Par Stéphane Anouari, Directeur Technique et Practice chez Experteam
Le sujet de la gestion des postes de travail occupe aujourd’hui une place centrale dans les stratégies de transformation digitale des entreprises. En effet, face à la montée en puissance du Cloud, de la mobilité et des outils collaboratifs, la gestion traditionnelle d’un parc de PC fixes ne répond plus aux attentes des organisations. Amenées à s’adapter à des mutations profondes des modes de travail ainsi qu’à une évolution toujours plus rapide des usages, bon nombre de structures font alors le choix de se tourner vers l’approche Modern Workplace, afin de repenser en profondeur la gouvernance des parcs et des environnements de travail avec l’objectif de conjuguer performance et sécurité.
Ne pas aborder le sujet comme un simple projet technique
Le Modern Workplace est un projet structurant qui ne doit pas être considéré comme une simple évolution d’un existant et qui va prendre en compte différents éléments en intégrant des notions comme le Cloud, la sécurité, les usages ou encore les coûts liés à la mise en œuvre. Il est donc crucial d’avoir une vision holistique du sujet, de ne pas s’attacher aux seules fonctionnalités, mais plutôt à la gestion du projet dans son ensemble (points techniques et organisationnels, gestion des processus, etc.).
Ne pas négliger l’héritage legacy
À ce stade, deux cas de figure se présentent. D’un côté, il faut distinguer les entreprises qui n’avaient pas ou peu d’existant en matière de gestion des postes de travail et qui décident de se tourner vers le Cloud pour lancer leur projet. Il s’agit là à la fois de la configuration la plus simple et la plus rare : celle qui permettra de déployer une nouvelle stratégie avec le moins de contraintes possible.
À l’inverse, il est beaucoup plus fréquent de rencontrer des structures qui doivent composer avec un « millefeuille » de solutions implémentées en urgence durant la crise covid, et dont l’expertise poste de travail se trouve dangereusement concentrée sur un collaborateur ou une équipe réduite. La transformation peut alors se révéler plus complexe, surtout si la dette technique n’est pas prise en compte. D’où la nécessité de cartographier l’existant afin de veiller à la cohérence et à la durabilité du projet avant de se lancer.
Pas de projet sans sécurité
De par les nouveaux usages en matière stockage, mobilité et collaboration qu’il rend possibles, le Modern Workplace induit une exposition au cyber risque pouvant, à juste titre, inquiéter les RSSI (fuites de données, piratage de comptes, etc.). Pour s’en prémunir et éviter de potentiels conflits entre l’environnement Microsoft et la politique de sécurité globale, il est donc nécessaire de travailler dès le départ avec les équipes sécurité, avec l’objectif de bâtir ensemble un socle sécurité à 360°.
Accompagner le changement
Au vu du changement technique, organisationnel et humain qu’il implique, tout projet de transition vers le Modern Workplace doit être consciencieusement anticipé et accompagné et prévoir la montée en compétence des équipes techniques aussi bien Run que Projet. La meilleure manière de s’assurer de leur adhésion restant encore de les associer au projet de façon pleine et entière dès les premières réflexions.
Bien évaluer le coût et le ROI de son projet
La mise en place d’une stratégie de Modern Workplace suppose enfin d’y consacrer des budgets significatifs. Et s’il peut paraitre évident d’anticiper les coûts liés à une telle transformation, il reste tout aussi important d’avoir une compréhension réaliste et pragmatique des bénéfices que l’on peut en attendre. À titre d’exemple, migrer ses licences On-premise vers le Cloud avec Microsoft 365, engendrera des coûts plus importants. Le ROI de cette opération est alors à considérer sous un autre angle : celui du gain de productivité et de la sécurité. Les collaborateurs pourront en effet accéder à un environnement de travail moderne et fortement accroitre leur efficience et leurs résultats. La notion de ROI direct et immédiat se doit donc d’être challengée pour englober la notion, plus large, de performance humaine, tant individuelle que collective.