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[Tribune] Multiplication des incapacités de Travail pour des problématiques de santé mentale chez les salariés européens

Après deux années de crise sanitaire, et 4 mois de guerre en Ukraine, si la santé mentale des salariés européens se dégrade, les solutions diffèrent selon les pays, selon le panorama ICAS, un des tout premiers acteurs internationaux de la santé au travail.

Présenté le 28 juin dernier, « ce panorama s’établit sur la base de l’analyse des cas traités par ICAS Europe de l’ouest, dès lors il ne s’agit pas de déclaratif comme pour un sondage, mais de faits observés », souligne Benjamin Saviard, Directeur ICAS France.


Un constat alarmant pour les salariés européens

Parmi les faits majeurs, le cabinet insiste sur une évolution préoccupante des demandes d’assistance psychologique des salariés européens, entre le 1er semestre 2019 et le 1er semestre 2022.

  • Un triplement des demandes d’accompagnement psychologique dues à une surcharge de travail entre 2019 et 2022 (1er semestre).

  • Une dégradation de la santé mentale avec un triplement des cas suicidaires observé sur la période, même si le taux de suicide (passage à l’acte) n'a pas augmenté pendant la pandémie.

  • Les conditions de travail sont à l’origine de 30% des cas suicidaires.

« La croissance du nombre de cas traités depuis 2 ans et surtout celle de ceux nécessitant un entretien en face à face avec un psychologue alerte sur la dégradation de l’équilibre de la santé mentale des salariés en Europe », relève Benjamin Saviard.

Si l’impact de problèmes professionnels sur la performance en entreprise se développe, avec près de 30% conduisant à une incapacité de travail, la sphère privée ne peut plus être tenue à distance, et son impact sur la performance en entreprise a doublé en 2 ans, pour atteindre 14% des cas observés par ICAS.

Les salariés Français moins utilisateurs des services d’assistance psychologique

« Si les exigences du marché sont différentes dans les 6 pays du panel (France, Allemagne, Suisse, Autriche, Luxembourg et Italie) en raison de la mentalité, des obligations légales des employeurs et de la culture des pays, les problèmes observés lors des appels sont presque similaires dans ces 6 pays. ICAS France relève que certains services supplémentaires sont demandés en Allemagne mais pas en Italie ou en Suisse. »

Eliane Bucher, Directrice Générale ICAS Europe, poursuit : « Malgré ces différences de contexte, on observe que la Suisse est le pays dans lequel les salariés font le plus appel à nos services et l’Italie, le moins. Il y a un enjeu pour les entreprises comme pour le corps social à dédiaboliser la souffrance psychique pour permettre aux salariés de se faire accompagner sereinement. »

Les modalités ont peu d’impact sur le contenu des échanges

Pour accompagner le mieux être dans la vie globale de l’employé et lui permettre de mieux se réaliser et de participer à la performance de l’entreprise, ICAS observe que les modalités de prise en charge ont peu d’effet sur la qualité de l’échange avec le psychologue.

Face à face ou échange en vidéovision, la qualité de l’échange mesurée à l’aune de son effet sur l’appelant est comparable.

Contrairement aux idées reçues le « chat » est un excellent vecteur de communication pour se livrer lorsqu’on est en souffrance. Moins effrayant et plus discret qu’un appel vocal, cette pratique s’est développée à la faveur de la pandémie et des confinements ; son utilisation a été multipliée par 8 depuis 2019.

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