Le dynamisme du groupe Primonial ne se dément pas : la collecte est en forte hausse, les opérations de croissance externe se succèdent et le groupe, armé de la vision de ses dirigeants, poursuit sereinement son développement dans un secteur globalement touché par la crise et les contraintes règlementaires. Entretien avec Patrick Petitjean, directeur général du Groupe Primonial.
Quelle est votre analyse de la situation actuelle ?
Le marché de l’investissement reste « risk-averse ». Il est difficile d’amener les clients des conseillers en gestion de patrimoine vers la bourse. Ceux-ci recherchent du rendement sur les marchés obligataires et immobiliers. Cela dit, la demande de conseils est considérable. Une récente étude a montré qu’un conseiller bancaire de grand réseau ne peut consacrer que 5 à 10% de son temps aux solutions d’épargne or les investisseurs ont aujourd’hui besoin d’être accompagnés dans un environnement qu’ils ont beaucoup de mal à cerner.
Quel regard portez-vous sur la profession de CGP ?
Pour les CGP, la situation est difficile : il leur faut de plus en plus de moyens pour exercer leur métier. Aussi, de nombreux cabinets cherchent à se regrouper ou à s’associer. Certains, parmi les plus gros, discutent d’ailleurs avec nous. La dynamique règlementaire actuelle, structurante pour la profession, est indéniablement un facteur agrégatif pour le secteur tout entier. Soucieux d’accompagner cette tendance, nous avons constitué une équipe de 5 personnes à temps plein dédiée au suivi et à l’application de l’évolution règlementaire.
Selon vous, quelles sont les grandes mutations actuelles ou à venir pour la profession ?
Au cours des 5 dernières années, l’évolution de la gestion de patrimoine a été considérable. Par exemple, la gestion du risque et la prévoyance occupent désormais une place considérable. La crise, la problématique des retraites ont amené les clients à s’interroger sur la préservation de leur pouvoir d’achat dans la durée et sur l’optimisation de leur capacité d’épargne. Les démarches commerciales doivent être adaptées. Concernant la prévoyance, nous insistons pour l’heure sur le PERCO, le PERP et les contrats décès-invalidité.
Et concernant plus spécifiquement les produits d’investissement ?
Nous mettons l’accent sur la qualité de nos produits : fonds en euros dont certains à liquidité réduite, immobilier papier, assurance-vie à capital différé ou encore FCPR pour conforter notre présence auprès des CGPI. L’arrivée récente de Stefan de Quelen, en charge des partenariats externes et de la distribution auprès des CGPI, va d’ailleurs dans ce sens. Nous avons un rôle à jouer dans un contexte difficile. Certaines compagnies se retirent du marché ou ne font plus évoluer leur offre produits car elles ne souhaitent pas faire face aux nouvelles contraintes qui leur sont ou leur seront imposées.
On peut aussi mentionner le projet Voltaire !
Effectivement, ce projet vise à sélectionner des gestionnaires et des sociétés de bonne qualité encore peu connues afin de promouvoir leurs approches respectives. C’est le cas de Roche-Brune AM qui, avec son process MUST, parvient à surperformer son indice de référence de 5 à 6% depuis déjà de nombreuses années. C’est le cas également d’un nouveau fonds dédié au thème du pétrole que nous sommes sur le point d’intégrer à notre offre. Sur un horizon de 3 ans, nous envisageons de retenir une dizaine de gérants ou d’équipes qui pourront nous ouvrir de nouvelles perspectives vers les marchés étrangers comme la Suisse ou l’Allemagne.
Thierry Bisaga
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