Des propositions pour réduire les inégalités à la retraite
A l’heure où les débats sur la réforme des retraites s’initient, c’est le moment de faire émerger de nouvelles propositions pour corriger les inégalités hommes – femmes à la retraite. Sapiendo met sur la table ses propositions pour améliorer la retraite des femmes à l’occasion de la 2ème édition des « rencontres de la Retraite » organisé par Groupama en partenariat avec Sapiendo.
1/ Le constat : Les femmes sont pénalisées sur leur retraite car elles mettent plus souvent leur carrière entre parenthèses pour s’occuper des enfants
+40% d’écart de pensions entre les hommes et les femmes
A la retraite, en 2020, les femmes touchent en moyenne une pension brute de droit direct (hors pension de réversion) de seulement 1 159€ par mois alors qu’elle est de 1 931€ pour les hommes ! Soit un écart de 40% entre les hommes et les femmes.
Certes, on a progressé. En 2004, l’écart était de 50%. L’écart a diminué de 20% en 16 ans.
Ces inégalités sont le miroir des inégalités de carrière entre hommes et femmes car la retraite n’est que le reflet des rémunérations perçues tout au long d’une vie professionnelle. Comment accélérer la réduction de ces inégalités ?
2/ Les propositions de Sapiendo : Les trois « I » pour réduire les écarts de retraite entre femmes et hommes ?
- Informer avec des bulletins de salaire plus lisibles qui mettent en évidence le total des cotisations retraite et les droits qui en découlent. Cette information sur la rémunération différée qu’est la retraite permettra de prendre la bonne décision en cas de projet d’interruption ou diminution de l’activité́ professionnelle.
« Améliorer le niveau de retraite des femmes et réduire ainsi les écarts avec celle des hommes, passe d’abord comme souvent en matière de retraite par une meilleure information. Qui sait aujourd’hui ce qu’il cotise pour sa retraite et quels droits cela lui rapporte ? C’est donc à partir d’une information pertinente que l’on pourra faire prendre conscience aux femmes mais aussi aux hommes que toute réduction ou suspension d’activité́ professionnelle engendre automatiquement une diminution de ses droits à la retraite », explique Valérie Batigne, fondatrice et dirigeante de Sapiendo Retraite.
- Inviter à partager les points retraite au fil de l’eau pour rétablir un certain équilibre en faveur de celui qui consent à une baisse d’activité́ dans l’intérêt du foyer.
« Cette prise de conscience pourrait aussi permettre la mise en place d’un dispositif de partage de points retraite au sein du couple. Il est courant de partager ses revenus immédiats alors pourquoi ne pas partager les revenus différés, rattachés eux à la retraite ? » suggère Valérie Batigne.
- Inciter à reprendre une activité professionnelle pour cotiser plus et ainsi bénéficier d’une meilleure retraite.
« Enfin, comme le meilleur moyen d’améliorer sa retraite est encore de cotiser, il nous semblerait intéressant d’inciter les femmes qui ont interrompu leur carrière à la reprise d’une activité́ professionnelle grâce notamment à des « boosters » retraite qui accorderaient des droits supplémentaires gratuits incitatifs. D'autant, ce n’est pas parce qu’elles n’ont pas eu un travail rémunéré́, qu’elles n’ont pas développé́ de compétences utiles économiquement », propose Valérie Batigne.
Cette dernière complète : « Toutes ces mesures auraient non seulement un effet positif immédiat sur la retraite des femmes, mais en plus elles seraient vertueuses pour l’équilibre de l’ensemble du système de protection sociale. »
Pour aider les femmes à continuer de travailler ou ne pas interrompre leur carrière, il faut aussi améliorer les modes de garde pour les enfants, afin que les femmes puissent réellement avoir le choix de continuer ou non de travailler.
Valérie Batigne conclut : « L’idéal serait que les femmes n’aient pas à mettre entre parenthèses leur carrière professionnelle. Pour cela, il faudrait substantiellement améliorer les modes de gardes des enfants de moins de 3 ans : augmenter leur nombre, étendre les horaires, faire en sorte qu’ils soient compatibles avec les horaires de travail des parents, et les rendre accessible financièrement. »