… et c’est bien le cœur du problème ! »
La consommation des bâtiments est le premier poste de dépense en énergie en France. Pourtant la startup Foobot dénonce un manque d’intérêt flagrant des grandes entreprises pour réduire leur consommation, dont la facture ne représente...que 1% de leur budget.
Adrien Lafond, associé de Foobot, startup spécialisée dans l’efficacité énergétique des bureaux, estime que la clé pour consommer moins d’énergie consiste à inciter davantage les entreprises. « Aujourd’hui, pour une entreprise de service, 80% des dépenses vient de la masse salariale, 10% part dans le loyer...et les dépenses d’énergie représentent seulement 1%. C’est un poste de coût dérisoire », explique-t-il.
Interrogé sur France Inter ce 30 août sur la demande du gouvernement de réduire de 10% la consommation énergétique des entreprises, le patron du Medef mentionnait qu’il était « dans l’intérêt » des entreprises de consommer moins. Pour autant, « ce qu'on veut éviter, c’est [...] arrêter la production », a précisé Geoffroy Roux de Bézieux.
Les entreprises veulent donc continuer à tourner, mais le coût de l’énergie n’est pas en soi un problème. Selon Adrien Lafond, « même après la hausse de 50% qui a eu lieu en 2022, le coût de l’énergie a toujours un impact très limité sur ses clients ».
Pour Foobot, startup qui utilise l’intelligence artificielle pour baisser la facture de chauffage et de ventilation des bâtiments, la crise du gaz russe est une opportunité pour légiférer. « Le gouvernement demande aux entreprises de réduire de 10% leur consommation...mais la majorité des entreprises ne savent même pas nous dire combien elles consomment ! Il faut utiliser la crise pour passer à la vitesse supérieure. »
Un décret impose déjà aux entreprises du tertiaire de réduire leur consommation de 40% d’ici à 2030. Selon ce dirigeant, cette réglementation a commencé à faire bouger les entreprises, mais bien trop lentement. « Il faut que le grand public se rende compte du grand écart entre ce qu’il entend à la radio, avec des grands patrons qui parlent de leurs engagements RSE...et ce que nous voyons sur le terrain, quand les grands groupes donnent l’impression que les économies d’énergies qu’on leur propose sont la dernière de leurs préoccupations », juge Adrien Lafond.
Pour pallier cette situation, le dirigeant espère que les annonces du gouvernement iront au-delà de la communication, et se transformeront en lois et décrets pour forcer les entreprises à prendre des mesures à court-terme.