En juin 2016, Véronique Gonzalez apprend qu’elle souffre d’un cancer du sein. Voyant au fil du temps les effets secondaires sur son corps, cette femme de 48 ans décide de créer sa propre collection de vêtements et de la commercialiser. L’idée ? Proposer des pièces modernes, éco-responsables et féminines qui permettent à chacune de mieux vivre au quotidien.
« Un jour, sous la douche, j’ai senti une boule sous mon sein gauche. Je suis allée voir mon docteur et, après plusieurs examens, on m’a diagnostiqué un cancer du sein en juin 2016. Afin d’être certaine que la tumeur disparaisse, j’ai décidé de me faire retirer le sein puis on m’a prescrit de l’hormonothérapie. À ce moment-là, j’ai commencé à avoir de nombreux effets secondaires : sensibilité de la peau due aux cicatrices, prise de poids, transpiration excessive, bras qui gonfle..., j’avais la sensation de ne plus maitriser mon corps », se souvient Véronique Gonzalez, la fondatrice des Minettes en Goguette.
La volonté de se lancer dans l’entrepreneuriat viendra plus tard quand, en rentrant du travail, Véronique Gonzalez enfile un tee-shirt long et se penche en avant. Elle se rend alors compte que son plus jeune fils, âgé de 10 ans, aperçoit la cicatrice sur sa poitrine. « Ça a été un choc pour lui, car j’avais toujours essayé de le maintenir assez éloigné de la maladie, afin qu’il ne s’inquiète pas pour moi. Dès lors, j’ai commencé à me renseigner sur des vêtements adaptés. Je me suis vite rendu compte que l’offre était faible et, surtout, que j’étais loin d’être la seule à voir mon corps changer ». En effet, comme Véronique Gonzalez, 9 femmes sur 10 ayant un cancer du sein souffrent d’effets secondaires.
"créer des tenus éco-responsables, pratiques et confortables"
Le destin s’en mêlera ensuite quand le grand groupe dans lequel elle travaille décide de supprimer son poste en 2018. Véronique Gonzalez se forme alors aux bases du stylisme et développe plusieurs prototypes, tous adaptés aux effets secondaires du cancer du sein : des tee-shirt qui s’enfilent sur les côtés, des hauts de maillots de bain et des soutiens-gorge qui se ferment par devant, des culottes taille haute...
Après plus de trois ans à développer ces tenues, cette entrepreneuse marseillaise est désormais prête. Pour cette première collection, elle a créé un tee-shirt, un ensemble de lingerie et un maillot de bain, disponibles via une campagne de crowdfunding lancée mi-avril. Viendront ensuite une tunique et une robe d’été avec brassières intégrées prévues pour accueillir une éventuelle prothèse.
Fabriquées principalement dans un atelier à Marseille avec des tissus venus d’Espagne et d’Italie, ces tenues sont confectionnées grâce notamment au recyclage d’anciennes bouteilles en plastique. Des vêtements qui se vendent entre 99 et 109 euros via un système de pré-commandes pensé pour éviter la surconsommation. « Ma volonté, c’est de confectionner des tenues à la fois éco-responsables, élégantes et pratiques afin que les femmes se sentent bien dans leur peau. Ce que j’aimerais, c’est qu’à la fin d’une journée elles n’aient pas dû penser à la
maladie à cause de leurs vêtements », conclut Véronique Gonzalez.