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[Tribune] La France devient la sixième destination mondiale pour les M&A et troisième en Europe

Une nouvelle étude de la Bayes Business School prend en compte les effets de la pandémie de Covid 19 sur les investissements directs étrangers dans les différents pays.

Selon le dernier indice d’attractivité des fusions et acquisitions publié par le Centre de recherche sur les fusions et acquisitions (MARC) de la Bayes Business School, la France a gagné six places en 2021 et devient le sixième pays le plus attractif au monde pour les investissements nationaux et étrangers.

Le dernier classement annuel (le premier à prendre en compte les véritables effets de la pandémie de Covid 19 sur les investissements directs étrangers dans les différentes nations) compare l’activité des transactions et l’attractivité pour les investisseurs de 148 pays dans le monde.

Selon le rapport, les transactions mondiales ont atteint un record historique en 2021, dépassant pour la première fois les 5 000 Mrds$. D’après les chiffres définitifs, l’activité mondiale de fusions et d’acquisitions a augmenté de 64% par rapport à l’année précédente et a enregistré plus de 62 000 transactions (soit une hausse de 24% en un an). Les États-Unis occupent la première place du classement, suivis de Singapour et du Royaume-Uni.

Rédigé par Naaguesh Appadu, chercheur chez Bayes Business School, le rapport fournit également une analyse des opportunités et des difficultés que connaissent les pays, avec notamment l’apparition de considérations nouvelles de la part des investisseurs pour les questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) lors de la conclusion d’une transaction et la nécessité de disposer d’infrastructures nationales solides.

Le rapport inclut par ailleurs, dans les dernières données, un classement des pays selon une méthodologie qui exclut les effets de la Covid 19, ce qui permet d’avoir un aperçu de la manière dont la pandémie a influencé les décisions d’investissement dans le monde. 

Principales conclusions de ce rapport 

  • L’impact sur les nations européennes est très contrasté : la France a gagné six places pour atteindre le sixième rang, alors que l’Allemagne a perdu quatre places pour se retrouver huitième. Le déclin progressif de l’Italie dans le classement annuel a été stoppé puisqu’elle a gagné trois rangs pour atteindre la 32e place mondiale, sachant qu’elle serait passée à la 26e place sans l’impact de la Covid. L’Espagne, qui, à l’instar de l’Italie, était un foyer de propagation du virus à ses débuts, a gagné cinq places par rapport à l’année précédente pour atteindre le 13e rang, mais son classement aurait été encore plus élevé (9e) sans la pandémie.

  • Se hissant au 3e rang mondial, le Royaume-Uni a progressé de six places en un an et est désormais la première destination cible des fusions et acquisitions en Europe, malgré le Brexit et la pandémie de Covid. Il dépasse ainsi les Pays-Bas et l’Allemagne et devient le pays européen le plus attractif pour les investissements nationaux et étrangers.

  • Les Fidji (en hausse de 12 places pour atteindre la 46e position), le Brunei (qui gagne 11 places pour se classer 30e), l’Australie (en hausse de 10 places pour accéder au 11e rang) et enfin l’île Maurice (qui progresse de 10 places pour atteindre la 50e position) sont les grands gagnants de la liste, signe de la montée en puissance de l’Asie du Sud-Est. Ces quatre pays, ainsi que la Nouvelle-Zélande (15e) sont également bien mieux classés que si la Covid 19 n’avait pas existé, sans doute parce qu’ils ont adopté des mesures nationales plus strictes qui ont attiré la confiance les investisseurs.
  • Ces derniers considèrent les progrès réalisés sur les ESG comme le principal atout de la plupart des 20 premiers pays classés, tandis qu’ils citent les infrastructures et la qualité des actifs comme facteurs prédominants dans leur choix d’investir dans les trois premiers pays (États-Unis, Singapour, Royaume-Uni, France).
  • À l’inverse, les facteurs socio-économiques représentent le principal obstacle au marché pour les huit premiers pays classés et pour 15 des 20 premiers. Ces facteurs comprennent la taille et les caractéristiques démographiques de la population, les taux de mortalité et de guérison liés à la Covid-19 et les niveaux de chômage.

Ces données permettent une première analyse approfondie de l’impact de la Covid sur de nombreux pays et régions à travers le monde. Elles suggèrent en outre les orientations potentielles que prendront les nations suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, bien que les effets à plus long terme de ce conflit soient encore méconnus.

Naaguesh Appadu de la Bayes Business School, conclut : « L’indice d’attractivité des fusions et acquisitions évalue les zones où l’activité d’investissement se concentre le plus et prédit les tendances régionales.

Depuis notre premier rapport en 2009, nous avons développé et amélioré la méthodologie afin d’obtenir une plus grande précision par rapport à l’évolution des dynamiques de marché dans le monde. Cette année, nous avons réussi à intégrer les effets de la Covid-19 dans notre modélisation afin de pouvoir identifier plus précisément les gagnants et les perdants de la pandémie.

Il est intéressant de noter que les pays européens ont connu des sorts contrastés depuis le début de cette crise. Malgré une progression constante dans le classement, l’Allemagne (8e), l’Espagne (13e) et l’Italie (32e), déclarées zones sensibles au coronavirus à différents stades de la pandémie, semblent avoir été freinées par la Covid.

Il est également important d’observer les spécificités sectorielles. En effet, les technologies et les services de santé ont connu une forte demande pendant les périodes de confinement, tandis que l’hôtellerie, le tourisme et les loisirs ont généralement souffert d’un manque d’investissement. Les pays et les régions qui ont été en mesure d’attirer des investissements dans les premiers secteurs ont toujours été bien placés et ont obtenu de meilleurs résultats que ceux plutôt spécialisés dans les seconds.

Il sera très intéressant de voir comment les tendances mondiales continueront d’évoluer, notamment au regard des récents événements en Ukraine ».

 

 

 

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