Avec la hausse généralisée des prix, le pouvoir d'achat est devenu la principale préoccupation des Français en 2022. Il leur manquerait en moyenne 510 euros par mois pour ne plus avoir à se soucier de leur budget. Selon le 11e baromètre sur le pouvoir d'achat de l'institut CSA pour Cofidis, dont CNEWS a dévoilé les résultats ce mardi 13 septembre, 66% des Français estiment que leur pouvoir d'achat va diminuer au cours des 12 prochains mois, soit 29 points de plus que l'année dernière.
Dans ce contexte économique incertain, Maxim Manturov, responsable du conseil en investissement chez Freedom Finance Europe, l'une des principales sociétés de finances personnelles numériques, donne quelques conseils en matière d'épargne et d'investissement aux particuliers.
- Ne pas arrêter totalement d'épargner
Les consommateurs ayant moins d'argent à dépenser, changent leurs habitudes d'épargne et d'investissement à la baisse. Il est conseillé de continuer à épargner, même à un niveau inférieur, plutôt que d'arrêter complètement, car il est bien plus difficile de recommencer et une fois la crise passée, il peut être difficile de revenir à un modèle d'épargne.
- Investir en fonction des coefficients bêta
Sur les marchés boursiers, un filtre utile que de nombreux gestionnaires de fonds appliquent est le coefficient bêta, la mesure relative du risque d'une action par rapport au portefeuille optimal du marché théorique (égal à 1). Il s'agit d'une mesure du comportement d'un secteur par rapport au reste du marché lorsque le marché dans son ensemble est en baisse. Dans le contexte économique actuel, il est important que les services publics, les matières premières, l'immobilier et les soins de santé aient des coefficients bêta de marché inférieurs à 1, ce qui indique qu'ils ont tendance à surperformer le marché lorsque celui-ci est en baisse. En revanche, l'énergie, l'ensemble des biens et services considérés comme non essentiels, l'industrie, la finance et la technologie ont des coefficients bêta du marché supérieurs à 1, ce qui indique le contraire.
- Investir en utilisant des outils de diversification pour protéger la valeur des portefeuilles
Il est important d'essayer de protéger autant que possible la valeur des portefeuilles en utilisant des outils tels que la diversification. Pour les options d'investissement les plus sûres, il faut aller sur les entreprises ayant un bon flux de trésorerie et peu de dettes sans prendre de risques en période d'incertitude. La diversification entre les secteurs d'activité protège contre des pertes importantes si un produit ou un secteur particulier perd de la valeur. Il est tout aussi important de diversifier les catégories d'actifs, comme les actions, en plus des titres à revenu fixe et des matières premières.
- Faire de l'investissement régulier
Les investissements ne doivent pas nécessairement commencer par une grosse somme d'argent. Il est possible d'enrichir le portefeuille d'investissements par petits lots chaque mois, ce qui donne une meilleure chance de survivre aux hauts et aux bas du marché. C'est ce qu'on appelle l'investissement régulier, qui permet au fil du temps d'obtenir un prix d'achat moyen des actions intéressant. Une récession n'est pas le moment d'expérimenter ou de risquer les investissements. L'aspect le plus important de toute stratégie d'investissement en période de récession doit être la sécurité. Cela implique d'éviter d'investir dans des sociétés à fort effet de levier ou spéculatives.
Globalement, une bonne stratégie d'investissement pendant une récession consiste à rechercher des entreprises qui conservent des bilans solides ou des modèles d'entreprise résilients malgré les difficultés économiques. Parmi les exemples de ce type d'entreprises, citons les services publics, les produits de consommation et les actions du secteur de la santé.
Dans l'ensemble, les crises offrent toujours des opportunités, en particulier pour les investisseurs patients et sur du long terme. Il vaut donc la peine de continuer à investir et à accumuler des fonds malgré l'augmentation du coût de la vie, car les crises sont plus susceptibles d'être à court terme, tandis qu'à plus long terme, il existe d'excellentes opportunités de rendement.