Dans un contexte macroéconomique difficile qui doit composer avec les répercussions de la crise sanitaire et, désormais, la crise énergétique déclenchée par la guerre en Ukraine, les Français doivent faire face à un épisode d’inflation d’une ampleur inégalée depuis 40 ans : l’inflation devrait franchir le seuil des 5% cette année.
Younited, le leader européen du crédit instantané, et OpinionWay ont mené l’enquête pour savoir comment les Français perçoivent et vivent cette inflation.
- Comment les Français appréhendent-ils la rentrée ?
- Quelles solutions ont-ils mis en place au quotidien pour préserver leur pouvoir d’achat ?
1/ Une rentrée sous tension : l’inflation préoccupe une écrasante majorité de Français, qui anticipe des conséquences durables sur leur pouvoir d’achat
Pour la majorité des Français (86%), la hausse des prix est durable et concernera la majorité des postes de dépenses (84%). Un quart des Français (27%) estime même que tous les prix vont augmenter. Une perception fortement ancrée chez les Français aux revenus les plus modestes (41%).
Les dépenses contraintes cristallisent les plus vives inquiétudes. Les Français prévoient notamment une augmentation des prix des courses alimentaires (89%), de l’énergie (88%), des déplacements (83%). A noter, 80% d’entre eux redoutent également une potentielle explosion du coût des assurances.
L’inflation préoccupe 8 Français sur 10 au quotidien. Fatigués (22%), résignés (20%), stressés (17%) et même en colère (12%). Les Français affichent en cette rentrée un état d’esprit négatif. Une rentrée d'autant plus en berne, que personne, à leurs yeux, ne peut endiguer l’inflation. En dépit du vote du projet de loi Pouvoir d’Achat, seuls 16% des Français estiment que le gouvernement va régler le problème. De même, ni les grandes enseignes de distribution (14%), ni les commerçants de proximité (13%) ne semblent être à même d’apporter des solutions.
2/ Face à la hausse des prix, deux tiers des Français (64%) ont déjà modifié leurs habitudes d’achat
Le phénomène n’est pas que macroéconomique : 84% des Français déclarent que l’inflation impacte déjà leur pouvoir d’achat au quotidien.
Face à la hausse des prix, tous les Français sont en effet contraints de faire des arbitrages. Qu’il s’agisse des foyers les plus modestes (75%) [2] comme des plus aisés [3] (50%), tous adaptent leurs dépenses.
Sans surprise, les loisirs sont fortement impactés : 20% des Français déclarent avoir renoncé aux sorties au restaurant et aux sorties culturelles (24%). 1 Français sur 4 a même annulé voyages et vacances.
Plus inquiétant, les dépenses contraintes sont également en ligne de mire : 46% des Français ont rogné sur leurs courses alimentaires et 40% ont dû faire des économies sur leur facture d’énergie.
À noter, bien qu’ils se serrent la ceinture, les Français ne sont pas prêts à renoncer à tout : 68% n’ont pas amputé leur budget tabac et alcool (52%).
3/ Solutions de paiement, marques distributeurs, produits d’occasion… Les multiples solutions envisagées par les Français pour préserver leur pouvoir d’achat
Les deux tiers de Français qui déclarent avoir adapté leurs dépenses face à la hausse des prix (64%) envisagent une grande variété de solutions.
En tête de peloton, l’achat de produits moins chers : 41% renonceraient à acheter des produits de marque et 48% se tourneraient vers des produits premier prix ou des marques distributeurs.
Les gestes éco-responsables sont également envisagés comme des solutions efficaces pour faire face à la hausse des prix, qu’il s’agisse de privilégier la réparation au rachat (42%) et les produits d’occasion aux produits neufs (33%). Ce recours à l’économie circulaire est particulièrement plébiscité par les femmes (64% vs 43% des hommes).
Les solutions de paiement apparaissent également comme l’une des clés pour s’adapter à la hausse des prix. Près d’un quart des Français (22%) cherche une solution de paiement flexible, qu’il s’agisse d’un paiement en plusieurs fois (20%) ou d’un paiement différé (7%).
Cette tension sur le pouvoir d’achat met en exergue l’impérieuse nécessité de suivre attentivement ses dépenses. Si 42% des Français se voient en effet contraints de suivre plus attentivement leurs dépenses, 32% confessent n’avoir aucune méthode pour les gérer. Ainsi, 80% des Français estiment que le prix des assurances va augmenter mais seulement 29% ont entrepris des démarches pour adapter ces dépenses.
En effet, les méthodes employées par les Français restent majoritairement empiriques, souvent manuelles (41% utilisent un carnet de suivi ou un tableur). L’appétence des jeunes pour les solutions digitales (33% des moins de 35 ans utilisent une application bancaire vs 25% en moyenne) pourrait changer à terme les habitudes : 18% des millenials envisagent de se tourner vers une application dédiée à la gestion du budget.
« Dans ce contexte difficile, l’étude souligne le pessimisme des français pour cette rentrée. Plus que jamais, elle confirme le constat réalisé par l’OCDE sur le besoin d’outils spécifiques pour accompagner les ménages dans une meilleure gestion de leur budget. Ces outils doivent les former aux principes d’une bonne gestion financière mais aussi les aider à réaliser des économies substantielles et ainsi à protéger leur pouvoir d’achat. Si le crédit à la consommation constitue effectivement une réponse ponctuelle pour faire face à la hausse des prix, il ne peut pas régler tous les problèmes de pouvoir d’achat sur le long terme », résume Geoffroy Guigou, Directeur Général de Younited.