6e Baromètre Palatine-METI du financement des ETI : Une situation de plus en plus dégradée, qui émousse la dynamique d’investissement
La conjoncture internationale pèse fortement sur l’activité des ETI et la confiance de leurs dirigeants. Celle-ci poursuit sa tendance baissière : près de 37% des dirigeants d’ETI se disent assez ou très inquiets quant aux perspectives de leur entreprise pour les six prochains mois. Ils sont par ailleurs plus de 25% à estimer que la situation de leur secteur d’activité s’est dégradée depuis juin 2021, un chiffre en hausse de 5 points par rapport au précédent Baromètre.
La santé financière des ETI est moins solide qu’en 2021
La part des ETI qui voient leur trésorerie s’améliorer a été divisée par deux en trois mois, alors que la part de celles qui voient leur endettement net total se dégrader a progressé de 6 points. 12% des ETI rencontrent également des difficultés compromettant le respect de leurs covenants bancaires, une augmentation de 4 points par rapport à mars. Enfin, 9% des ETI rencontrent ou risquent de rencontrer des difficultés pour rembourser leur PGE, contre 6% précédemment.
Les difficultés conjoncturelles s’intensifient, augmentant légèrement les besoins de financement
La moitié des dirigeants ressentent davantage les effets de la conjoncture par rapport au 1er trimestre, et même 2 dirigeants sur 3 s’agissant des prix de l’énergie. Ce sont les problèmes de recrutement (rapportés par 97% des ETI) et la hausse des prix des matières premières (91%) qui arrivent en tête des difficultés rencontrées. Ces difficultés ont un impact sur l’activité de 90% des ETI, sur la rentabilité de 87% d’entre elles et sur les projets d’investissements de 63% d’entre elles. Pour y faire face, 86% des ETI répercutent tout ou partie des hausses de coûts sur leurs prix de vente. Elles sont aussi plus nombreuses, par rapport à mars dernier, à faire appel aux crédits complémentaires.
La dynamique d’investissement des ETI demeure toutefois soutenue
Les projets de croissance externe restent d’actualité pour 53% des ETI (vs. 54% en mars), financés, pour les 2/3,
par endettement. Des projets de croissance organique sont en cours ou envisagés par 60% des ETI (vs 76% en mars dernier), financés pour les 2/3 par des ressources financières propres. Ces investissements concernent la France pour l’immense majorité. Ils devraient donner lieu à des créations d’emplois significatives : 50 emplois à minima pour les projets de croissance organique de 5 ETI sur 10 et pour les projets de croissance externe de 3 ETI sur 10.
Patrick Ibry, directeur général délégué, Banque Palatine, constate : « Après un rebond constaté depuis mars 2021,
la dynamique d’investissement des ETI est perturbée aujourd’hui par une conjonction exceptionnelle d’événements économiques et géopolitiques. Toutefois, nous sommes loin de craindre un arrêt brutal des investissements ou de leur activité. La plupart des ETI sont dans une situation financière saine et conservent leur capacité de développement. D’ailleurs, 2 sur 3 envisagent de financer leurs opérations de croissance externe par un endettement. En cette période clé, se faire accompagner par un partenaire financier de confiance est un gage supplémentaire de réussite de leurs projets. »
Frédéric Coirier, PDG du groupe Poujoulat et co-président du METI, conclut : « Cette nouvelle édition confirme que les difficultés sont inscrites dans la durée et dégradent de plus en plus la situation financière des ETI. La trajectoire d’investissement résiste encore mais pour qu’elle ne finisse pas par ralentir, il est impératif d’envoyer un signal positif à l’attention des entreprises en poursuivant le redressement compétitif du site France. L’amplification de la baisse des impôts de production permettrait de redonner des marges aux ETI pour mener à bien leurs projets d’investissement et de création d’emplois. »