Le dernier rapport du GIec met avant le peu de temps qu’il nous reste pour pouvoir contrer certains effets de nos politiques actuelles afin d’envisager de pouvoir lutter efficacement contre la précarité énergétique.
Se chauffer au gaz ou à l’électricité, dans des logements peu performants énergétiquement, va devenir un luxe que beaucoup de ménages français ne pourront pas se permettre. Face à la hausse des tarifs des énergies - plus 41 % pour le gaz et plus 3 % pour l’électricité en 2021(selon l’Insee), avant même les conséquences de la guerre en Ukraine - les phénomènes de privations, d’inconfort liés au froid dans les logements et les difficultés à payer les factures augmentent en France. Une précarité énergétique qui touche déjà 5,8 millions de foyers, ceux-là même qui peinent à chauffer leur logement, malgré les aides reçues sous forme de chèque énergie. Pour beaucoup, ils se retrouvent piégés dans ces passoires énergétiques, faute de moyens suffisants pour les rénover ou déménager.
Une crise qui va s’éterniser
Si rien n’est fait, cette réalité sociale alarmante risque de s’aggraver : la crise énergétique et climatique mondiale à laquelle notre pays est confronté - augmentation de la demande, difficultés d’approvisionnements et hausse des prix - va avoir des répercussions pendant plusieurs années, aggravant toujours plus les restrictions volontaires ou privations que mettent en place les familles en précarité énergétique pour limiter les montants de factures. Ces privations augmentent très fortement les risques liés à la santé des habitants les plus modestes de ces logements sous-chauffés. Pour un grand nombre de français aux revenus moyens, déjà sur le fil chaque mois pour payer leurs factures, la hausse vertigineuse des prix de l’énergie va inéluctablement les faire basculer dans la précarité énergétique. Déjà en 2021, le nombre de coupures pour impayés s’établit au niveau record de 785 000 ce qui laisse présager du pire pour 2022.
Le “Bouclier Energie” est la seule solution à terme pour protéger les habitants et les entreprises grâce à la réduction des factures d’énergie dans le logement.
Des factures d'énergies diminuées de quatre à six fois leurs montants actuels, des dizaines de milliers d’emplois créés et des filières industrielles préservées en France : tout cela est possible si les forces politiques françaises s’engagent toutes résolument dans le soutien massif et de longue durée aux rénovations globales et performantes des logements des français.
Selon le scénario Rénovons 2020 : la rénovation des 7 millions de passoires énergétiques en France dans les dix prochaines années permet de faire économiser plus de 10 milliards d’euros par an aux Français sur leurs factures de chauffage, soit près de 1100 euros par foyer/ an.
Pour la France cela permettrait de réduire de plus de 2 milliards d’euros / an le déficit commercial énergétique soit autant d’argent supplémentaire à consacrer à la rénovation performante des logements.