Par Jean-François Guillaumin, General Manager France chez Solarisbank
Malgré ce que nous pouvons lire un peu partout depuis quelques mois, la finance embarquée n’est pas un concept nouveau en France. Selon certaines sources, ce concept se serait progressivement développé au cours de la dernière décennie. Cette évolution s’explique par la demande (par les clients initiés au numérique), de solutions e-commerces transparentes et qui pousse les acteurs financiers et non-financiers à rendre plus efficace leurs services. En plus de l’attente des clients (qui reste à l’origine de cette évolution), les entreprises prennent de plus en plus conscience du potentiel de monétisation des opportunités numériques, et de la nécessité de renforcer la fidélité client grâce à un portefeuille de services compétitifs.
Banking-as-a-Service : capitaliser sur le dynamisme du secteur de la fintech en France
Le marché est brûlant et à haut potentiel. L’innovation en France a spécifiquement été l’un des principaux moteurs qui ont façonné les tendances de la finance embarquée à travers l’Europe. Alors que l’émergence du marché des fintechs a conduit à un certain dynamisme en termes de financement et de partenariats, l’écosystème français présente néanmoins quelques particularités, comme une forte tendance des banques historiques à acquérir des acteurs de la fintech ou encore des plateformes de Banking-as-a-Service. Cela a contribué à renforcer les services de Banking-as-a-Service en France par effet d’entraînement.
2021 aura par ailleurs été une année de tous les records pour le secteur de la fintech. Selon le rapport annuel de France FinTech , c’est en effet 2,72 Mrds€ qui ont été levés par le secteur en France. Soit une hausse de 174% par rapport à 2020. Ce chiffre a notamment permis à la France de se hisser à la troisième place du marché européen, - derrière la Grande-Bretagne (8 Mrds€) et l’Allemagne (3,5 Mrds€). Cette croissance se retrouve également sur le plan humain, avec cinquante nouvelles start-ups qui ont vu le jour en France en 2021 - un record. L’année 2022 s’annonce tout aussi favorable pour la fintech en France, avec une dynamique de croissance toujours attendue.
Le Banking-as-a-Service est à la fois une réponse pour alimenter ce besoin en finance embarquée, mais aussi un véritable outil permettant d’offrir la meilleure expérience client possible et ainsi accroître la fidélité. Il s’agit d’un enjeu capital, et ce besoin urgent ressenti par les institutions financières d’évoluer numériquement a permis aux banques en ligne et aux marques non-financières de rivaliser en s’assurant qu’elles peuvent également construire leurs propres bases de clients.
Aller au-delà du paiement et de l’opportunité de prêt
En France, les banques en ligne ont ouvert la voie à une approche customer-centric dans le secteur des services financiers, en se concentrant sur la proposition de valeur. Dans ce contexte, l’utilisation des nouvelles technologies et particulièrement l’intégration d’API a permis d’offrir une expérience efficace de bout en bout. Alors que la mise en œuvre de cette approche customer-centric a commencé avec les paiements (à la caisse, ou plus récemment avec les initiatives de prêt telles que le système BNPL « Buy Now Pay Later »), le nombre de points de contacts offerts entre les clients et les fournisseurs de services financiers (qu’ils soient des banques ou non) se multiplie.
Un nombre de points de contact élevé génère généralement des revenus supplémentaires. Cette tendance, visible en France notamment dans le domaine du BaaS, s’explique par l’évolution naturelle de la finance embarquée vers les services de paiement ou de prêts. En outre, étant donné que la finance embarquée permet la fidélisation des clients, les produits de prêt et les autres services à forte valeur ajoutée ont un potentiel notable et permettront d’aller au-delà des services bancaires dits « classiques ».
L’intérêt du Banking-as-a-Service
L'intérêt du Banking-as-a-Service réside dans le fait que les acteurs proposant des offres de crédit peuvent réduire le temps de développement et obtenir un soutien en matière de conformité réglementaire. Les entreprises qui évaluent actuellement leurs investissements dans la finance embarquée verront bientôt que le Banking-as-a-Service renforce l’importance de la satisfaction client et d’avoir une approche centrée sur ce dernier.
Par conséquent, la finance embarquée et le Banking-as-a-Service font la différence en France car ils permettent aux organisations de rester agiles et fiables, et à leurs produits et services de devenir accessibles pour une base de clients plus large. Les entreprises ont la possibilité de devenir des fintechs et finiront certainement par le faire. Le tout est désormais de savoir à quel moment chacune d’entre elles passera le cap.