L’Affaire Apollonia constitue la plus grande escroquerie immobilière et financière que la France ait jamais connue.
Le montant total du préjudice initial pour ses victimes s’élève à plus d’un milliard d’euros, soit à titre de comparaison plus de 300 fois le montant évoqué dans l’affaire désignée comme « La Madoff de Touraine » fin 2011. Dans l’échelle de valeur, on se rapproche en réalité de l’affaire Kerviel, qui a fait vaciller le système bancaire français…
Cette affaire, d’une ampleur inédite, a provoqué le surendettement massif de particuliers jusqu’à 8 M€ pour certains d’entre eux. Elle implique toute une chaîne d’intervenants : non seulement le commercialisateur immobilier Apollonia, mais aussi des promoteurs, des études de notaires, un cabinet d'expert-comptable, des courtiers en prêt immobilier et enfin des banques qui ont à ce jour une quinzaine de collaborateurs mis en examen. Après 5 ans de procédure, le nombre de mises en examen s’élève à fin 2012 à 32, dont 13 ex dirigeants, cadres, directeurs de banques ou courtiers en prêts immobiliers. En décembre 2012, la BPI, filiale du Crédit Immobilier de France, a vu sa mise en examen pour escroqueries en bande organisée confirmée en appel. Le CIFRAA, le CIFD, le Crédit Mutuel Méditerranéen et le Crédit Mutuel de l’Etang de Berre sont placés sous statut de témoin assisté. L’ASDEVILM-ANVI (Association nationale des victimes de l’immobilier)s’est pourvue en Cassation.
Malgré les mises en examen de leurs collaborateurs, des établissements tels que Crédit Mutuel Méditerranéen, le crédit Mutuel de l’Etang de Berre, CIFRAA, GE Money Bank, ou encore BPI poursuivent des saisies à l’encontre de leurs propres victimes, alors même que les faits leur ont été dénoncés et qu’ils ont accès au dossier d’instruction en tant que partie civile.
Ce qui était « l’affaire Apollonia » devient au fil des années et des révélations apportées par les cadres bancaires entendus par la justice, « le scandale bancaire de l’affaire Apollonia ».
Le montant d’1M€ peut paraître abstrait. Très concrets sont en revanche les ravages provoqués au sein de familles qui pensaient préparer leur retraite. Ces victimes, regroupées au sein de l’ASDEVILM-ANVI, demandent aujourd’hui réparation au nom des terribles drames humains qu’elles ont connu et connaissent encore. Leur situation financière, les saisies, les pressions exercées ont conduit un grand nombre à la dépression, à des vies de famille anéanties, à des maladies graves, à des hospitalisations de longue durée, et même à des invalidités totales et définitives…
« Un scandale bancaire d’une ampleur nationale, aux conséquences dramatiques mettant en cause les plus grandes enseignes bancaires. Le législateur a mis en place des dispositifs de protection, nous exigeons le respect de ces lois et règlements et demandons que des sanctions soient prises. Nous avons le devoir de tout mettre en œuvre pour éviter à d’autres de vivre un pareil drame. Plus jamais ça ! » s’indigne Claude Michel, président de l’Asdevilm.