Par Linda Ameur, Directrice France chez ABBYY
ABBYY, entreprise spécialisée dans l'Intelligent Process Automation (IPA), révèle les conclusions de sa nouvelle étude, menée en partenariat avec Sapio Research, portant sur l'identification des facteurs de succès ou d'échec de projets d'automatisation en entreprise. La pandémie a eu pour conséquence, qu'au cours des deux dernières années, 99% des décideurs IT ont adopté des technologies d'automatisation. Sur cette période, un changement s'est opéré dans la manière dont les décideurs IT appréhendent les technologies d'automatisation, marqué par une nouvelle approche centrée sur les collaborateurs.
Les résultats de ce changement d'orientation sont matérialisés par une réduction des investissements dans l'automatisation robotisée des processus (RPA), couplée à la montée en puissance de l'Intelligent Document Processing (IDP) et des technologies d'automatisation des processus. Ainsi, 82% des entreprises françaises estiment avoir réussi à déployer des systèmes de Process Automation, alors qu'elles n'étaient que 30 à 50% dans le passé à n'utiliser que la RPA.
Cette tendance serait due à la fois à l'évolution des besoins de leurs clients, à la nécessité d'assurer la continuité des opérations et à l'existence de nombreuses opportunités sur le marché. Le succès de ces stratégies de digitalisation tient essentiellement à la priorité donnée aux collaborateurs dans les orientations stratégiques des entreprises depuis la pandémie. En effet, les choix de solutions technologiques ne sont plus calculés uniquement en fonction des intérêts strictement économiques et technologiques des entreprises.
200 décideurs informatiques en France, ont été consultés pour déterminer les raisons de leur choix d'investir à la base :
- 42% indiquent que cela permet de mieux se préparer au travail à distance.
- 33% pour se préparer au travail hybride.
- 33% pour lutter contre le burnout des collaborateurs.
- 15% expliquent qu'il s'agissait d'une pression exercée par les collaborateurs pour mettre en place le dispositif.
Les effectifs travaillant à distance constituent la nouvelle norme pour une grande partie des entreprises, que des employés insatisfaits favorisent le phénomène de « grande démission », et que l'équilibre vie professionnelle / vie privée est aujourd'hui au cœur des priorités.
39% des répondants affirment avoir obtenu un ROI 2 fois supérieur à leur investissement grâce aux projets d'automatisation
24% des décideurs informatiques affirment avoir implémenté des services automatisés pour obtenir un ROI maximal. En conséquence, les services IT (41%), financiers (34%) et opérationnels (20%) ont mis en œuvre plus de technologies, l'Intelligent Document Processing (IDP) (30%) et le Process and Task Automatisation (33%) deviennent les deux technologies d'automatisation les plus répandues au cours des deux dernières années, alors que la RPA (26%) est restée la technologie la moins implémentée. De plus, l'une des principales raisons de l'automatisation de ces départements était de soutenir les équipes qui en avaient le plus besoin (27%), et force est de constater que la technologie a permis de répondre à ce besoin.
Les décideurs informatiques français accordent une confiance particulière aux technologies d'Intelligent Automation et à la nécessité de ne pas interrompre les projets au premier signe d'échec. 61% des décideurs espèrent désormais un ROI 2 fois supérieur à celui de leur investissement, ce qui est largement le cas puisque 39% d'entre eux affirment l'avoir effectivement obtenu. Avant la mise au point des projets, 50% espéraient améliorer l'efficacité et 40% espéraient augmenter la productivité, si bien que le fait d'accroître les revenus est passé au troisième rang des priorités des décideurs informatiques.
25% des projets d'automatisation échouent en raison du manque de formation des collaborateurs
Si les principaux incitateurs du déploiement de la technologie restent d'abord les individus, les entreprises savent que les collaborateurs travaillant à distance (33%) et les collaborateurs peu formés (25%) sont deux des causes essentielles de l'échec des projets d'automatisation. Les collaborateurs jouent désormais un rôle majeur dans le processus de décision. L'investissement dans les nouvelles technologies doit être associé à la volonté d'opter pour des solutions faciles à utiliser et à la formation du personnel, de sorte qu'il soit en mesure de déterminer les causes de l'échec d'un projet.
Les mesures prises à la suite de l'échec des projets d'automatisation sont cruciales, mais pourraient dépendre d'éléments centrés sur le facteur humain, notamment les traits de personnalité. L'étude rapporte que les C-suite sont les principaux acteurs du processus décisionnel des projets d'automatisation, 25% des CTO et 12% des PDG étant des extravertis avoués, ce qui indique que ce type de leaders sont ceux qui ont le plus de succès dans les projets d'automatisation.
Les traits de personnalité influencent la capacité à répondre à l'échec
L'étude a permis de montrer que les traits de personnalité introvertis et extravertis peuvent influer sur la prise de décision après un échec. Par exemple, si un projet échoue, 42% des dirigeants extravertis préfèrent faire appel à des experts externes, tandis que 42% des introvertis préfèrent remplacer la technologie. Il est intéressant de noter que peu de dirigeants peuvent mettre jusqu'à un an pour s'apercevoir de l'échec d'un projet et de se rendre compte qu'ils utilisent un projet d'automatisation inefficace (3%). 25% des introvertis ont repéré très tôt l'échec d'un projet. En outre, 50% des décideurs informatiques ont décelé l'échec en trois mois. Ce constat illustre l'importance pour les entreprises de comprendre les processus et la manière dont les collaborateurs interagissent avec les différents systèmes avant de lancer un projet d'automatisation, afin de favoriser la bonne réussite de leurs équipes et de leur entreprise.
« Un changement de comportement s'est produit dans la manière dont les dirigeants prennent leurs décisions en matière de déploiement des solutions technologiques, et il est clair que le facteur humain joue un rôle central dans la prise de décision quant à la manière et au niveau d'automatisation. En outre, les entreprises se rendent compte que l'automatisation doit être plus efficace pour analyser et appréhender le contexte et le contenu des documents et identifier le fonctionnement de leurs processus avant de les automatiser. Cela a été très bénéfique pour les entreprises, puisque la confiance envers la technologie a été renforcée et le ROI doublé. Nous assisterons inévitablement à la poursuite du développement de solutions d'automatisation plus performantes dans l'ensemble des services des entreprises, dans la mesure où ces dernières placent l'humain au centre des préoccupations », conclut Linda Ameur.