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Les écosystèmes de trading et la liquidité

Tribune libre de Michel Brignano, Directeur Général Equinix France

La liquidité est à la fois un indispensable et une profonde énigme
Elle représente l'essence même des échanges de titres et est adulée par les traders, tandis que les émetteurs privés en font un élément déterminant dans le choix des marchés sur lesquels faire coter leurs titres. Pourtant, parfois, tout dépend d'un facteur aussi important que l'attitude du marché. La liquidité est souvent fidèle à son marché de première cotation (la liquidité appelle la liquidité), mais peut aussi « s'assécher » brutalement. Elle est souvent présente quand on n'en a pas besoin, et absente lorsque nécessaire.

À mesure que le trading électronique gagne en maturité, les marchés deviennent très concurrentiels et s'internationalisent fortement. La liquidité, elle aussi, devient plus mobile, pouvant se déplacer d'une zone à l'autre en une journée. L’appétit ou l'aversion du marché au risque pousse alors les flux de capitaux internationaux à provoquer une augmentation ou une baisse des prix sur des marchés entiers. La capacité à savoir d'où provient la liquidité est devenue un important facteur de réussite sur les marchés financiers internationaux.

Le trading électronique fonctionne plus ou moins comme un marché traditionnel, avec des communes cherchant à installer des étalages (les plateformes de trading et les bourses) afin de pousser différents types de propriétaires de magasins (les traders) à y monter leur commerce pour que les consommateurs achètent leurs produits (les actions). Les propriétaires de stands de marchés se retrouvent au milieu d'une énorme quantité de clients, tandis que ces derniers peuvent réaliser tous leurs achats en un seul endroit. De leur côté, bien que les systèmes de trading soient désormais automatisés pour faire le travail à notre place, ils ont tout autant besoin d'être proches à la fois des acheteurs et des vendeurs (d'où l'existence de places financières mondiales).

Le milieu du trading est instable et animé par une variété d'opérateurs avec des modèles d'affaires différents, mais qui ont cependant une chose en commun : une liste exigeante de services qu'ils attendent de leurs marchés. Les limites des opérations boursières modernes étant uniquement celles de l'imagination et des opportunités se présentant, les marchés boursiers doivent donc proposer toutes sortes de services, du traitement post-marché au vote par procuration pour des émetteurs privés, en passant par l'assurance de flux de données en direct pour tous.

Un marché à grande vitesse
Les ordres de trading électronique peuvent désormais parvenir à la plupart des centres financiers mondiaux en un clin d'œil, à condition qu'ils aient accès aux réseaux adéquats. L'émergence d'un alpha, au sein par exemple d'une annonce macroéconomique à Washington, Londres ou Tokyo, peut se propager jusqu'à des moteurs de correspondances constamment en attente à Chicago, Francfort ou Hong Kong en quelques millisecondes, données analytiques et d'arbitrage algorithmique comprises. Les prix augmentent alors soudainement et les opérations de trading se poursuivent au niveau atteint dès lors. Lorsque l'alpha se situe en dehors de la fourchette prévue par les analystes, la volatilité est susceptible de persister pour quelques secondes, minutes, voire quelques heures. Une fois les marchés passés à la vitesse supérieure, le monde de la bourse, fidèle à son agilité caractéristique, doit faire de même.

Mais la dure réalité est qu'aucun réseau ne peut livrer de capacités identiques partout dans le monde, et les temps de transit varient énormément en fonction du lieu et de la technologie déployée. C'est pourquoi la plupart des réseaux des marchés sont conçus sur des extranets financiers à haute vitesse et sécurisés, disposant souvent d'un millier de terminaux tout au plus. Très peu d'opérateurs de télécommunications peuvent donner aux traders les moyens de contacter des courtiers locaux de marchés émergents. Et en cas de moyens et de demande limités, ce sont les prix les plus élevés qui prévalent.

