Entre incertitudes et résilience : quel moral des PME en France et dans le monde en ce début d’année 2022 ?
Post-crise sanitaire, guerre en Ukraine, élections présentielles… autant de facteurs qui présagent une année encore très particulière pour les PME françaises
Sage, acteur des technologies de gestion de la comptabilité, des finances, des RH et de la paie pour les petites et moyennes entreprises, dévoile les résultats de son baromètre sur l’état des PME aujourd’hui. Cette enquête réalisée dans plusieurs pays dont la France, dresse un bilan de leurs défis et préoccupations, plus ou moins accentués aujourd’hui dans un contexte géopolitique mondial bouleversé. Ce qu’il faut retenir de ce bilan :
- La pandémie a entraîné d’importants changements dans le comportement des PME, les rendant plus fortes, agiles et optimistes. Néanmoins, la guerre en Ukraine a provoqué une baisse de confiance en l’avenir. Alors qu’il y a un mois, 69% des dirigeants en France se sentaient confiants dans l’avenir, elles ne sont aujourd’hui que 60%. Une PME sur trois déclare même que cette crise géopolitique impacte directement leurs investissements dans les 12 prochains mois.
- Si la crise sanitaire semble derrière, le contexte géopolitique avec la guerre en Ukraine apporte son lot de conséquences pour les PME : hausse des matières premières, impacts sur les approvisionnements… Interrogés il y a quelques semaines sur l’impact du conflit sur leurs activités, 8 PME sur 10 ont déclaré être touchés par la hausse du coût du pétrole et du gaz.
- Que ce soit au niveau mondial ou en France, ce contexte particulier aura tout de même permis aux PME de considérer de nouveaux leviers stratégiques, par exemple au niveau des investissements technologiques, ou la mise en avant d’actions RSE.
Des obstacles récurrents pour les PME auxquels viennent s’ajouter les impacts de la guerre en Ukraine
De manière générale, les décideurs font état de plusieurs difficultés survenues lors des 12 mois précédents en raison du contexte pandémique. Le premier obstacle cité concerne les restrictions liées à la Covid-19 et qui les ont empêchées de mener leurs activités à bien (26% en France vs 34% au niveau mondial). Les restrictions liées à la pandémie continuent d’évoluer et de varier selon les périodes et les situations. A ce titre, plus d’un tiers des PME mondiales déclare qu’il est toujours difficile de se projeter dans l’avenir.
Au déficit de compétences et aux problèmes de trésorerie connus comme étant des obstacles récurrents pour les PME s’ajoute l'inflation accentuée par la guerre en Ukraine. En décembre dernier, déjà 1 PME sur 10 dans le monde déclarait craindre la faillite dans les 12 prochains mois.
Les nouvelles technologies et l’engagement sociétal : des leviers dans la résilience des PME face aux crises ?
S’il y a un enseignement à retenir de la crise sanitaire, c’est qu’elle aura permis d’accélérer la digitalisation des entreprises. De fait, cet aspect est aujourd’hui considéré comme un fort levier de croissance pour les PME. Et pour cause, les petites et moyennes entreprises françaises estiment que la pandémie a considérablement influencé la manière dont elles s’appuient sur la technologie pour mener à bien leurs activités (63%). Avant la crise en Ukraine, plus de la moitié des PME dans le monde (51%) prévoyaient d’augmenter leurs investissements technologiques au cours de l’année 2022.
Cette accélération de la digitalisation des entreprises présente de nombreux avantages pour les dirigeants de PME. En France, le fait de pouvoir gagner du temps au quotidien (31%) apparaît comme l’un des principaux bénéfices. Viennent ensuite la profitabilité financière pour l’entreprise (29%), établir de meilleures relations avec les clients (29%) ou encore diversifier et proposer de nouvelles offres (26%).
Un enseignement à relativiser quand on sait aujourd’hui que l’approvisionnement en matières premières et la maîtrise de l’inflation sont la priorité des PME.
Par ailleurs, 1 décideur sur 2 se dit prêt à recruter des réfugiés et même si les conséquences sont lourdes, 8 sur 10 sont prêts à y faire face en soutien à l’Ukraine.
Les PME françaises attendent plus de soutien de la part de l’État
Malgré la stratégie gouvernementale du « quoi qu’il en coûte » conçue pour contrecarrer les difficultés liées aux nombreuses restrictions, les PME souhaitent que les pouvoirs publics les soutiennent davantage. Elles considèrent d’ailleurs qu’ils joueront un rôle dans leur stratégie de croissance au cours de l’année 2022, que ce soit en France (25%), mais également pour les autres marchés (31%).
En effet, 1 PME sur 5 dans le monde déclare que parmi les obstacles les plus forts des 12 mois passés, le fait de n’avoir pas reçu d’aides de l’État a été un véritable défi à surmonter. Concernant les actions prises par le gouvernement pour leur venir en aide, les PME françaises sont divisées. Elles sont 35% à déclarer qu’elles ont été suffisantes quand 34% affirment le contraire. Près d’un tiers d’entre elles (28%) n’ont pas d’avis tranché.
Concernant la crise en Ukraine, les PME sondées il y a quelques semaines ont une nouvelle fois confirmé leurs attentes vis-à-vis de l’État, notamment pour les aider à faire face à la hausse du prix du pétrole et gaz.
Pacôme Lesage, Président Sage France & Europe du Sud conclut : « Nous observons sur le marché une certaine dynamique, mais relativement fragile au vu du contexte géopolitique mondial et des obstacles qui restent au cœur des préoccupations des PME. L’inflation, les déficits de compétences et les problèmes de trésorerie sont autant de priorités auxquelles le prochain gouvernement devra répondre pour soutenir la reprise durable de nos PME et tenter de limiter autant que possible les impacts de la guerre en Ukraine. »