par Gauthier Eeckeleers, Business Analyst France chez Scalable Capital
L’avenir de la retraite reste, généralement, un sujet incertain dans l’esprit des Français. Plus que jamais, les actifs doivent se soucier de la préparer en organisant leur patrimoine de telle manière que celui-ci produise une rente complémentaire à la retraite versée par les régimes obligatoires. Malheureusement, lorsqu’il s’agit d’épargne, la majorité des gens n’ont pas de réelle idée de comment s’y prendre, ou encore de la somme qu’ils devraient mettre de côté chaque mois pour préparer cette nouvelle phase de leur vie. Décryptage des éléments à garder en tête pour ne pas être pris au dépourvu.
Diversifier les systèmes d’épargne pour mieux préparer sa retraite
La problématique du financement des retraites n’est pas nouvelle, mais elle se complique année après année. Plus important encore, la prévoyance vieillesse proposée par le secteur privé devrait être malheureusement de moins en moins efficace au fil du temps - au regard des réformes retardées et de la politique de taux d’intérêt bas - appliquée par la Banque Centrale Européenne. En effet, les assurances-vie ou encore les livrets A - placements préférés des Français, ne rapportent aujourd’hui que de maigres intérêts
La bonne nouvelle, c’est qu’il existe tout de même des alternatives ! Et il est nécessaire de prendre ses dispositions le plus tôt possible pour être le plus efficace possible. Cela peut notamment prendre la forme de plans d’investissement - pour lesquels l’argent est placé sur les marchés financiers. Dans ce contexte, le facteur temps est plus que crucial. En effet, plus la phase d'épargne est longue, plus l'investisseur profite de l'effet des intérêts composés, qui reste d’ailleurs généralement sous-estimé. Dans le monde de la finance, ce phénomène joue en quelque sorte le rôle de « catalyseur » - qui ne déploie tout son potentiel qu'après de nombreuses années. Et pour cause, les revenus des investissements génèrent de nouveaux revenus lors du réinvestissement, permettant au patrimoine de croître de manière exponentielle.
Retraite et placements : comment s’y prendre ?
Une question importante reste toutefois en suspens : combien faudrait-il « mettre à gauche » chaque mois ? En fait, cela dépend de l’âge de l’investisseur, de ses prétentions financières pour la retraite et du rendement escompté une fois les frais appliqués. Pour mieux comprendre, rien ne vaut un calcul simple : imaginons qu’un investisseur prenne sa retraite à 65 ans. Jusqu’à cette date, il décide d’investir chaque mois une somme prédéterminée sur certaines valeurs - présentant un risque faible voire raisonnable (en fonction de son profil investisseur). Même s’il pioche régulièrement dans son épargne, les rendements, généralement plus élevés sur la durée que l’ensemble des systèmes d’épargne classiques, lui permettent de créer un patrimoine substantiel - et ce, même après impôts.
Cependant, lancer une stratégie d’épargne de prévoyance, au plus tôt, est la clé et fera la différence une fois arrivé à l’âge fatidique du départ à la retraite. En effet, plus l’investisseur commence tardivement, plus les versements à prévoir seront importants. Par exemple, celui qui commence sa prévoyance à 25 ans atteindra son objectif avec des mensualités beaucoup moins importantes qu’à respectivement 40 (x5) ou 60 ans (x10).De plus, de manière générale, les rendements seront nettement plus élevés pour l’investisseur qui aura lancé sa campagne de prévoyance au plus jeune âge, et ce même s’il investit des sommes moins élevées mensuellement.
Cependant, certains éléments restent difficilement prévisibles (tels que le niveau de rendement réel ou encore les potentielles nouvelles réglementations en termes d’imposition) et peuvent influencer le résultat de cette stratégie d’épargne. En outre, l’inflation peut également « tronquer » la valeur réelle du futur patrimoine et ce, même si elle peut potentiellement participer à l’augmentation des salaires, et donc à celle des investissements. Si, par exemple, l'inflation est de 2 % par an en moyenne sur 30 ans, le pouvoir d'achat de 1.000 euros tombera à 552 euros pendant cette période. Dans tous les cas, si certaines valeurs restent indicatives, une chose est sûre : personne ne devrait plus attendre pour investir dans sa retraite. Il est essentiel de s’y préparer - que cela soit lointain ou demain.