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[Tribune] Gestion du froid : un sujet chaud pour les industries

Par David Bard, chef de projet froid et efficacité énergétique chez Helexia

Le froid est un enjeu prioritaire pour de nombreuses industries. Dans le retail par exemple, le sujet s’impose comme un élément-clé de la bonne tenue de l’activité, et représente la majeure partie de la consommation électrique des entreprises et donc, un poste important de dépenses, énergétiques comme financières. À l’approche des beaux jours et des températures estivales, il est plus que jamais nécessaire de se pencher sur les installations afin d’assurer leur bon fonctionnement, de les optimiser mais aussi de garantir leur conformité réglementaire. Focus sur les principales mesures à adopter pour perfectionner sa gestion du froid et sur les bénéfices qu’elles peuvent engendrer.

Objectif neutralité carbone 2050 et réglementation F-Gas II

L'Union européenne s'est engagée à adopter la neutralité carbone d'ici 2050. Pourtant, au sein des entreprises, c’est l’énergie, après la masse salariale, qui continue de représenter le plus gros poste de dépense. La consommation énergétique diffère en fonction de la nature de l’entreprise et son activité : certaines industries sont nécessairement plus énergivores, à l’instar de l’agro-alimentaire et du retail, qui exigent l’utilisation d’équipements de production de froid jour et nuit sans interruption, et ce chaque jour de l’année. Chez ces industriels, une bonne gestion du froid est indispensable au bon maintien de l’activité, qui ne peut souffrir de la moindre interruption.

Afin de réduire, malgré tout, les émissions de gaz à effet de serre générées par les installations génératrices de froid, l’Union européenne intègre des normes environnementales qui réglementent les secteurs de la réfrigération et de la climatisation. La réglementation F-Gas II, applicable depuis 2015, impose notamment la suppression progressive des fluides frigorigènes possédant une note PRG (Potentiel de Réchauffement Global) élevée d’ici 2030.

Les industriels concernés doivent donc au plus vite repenser en profondeur leurs installations frigorifiques pour les optimiser. Toutefois, au-delà de la simple substitution des fluides non réglementaires pour la mise en conformité, l’optimisation des installations concerne l’ensemble de la chaîne de valeur du froid. À la clé pour l’entreprise : une réduction de ses dépenses énergétiques et financières.

Optimiser la chaîne de valeur pour réduire les coûts et la consommation d’énergie

La mise en conformité réglementaire permet un premier gain financier important : l’entreprise se couvre face à des pénalités potentielles liées à la non-conformité de son installation.

Mais les bénéfices financiers ne s’arrêtent pas là : le remplacement des installations par du matériel plus récent et plus performant peut permettre à l’entreprise de réduire les besoins de maintenance et les potentiels frais de réparation. Par ailleurs, si elle met en place des systèmes de détection des fuites de fluide frigorigène, elle peut limiter le coût lié à la recharge mais aussi aux opérations de maintenance, et donc, les frais attenants. Et pour encore plus d’économies et de sérénité, des outils permettent de suivre la performance et la maintenance de l’installation en temps réel et de la piloter à distance.

La diminution des coûts passe également par une optimisation de la consommation énergétique. Compte-tenu de l’importance du poste de dépense lié au froid pour certaines industries, une diminution de ne serait-ce que 5% de la consommation d’électricité représente un impact non négligeable sur les factures et sur l’empreinte environnementale de l’entreprise. Là encore, des outils de supervision (GTC, Détecteur de Niveaux de Fluide, etc) aident à alerter immédiatement en cas de surconsommation ou de fuite et à réagir rapidement pour résorber le problème, sachant que le froid et les fuites de gaz frigorigène représentent l’une des principales sources d’émission de gaz à effet de serre.

Il est ainsi possible pour les entreprises et les industriels, grâce à une optimisation de leur gestion du froid et de leurs installations frigorifiques, de réaliser des économies et de respecter un cadre réglementaire de plus en plus strict tout en s‘inscrivant dans une démarche RSE en œuvrant en faveur de la transition énergétique, de la réduction de leur empreinte carbone et des objectifs de neutralité carbone 2050.
Pour ce faire, l’état des lieux et l’audit énergétique du site permettront de détecter les actions à mettre en place pour optimiser ce poste de dépenses financières et énergétiques non négligeables, et ainsi gagner en performance et en efficacité. La nécessité se fait de plus en plus prégnante, avec l’obligation, pour les entreprises de plus de 250 salariés ou réalisant un chiffre d’affaires annuel de 50 M€, de réaliser tous les 4 ans un audit énergétique réglementaire. À ce jour en France, plus de 5 000 entreprises sont concernées.

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