Selon l’Observatoire Nortia du Conseil Financier Indépendant, après une sortie timide de la crise sanitaire, ce sont les tensions géopolitiques qui sont venues marquer ce premier trimestre 2022. Les Conseillers en Gestion de Patrimoine (CGP) ont dû redoubler d’attention afin de proposer des stratégies diversifiées aux investisseurs dans un contexte incertain.
Construit sur la collecte (versements initiaux et complémentaires) et sur les mouvements d’arbitrage de plus de 1 200 CGP actifs de Nortia, l’Observatoire brosse un panorama dynamique de leur activité en assurance-vie et compte-titres. La volatilité accrue des marchés, joint à un besoin de souplesse, a renforcé l’attractivité du compte-titres, qui est l’enveloppe permettant la plus grande réactivité. L’assurance-vie n’est néanmoins pas en reste, avec des volumes comparables à l’année dernière sur la même période.
« L’euphorie des marchés en fin d’année dernière a laissé place à un contexte économique plus délicat, dans un marché dicté à la fois par des évènements géopolitiques majeurs mais également par les décisions des banques centrales » explique Philippe Parguey, Directeur Général de Nortia.
« Dans un environnement comme celui-ci, où les marchés sont chahutés, on constate que certains supports, ayant déjà prouvé leur résilience par le passé, sont à nouveau mis en avant. C’est pour cela que les investisseurs continuent de s’orienter, notamment vers l’immobilier, lors de ces périodes incertaines », poursuit Adrien Lhermitte, Directeur de l’Ingénierie Financière de Nortia.
Assurance-vie : le fonds euros de nouveau plébiscité par les investisseurs
- En termes de collecte brute, ce début d’année 2022 vient contrebalancer la dynamique observée au cours de l’année précédente. Sur le premier trimestre, la proportion d’UC dans la collecte brute s’élève ainsi à 42% (s’opposant au 60% du dernier trimestre de 2021) et 58% s’orientent alors vers les fonds euros. Cela peut s’expliquer par le contexte économique et géopolitique délicat dans lequel le maché évolue : la collecte brute (versements initiaux et complémentaires) se redirige alors principalement sur le fonds euros, malgré des rendements plus faibles que l’inflation, puisque ce support permet de rassurer les investisseurs face à l’environnement actuellement incertain.
- Les unités de compte, deux classes d’actifs se démarquent sur les 42% des versements. En tête, les supports immobiliers, avec 26% de la collecte brute, puis les fonds actions, qui atteignent 23%. Estimant qu’il s’agit d’un complément aux fonds euros par de nombreux investisseurs, l’attrait pour l’immobilier ne s’estompe pas malgré une hausse des taux à prévoir.
- Les fonds thématiques ont représenté 32% des versements dans l’univers des fonds actions. La tendance pour les fonds diversifiés, elle, s’oriente vers des supports équilibrés (72% de la collecte pour cette typologie d’actifs). En effet, ces solutions permettent de réduire les pertes lors des phases baissières tout en optimisant la performance captée lors des rebonds.
- L’obligataire connaît un début d’année très compliqué, avec des perspectives incertaines. Les investisseurs se dirigeant donc davantage vers des fonds obligataires de court terme, captant près de 44,3% du total sur cette classe d’actifs.
- Les produits structurés, eux, restent stables avec une légère hausse, représentant 8,7% fin 2021 puis 8,9% au premier trimestre 2022.
Compte-titres : les produits structurés continuent d’attirer la collecte
Equivalent à ceux observés fin 2021, les volumes du compte-titres restent stables. La dynamique de collecte sur ce support se poursuit donc, celui-ci étant toujours autant plébiscité par les investisseurs pour sa souplesse, en particulier dans ce contexte incertain.
- Plus en détails, on constate que les OPCVM subissent une diminution de 25% des investissements, quelles que soient les classes d’actifs. Cela peut notamment s’expliquer par les conditions de marché actuelles.
- Les fonds actions, eux, attirent toujours le plus de flux, mais sont suivis de près par les fonds flexibles / diversifiés puis par les fonds obligataires.
- Pour finir, les produits structurés bénéficient d’une excellente dynamique en ce premier trimestre 2022. En effet, ceux-ci permettent une allocation stratégique du portefeuille tout en diversifiant les sources de risques.