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[Tribune] Toute personne possédant ou louant un jet privé a les moyens de payer son impact environnemental

Par le professeur Richard Curran, responsable du Département de la gestion de l'aviation, City University of London

« Les riches et les puissants ont les moyens de faire ce qu'ils veulent ; doivent-ils alors payer une taxe verte pour ce privilège ? Ils ne sont pas les seuls à faire preuve d'hypocrisie en matière d'écologie (nous partons tous en vacances en avion dès que nous le pouvons), mais l'utilisation des jets privés en particulier fait plus que jamais l'objet d'un examen approfondi. Et ce, dans le contexte du réchauffement climatique, des politiques telles que Zéro-Net d’ici à 2050 et d'un sentiment chez les citoyens ordinaires que leur empreinte écologique est sept fois supérieure à ce que notre planète peut supporter.

La semaine dernière, le club Paris Saint Germain (PSG) a été ridiculisé pour avoir effectué un vol en jet privé de 380 km entre Paris et Nantes et à l'occasion de la triste disparition de la reine Elizebeth II, il a été déconseillé à tous les invités aux funérailles d’utiliser des jets privés.

Quel est donc le problème ? Selon l'Association internationale du transport aérien (IATA), l'aviation en général contribue pour environ deux pour cent à la pollution de l'environnement globale. Les compagnies aériennes face à ce problème reconnaissent que tout trajet inférieur à 400 km environ est moins respectueux de l'environnement.

En comparaison, selon les données britanniques (BEIS/Defra 2019) le coût estimé pour une voiture avec un passager est de 171g d'émissions de CO2 par km, alors qu'un vol long-courrier est de 102g/km ; cependant, il existe des effets secondaires à haute altitude qui ne sont pas liés au CO2 et qui ajoutent 93g d'émissions supplémentaires qui sont à prendre en compte.

D'autre part, l'organisation altermondialiste ATTAC France a estimé début septembre que la star du PSG Lionel Messi a effectué, seul avec son jet privé, 52 vols et dépensé 1502 tonnes de CO2 : "C'est autant qu'un citoyen Français en 150 ans". L'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) indique qu'un vol aller-retour en classe économique entre Londres et New York émet environ 0,67 tonne de CO2 par passager, ce qui équivaut à 11% des émissions annuelles moyennes de chaque personne au Royaume-Uni.

Qu'en est-il de l'exploitation des jets privés par rapport aux compagnies aériennes à bas prix et aux grandes compagnies aériennes ? Faut-il instaurer une taxe verte ? L'aéroport de Schiphol a introduit une taxe verte pour tous les avions il y a quelques années, mais cela a affecté sa rentabilité et la demande a diminué d'environ 30%. De son côté, EasyJet a été l'une des premières compagnies à proposer cette taxe comme un choix volontaire.

Toute personne ou entreprise qui possède ou loue un jet privé pour un vol a les moyens de payer le coût de l'impact environnemental. Elle doit savoir qu'elle fait le choix conscient d’augmenter davantage son empreinte environnementale lors de ce voyage par rapport à un vol normal, et qu'elle doit, pour cela, payer pour
ce privilège. »

 

 

 

 

 

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