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[Etude] RH : la soixantaine est-elle la nouvelle quarantaine ?

Perception des dirigeants sur l'emploi des séniors

La réforme des retraites promise par le candidat Macron devrait être débattue dans les prochains mois. Le Président souhaite en effet son entrée en vigueur en juillet 2023.

Comment les dirigeants perçoivent-il cette réforme qui consisterait notamment à reculer l’âge de départ en retraite dans un pays où le taux d’emplois des seniors est déjà faible (56% contre 65% au UK et 72% en Allemagne), et, plus globalement, quel est leur regard sur l’emploi des seniors en France ?
Le spécialiste du conseil en management et d’executive search - Exec Avenue - a interrogé plus 200 dirigeants d’entreprises sur ces questions dans une étude menée du 6 au 28 juillet 2022.

Principaux enseignements de l’étude

I - Les dirigeants sont volontaires et prêts à travailler au-delà de l'âge légal de départ à la retraite

  • Une grande majorité des dirigeants (55%) souhaitent travailler au-delà de l'âge légal de départ à la retraite que ce soit pour des raisons financières ou par intérêt, pour continuer à être stimulé intellectuellement parlant.

˗ Contrairement aux idées reçues, plus les dirigeants s’approchent de la retraite, plus la part de ceux souhaitant poursuivre leur activité est importante : 80% chez les 60-64 ans contre 40% chez les moins de 55 ans.
˗ Cette tendance ne se confirme pas chez les femmes dirigeantes : si elles souhaitent continuer à travailler en très grande majorité, cette envie décroit avec l’approche de la retraite (seulement 4,7% des femmes âgées de 60 à 65 ans).

  • Néanmoins, ils/elles sont également plus de la moitié (53%) à se dire très préoccupé(e)s par le risque de ne pas avoir la possibilité de continuer de travailler jusqu’à leur départ en retraite.

  • Parmi les perspectives d’ici leur retraite, les dirigeants envisagent très largement (60%) d’effectuer des missions de transition ou de conseil, en particulier les dirigeants hommes (43% des femmes dirigeantes seulement).

  • Enfin, bien que conscients du faible taux d’emploi des seniors en France, la très grande majorité (65%) des dirigeants interrogés pensent qu’une réforme visant à reculer l’âge de départ en retraite serait une mesure pertinente à mettre en place. Néanmoins, cette mesure est jugée plus ou moins réaliste selon les hommes (54%) et les femmes (44%).


II - Les dirigeants sont réalistes quant à la réalité de l’emploi des seniors en France et demandeurs d’une réinvention du travail des seniors

  • Parmi les solutions envisagées pour faciliter l’emploi des seniors et se rapprocher des standards européens, plusieurs pistes sont évoquées :
    1. une plus grande flexibilité de l’emploi (62%), et notamment la possibilité de travailler en temps partiel avec une rémunération adaptée. Cette solution permettrait, en outre, aux dirigeants de cumuler différentes fonctions.
    2. la création d’un index senior (45%), sur la base de celui créé pour promouvoir la parité homme/femme.
    3. un système de bonus et de malus (35%) concernant l'embauche des seniors dans les entreprises.
    4. Parmi les pistes proposées spontanément par les répondants : la mise en place de parcours de fin de carrière, la retraite progressive avec forfait jour, la diminution des charges pour l’emploi de seniors.
  • Indépendamment de ces mesures incitatives, les dirigeants sont nombreux/ses à souhaiter une évolution des mentalités, à l’instar du Japon, aidée par une communication gouvernementale pour revaloriser l’image des seniors dans les entreprises.

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