RSM, 6ème réseau international de conseil, audit et expertise comptable, a co-créé début 2021 avec la DFCG, Association nationale des directeurs financiers et Contrôleurs de Gestion, l'Observatoire de la digitalisation des ETI-PME, qui publie ce jour ses premiers résultats sur les « enjeux, maturité et rôle de la DAF dans la transformation numérique des entreprises ».
- Dans les 3 profils identifiés dans l'Observatoire 2021, on observe un net mouvement des DAF producteur vers les DAF Architecte. Ils disposent d'une donnée de qualité et dont l'enjeu clé consiste à organiser l'industrialisation et la digitalisation de sa fonction.
- Les DAF Scientist, profils les plus digitalisés et dotés d'outils de Business Intelligence (BI) largement déployés, représentent seulement 9 % des répondants.
L'étude 2022 démontre que la fonction finance des DAF s'est accrue : 70 % ont déclaré être davantage impliqués dans la définition de la stratégie et du Business Model avec la direction générale. Entre 30 et 50 % des répondants ont indiqué cumuler au moins 2 fonctions et 10 % jusqu'à 4. 50 % couplent leur rôle de DAF avec un rôle de DSI. De fait, 39 % des DAF externalisent une partie de leurs fonctions, essentiellement la comptabilité, le reporting et la paye.
Seul le contrôle interne demeure à l'écart. Il reste le processus le moins documenté, voire peu ou pas documenté pour 80 % des répondants, avec un suivi majoritairement réalisé sous Excel. De fait, 51% ont des attentes de digitalisation.
Une tendance se détache nettement, confirmée par l'évolution des profils de maturité : le DAF architecte, qui structure la donnée collectée grâce à la digitalisation de tout ou partie des process de l'entreprise représente 60 % du panel de l'étude, tandis que le DAF producteur de données financières 31 % (baisse de 16 points par rapport à 2021) et le DAF scientist qui pilote la data 9 %.
- Le niveau d'engagement de la DAF dans les projets digitaux a sensiblement augmenté : 24 % des répondants sont impliqués dans des projets inhérents à leur service (contre 18 % en 2021), et 49 % dans les spécifications du projet (contre 32 % en 2021). En revanche, seuls 16 % mènent une réflexion en amont dans le premier cas et 10 % les pilotent dans le second.
- Les principaux freins à la digitalisation se sont déplacés et mettent en évidence une conduite du changement poussive, un manque de compétences et de temps. Néanmoins, seuls 33 % des répondants n'ont pas de plan de digitalisation formalisé.
- Le temps constitue aujourd'hui l'un des principaux points bloquants dans l'implication des équipes. Seulement 25 % des DAF interrogées ont reconnu être force de proposition et avoir un rôle clé dans la communication avec les autres directions (contre 40 % en 2021).
- Les pratiques managériales ne sont pas encore pleinement adaptées à un mode de travail hybride : 62 % des répondants appliquent encore des méthodes d'avant-pandémie. La mobilisation des équipes se place parmi les principaux challenges liés au télétravail.
- La revitalisation des DAF par le recrutement et la fidélisation apparaît essentielle car la fonction est globalement moins attractive. 25 % des personnes interrogées considèrent que le niveau ou qu'un plan de digitalisation est un élément favorable pour attirer les talents.
La RSE et le DAF progressent à la fois conjointement et distinctement. La moitié des entreprises prennent en compte les impacts RSE dans leur stratégie de digitalisation tandis que 84 % des répondants n'envisagent pas recourir à des outils digitaux pour la mesure de leurs indicateurs RSE.
La facturation électronique apparaît comme un projet “mûr” pour les 66 % des répondants qui ne l'ont déjà mise en place. La digitalisation n'a pas été un enjeu du plan de relance particulièrement considéré parmi les 20 % des entreprises du panel interrogé puisque 88 % l'ont utilisé à d'autres fins (durabilité, développement des compétences internes ou relocalisation en France). Néanmoins 40 % ont affirmé qu'ils lui donneraient la priorité dans le cadre de nouvelles aides.