Par Franck Annamayer, Président de Sonergia
« La publication des indices mensuels CEE à fin avril 2022 confirme une fois de plus la mauvaise passe dans laquelle se trouve le marché secondaire des CEE. C’est en effet une chute vertigineuse pour le marché Spot de plus de 19% qui est enregistrée, tant en CEE classique (CL) qu’en précarité (PR) par rapport à la même période l’an passé (CL à 7,28€ et PR à 7,35€ au 30 avril 2021). C’est une baisse moyennée de 5% enregistrée pour ce seul début d’année 2022 (5,3% en CL et 4,56% en PR).
La tendance est encore plus accentuée sur le marché à termes sur le second semestre 2024 puisque les prix ont baissé de près de 8% sur les CEE précarité entre janvier et avril 2022 sans pour autant qu’une vraie décorrélation s’opère entre les prix PR et CL.
Cette tendance du cours à terme est symptomatique : elle indique que les acteurs, acheteurs comme vendeurs estiment que le cours va continuer à baisser.
Depuis plusieurs mois nous alertons sur la situation tendue qui est en train de devenir intenable. Le stock hérité de la P4, déjà conséquent, continue à grossir en P5 du fait de l’inertie du dispositif et les mesures de rationalisation de la production mises en œuvre par le Ministère n’auront au mieux d’effet qu’en 2023. Nous ne pouvons plus nous permettre d’attendre et de faire des contorsions pour continuer de travailler. La Ministre Pompili a récemment reconnu qu’il y avait un problème, il faut désormais que le ministère corrige sans attendre l’obligation P5 à la hauteur des volumes qui n’avaient pas été pris en compte au moment de la définition de l’obligation. A défaut, c’est toute la politique nationale de rénovation énergétique qui en patira et encore plus grave, toute une filière de qualité que nous avons mis un certain nombre d’années à constituer qui se verra démantelée. »