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[Question de gestion] Plombé par la faiblesse de la demande intérieure, le PIB français stagne au T1

La demande intérieure faible a conduit la croissance française à s'arrêter au T1, un résultat moins bon qu'attendu. Les perspectives pour les prochains trimestres ne sont pas plus dynamiques.

L’analyse de Charlotte de Montpellier, Economiste chez ING

La croissance marque le pas de façon plus forte qu’attendue
La croissance économique de la France s’est arrêtée au premier trimestre, affichant 0% de variation trimestrielle après 0,8% au quatrième trimestre 2021. Contrairement aux Etats-Unis où la chute du PIB au premier trimestre est liée à la faiblesse de la demande étrangère, c’est la demande intérieure qui chute en France, contribuant à hauteur de -0,6 point à l’évolution du PIB. Au sein de la demande intérieure, c’est surtout la consommation des ménages qui se replie nettement, avec une chute de 1,3% sur le trimestre. La formation brute de capital fixe continue de croitre, même si légèrement (+0,2%). Les échanges extérieurs continuent également de progresser, mais avec un rythme moindre que fin 2021, notamment grâce à un rebond des exportations de matériels de transport compte tenu de la livraison d’un navire de croisière. Les exportations (+1,5% sur le trimestre) augmentent plus rapidement que les importations (+1,1%), permettant au commerce extérieur de contribuer positivement à la croissance économique (+0,1). Les stocks contribuent également de 0,4 point à la croissance sur le trimestre, et permettent d’éviter une contraction de l’économie française. Enfin, notons que la production totale de biens et services continue d’augmenter au T1, mais à un rythme moins dynamique que le trimestre précédent (+0,5% après +1%).

Des perspectives de croissance pas très brillantes pour la suite
Globalement, ces chiffres sont plus mauvais qu’anticipé (le consensus Reuters tablait sur +0,3% pour le trimestre, notre prévision sur +0,2%). Ces données pointent une chute marquée de la demande en France, notamment de la demande des ménages, plombée d’abord par la pandémie puis par l’inflation et le pessimisme lié à la guerre en Ukraine. Dès lors, alors que 2021 avait rimé avec performances économiques plus dynamiques qu’espérer, l’année 2022 a commencé avec un ralentissement plus important qu’attendu. Ce ralentissement n’est pas de bon augure pour la suite.

En effet, pour les prochains trimestres, les perspectives de croissance ne sont pas très brillantes. La forte hausse de l’inflation, qui se propage désormais de plus en plus largement dans l’économie, pèse sur les revenus des ménages. A cela s’ajoute le pessimisme des ménages, illustré par la forte baisse de la confiance des consommateurs en mars et le fait qu’elle ne se soit pas redressé en avril. Ces deux éléments risquent de modérer encore plus fortement la demande des ménages. Cette baisse de la demande en provenance des ménages va commencer à se faire sentir au niveau des entreprises, qui vont être moins capables de répercuter les hausses de coûts auxquelles elles font face sur leur prix de vente.

On risque dès lors d’assister à une dégradation de la confiance des entreprises, alors que jusqu’à présent elle s’était plutôt bien maintenue malgré le choc de la guerre. En outre, la guerre mais aussi, et surtout, la situation en Chine devraient peser sur les chaines de productions, compliquant l’approvisionnement en intrants et perturbant la production dans les prochains mois, mais aussi sur les exportations françaises. La croissance économique française risque donc de rester faible. Bien qu’aucun de ses facteurs ne soit suffisant pour faire basculer complètement l’économie française vers la récession, la conjonction de tous ses éléments en même temps augmente drastiquement les risques d’un ou deux trimestres de croissance négatives pour la suite de l’année. Nous tablons sur une situation de croissance faiblarde pour les prochains trimestres, avec un deuxième trimestre probablement proche de 0% en glissement trimestriel et une deuxième partie d’année affichant des taux de croissance trimestriel de maximum 0,4%. In fine, l’économie française croitrait de 2,7% sur l’ensemble de l’année, un chiffre faible si l’on considère l’acquis de croissance de fin 2021 (2,4%).

  • La croissance marque le pas de façon plus forte qu’attendue. La croissance économique de la France s’est arrêtée au premier trimestre, affichant 0% de variation trimestrielle après 0,8% au quatrième trimestre 2021. Contrairement aux Etats-Unis où la chute du PIB au premier trimestre est liée à la faiblesse de la demande étrangère, c’est la demande intérieure qui chute en France, contribuant à hauteur de -0.6 point à l’évolution du PIB.
  • Des perspectives de croissance pas très brillantes pour la suite. Globalement, ces chiffres sont plus mauvais qu’anticipé (le consensus Reuters tablait sur +0,3% pour le trimestre, notre prévision sur +0,2%). Ces données pointent une chute marquée de la demande en France, notamment de la demande des ménages, plombée d’abord par la pandémie puis par l’inflation et le pessimisme lié à la guerre en Ukraine.

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