aux fonds multi-actifs et alternatifs.
En ce qui concerne les allocations régionales, les investisseurs ESG regardent de plus en plus loin pour identifier des opportunités. Alors que les allocations ESG en faveur des actions américaines semblent devoir rester constantes au cours des cinq prochaines années, les personnes interrogées déclarent qu'elles sont 7% moins susceptibles de trouver des opportunités en Europe (hors Royaume-Uni). L'enquête démontre à cette occasion clairement que les marchés émergents, y compris la Chine, suscitent le plus d'intérêt de la part des conseillers en investissement européens au cours des prochaines années. Et elle illustre un changement sismique à venir dans l'allocation des portefeuilles en faveur des marchés émergents, 40% des répondants montrant un intérêt pour cette zone dans les cinq ans (26% prévoient d’y allouer des actifs au cours de l'année prochaine).
Nous avons également demandé aux personnes interrogées comment elles prévoyaient d'utiliser les divers véhicules d'investissement à court terme (au cours des 12 prochains mois) et à moyen terme (les cinq prochaines années). Les réponses soulignent que le changement est en marche. Ainsi, au cours des 12 prochains mois, 50% des conseillers augmenteront leur utilisation des fonds actifs à des fins d'exposition ESG : ce chiffre devrait encore augmenter de 8% au cours des cinq prochaines années. L'enquête a également montré que 51% des conseillers en investissement prévoient d'accroître leur utilisation des ETF pour s'exposer aux opportunités ESG, contre 43% au cours de l'année prochaine.
En ce qui concerne les obstacles, l'enquête a mis en lumière un frein important qui entrave les efforts en matière d'investissement durable. Il est en effet ressorti presque unanimement que les données ne sont pas suffisamment significatives, standardisées ou disponibles. Près de la moitié (45%) des répondants ont ainsi déclaré que les investisseurs finaux ne savaient pas où trouver les informations pertinentes, et le même nombre ne savaient pas quels paramètres prendre en compte dans leurs décisions d'investissement.
Jennifer Wu, responsable mondiale de l'investissement durable chez J.P. Morgan Asset Management, rappelle : « Chez JPMAM, notre devoir fiduciaire envers les clients est au cœur de tout ce que nous faisons. C'est pourquoi nous nous efforçons de comprendre et de démontrer en quoi la prise en compte des facteurs E, S et G ne conduit pas à sacrifier les rendements. Notre enquête JPMAM Future Focus démontre d’ailleurs que de nombreux investisseurs comprennent qu'il n'est pas nécessaire de faire des compromis. Au contraire, en analysant l'impact financier des facteurs ESG, nous pouvons identifier de nouvelles opportunités tout en gérant les risques qui pourraient affecter négativement les rendements des portefeuilles.
Le marché de l'investissement durable traverse une période de transformation, qui nous permet de mieux comprendre ce que l'investissement ESG peut et ne peut pas faire. À l'approche de la COP27, les pays ont l'occasion de montrer comment ils entendent atteindre leurs objectifs de zéro émission nette. La COP27 sera également le premier bilan des progrès réalisés après la COP26, et un exercice de vérité sur la façon dont les gouvernements tiennent leurs engagements en matière de transition en faveur d’une économie à faibles émissions de carbone. Les investisseurs doivent penser à recalibrer leurs portefeuilles pour s'assurer que les allocations sont en phase avec le rythme de mise en œuvre des politiques, car cela pourrait avoir un impact sur le profil risque-rendement de leurs portefeuilles. »