4ème édition de l’étude annuelle de Grant Thornton sur les « risques extrêmes »
Grant Thornton, groupe d’audit et de conseil en France et dans le monde, publie les dernières tendances de la 4ème édition de son étude dédiée aux risques extrêmes, menée en entre mi-novembre et mi-décembre de l’année dernière et adressée à plus de 5 000 professionnels au sein d’entreprises de toutes tailles. Cette nouvelle enquête met ainsi en avant les leviers d’anticipation des menaces les plus imprévisibles : les « black swans *»
Alors que 3 dirigeants sur 4 se sont ouvertement émus de ne pas avoir été suffisamment alertés de l’imminence de la crise sanitaire, la guerre déclarée en Ukraine est précisément en train d’ouvrir à nouveau le même type de débats. L'étude livre un premier enseignement majeur, seuls 43% des sondés considèrent que la gestion de la crise sanitaire Covid-19 s’est plutôt bien déroulée. Ces derniers louent la réactivité des dirigeants une fois la crise avérée, loin devant la capacité à gérer dans la durée ou la coordination des équipes. En revanche, pour ceux qui estiment que leur organisation a fait preuve de défaillance, ils sont unanimes pour imputer ce constat à un manque de préparation.
En temps normal, des black swans insuffisamment pris au sérieux
Le temps de paix se définit par un fonctionnement habituel de l’organisation, sans crise ouverte majeure, même s’il peut être ponctué par des incidents importants. Selon l’étude ici mentionnée, un professionnel des risques sur deux admet que les black swans, à la lisière des fonctions Risques et des fonctions Crise, ne sont pas réellement traités dans leur organisation. Plusieurs dysfonctionnements sont ainsi identifiés au premier rang desquels figure l’absence, pour 60% des professionnels interrogés, d’une vision claire de l’ensemble des black swans, à travers une cartographie dédiée. Au-delà de cette « full picture », 70% des sondés reconnaissent également ne pas disposer d’indicateurs d’émergence et d’alerte des blacks swans, pouvant donner lieu à une qualification opérationnelle qui les projetterait en mode « crise ». Pourtant l’apport d’un tel dispositif de surveillance serait bénéfique pour l’évolution de la stratégie globale de l’organisation, selon 65% du panel.
En temps de crise, plébiscite autour de la cellule « Anticipation »
Ils sont quasiment unanimes : l’étude, 75% des sondés affirment que l’anticipation en temps de crise peut faire évoluer leur dispositif de crisis management avec des apports concrets tels que la réactivité via des scénarios de réponses adaptées, une meilleure maîtrise des risques et la résilience globale. L’appui d’une cellule « Anticipation » dans une cellule de crise déjà mobilisée permet de définir le « coup d’avance » si précieux dans un contexte fortement dégradé. La composition de cette cellule n’est pas figée ou conditionnée à un profil type, bien qu’elle soit souvent représentée par des membres des fonctions risques (50%) ou des fonctions sécurité (33%), ou encore de la communication (16%).
Les principales prérogatives de la cellule Anticipation résident pour près de la moitié du panel dans la production d’intelligence de crise en temps réel pour éclairer la décision. Elle doit être en mesure d’analyser les impacts d’une crise en fonction du contexte spatial, économique, politique voire sanitaire du secteur impacté et a vocation à transformer l’information dispersée en « renseignement » utile. D’ailleurs, 75% des professionnels considèrent que leur cellule Anticipation a orienté de manière satisfaisante les actions de la cellule de crise Covid-19.
Clotilde Marchetti, Associée Business Risk Services et responsable de l’offre Risques extrêmes et Camille Lastennet, Manager, Grant Thornton, commentent ici d’une même voix : « Le coup d’avance dans une situation de chaos, qui n’en n’a pas rêvé ? Ce désir d’anticipation revient en fait à maitriser le temps, pour mieux définir la stratégie de réponse à la crise. C’est tout l’enjeu de cette 4ème étude qui pose un regard sur la capacité des entreprises à piloter les menaces émergentes, à comprendre les signaux faibles et à alerter la gouvernance sur la foi de tels indicateurs. Un black swan n’est donc pas tout à fait un risque comme un autre et nécessite une approche dédiée. »