Plates-formes de colocalisation
Afin d'accéder aux marchés électroniques, les maisons de courtage et les prestataires de services ont créé des réseaux à connectivité mondiale afin d'offrir aux traders une meilleure visibilité, des délais d'exécution d'ordres plus courts et une plus grande diversité de choix à la fois pour les marchés transparents et les marchés opaques. À leurs tours, les participants aux marchés et leurs chaînes d'approvisionnement se sont colocalisés au sein de plates-formes de trading en zones métropolitaines, créant ainsi des écosystèmes financiers conçus sur des datacentres neutres à proximité des principales plates-formes de liquidité afin de partager leurs coûts et de réduire leurs délais d'introduction sur le marché.

Dans une telle configuration, une plate-forme de trading est similaire à un supermarché, tandis que les maisons de courtage locales sont proches d'épiceries de quartier. Bien que les négociations soient toujours possibles dans les boutiques de périphérie ou de derrière des autocommutateurs, les premières offrent moins de connectivité et un choix limité, alors que le marché réel dispose de bien plus d'espace de vente et offre bien plus de possibilités d'interaction. Ainsi, dans les régions où les réseaux sont animés par la concurrence et les volumes, les coûts baissent et la liquidité, ressource essentielle, augmente.

Un trading plus intelligent
L'un des principaux défis des marchés financiers contemporains est d'aller au-delà des fournisseurs majeurs de flux d'ordres (les courtiers comme Barclays, HSBC et Morgan Stanley) et de remonter davantage à la source, typiquement vers les acheteurs du côté des sociétés de gestion d'actifs. À mesure que ces acteurs équilibrent et rééquilibrent leurs portefeuilles, ils stimulent les activités de trading ; il est donc essentiel pour les traders des marchés financiers de bénéficier d'une bonne connectivité avec ces gestionnaires d'actifs, comme les compagnies d'assurance retraite.

De même, les marchés financiers doivent aller au-delà de la première ligne de fournisseurs de données en aval tels que Thomson Reuters et Bloomberg vers ceux plus en amont, afin d'être mieux informés sur la demande du marché. Ces sociétés de second rang permettent de normaliser les données en provenance des bourses. Elles livrent ainsi une forte valeur ajoutée aux sociétés de trading en analysant, en formatant et en agrégeant les données de plusieurs marchés financiers. En outre, elles mélangent des flux pertinents d'annonces externes telles que des annonces des banques centrales, ou des informations en provenance d'entités gouvernementales (comme des ministères en charge de l'énergie) qui pourrait avoir un impact sur les secteurs d'activités de trading correspondants. C'est ce processus d'enrichissement des flux de données avec des connaissances supplémentaires qui, combiné à la vitesse permise par les réseaux à faible latence, donne aux traders la confiance leur permettant d'effectuer des négociations, et qui favorise une meilleure liquidité.

Une feuille de route pour augmenter au maximum les flux d'ordres
Pour établir la feuille de route des activités que doivent suivre les traders afin d'obtenir les meilleurs résultats, les opérateurs de marchés doivent évaluer leurs besoins et les différentes stratégies à leur disposition pour faire face aux différents scénarios de risques et d'opportunités, et déterminer ainsi le meilleur positionnement des moteurs de correspondances et des nœuds d'accès clients. Les écosystèmes s'étendent sur plusieurs datacentres et dans plusieurs endroits, c'est pourquoi, selon le rythme auquel évoluent actuellement les structures de marché, il peut être crucial de modéliser les répercussions de ce genre de scénarios.
Pour préserver la liquidité d'un marché, il est nécessaire d'investir. Si les traders financiers n'investissent pas dans une colocalisation avec les moteurs de correspondances ou les nœuds d'accès aux réseaux des plates-formes de trading, ils sont voués à échouer dans leur quête de liquidité. C'est dans ce contexte que les datacentres neutres peuvent faire toute la différence.

Pour les sociétés de trading, la leçon est claire : afin d'augmenter leurs chances d'en bénéficier, elles doivent procéder à une colocalisation dans un écosystème de datacentre.

[Mieux comprendre l'origine et les mécanismes de flux de liquidité : les livres blancs d'Equinix décrivent comment la connectivité et la proximité avec les marchés peuvent aider à augmenter la liquidité pour les valeurs boursières, les traders et les émetteurs privés.] 

*Equinix : Equinix, Inc. (Nasdaq: EQIX), connecte plus de 4000 entreprises directement à leurs clients et partenaires au sein du réseau de datacenters de plus étendu du monde

www.equinix.com

 

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