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[Enquête] Industries mécaniques : des perspectives de croissance remises en cause

Enquete réalisée par la Fédération des Industries Mécaniques

Après avoir connu une forte baisse en 2020 durant la crise sanitaire, les industries mécaniques enregistrent en 2021 un chiffre d’affaires de 133,8 milliards d’euros, en hausse de 11,4 %. Une croissance due au redressement du marché intérieur (+11,7 %) et à la bonne tenue des exportations (+11 %). Ces résultats permettent au secteur d’atteindre un niveau quasi équivalent à celui de 2019 (134,6 milliards d’€). 

En 2022, les entreprises mécaniciennes, déjà touchées par la crise Covid, vont devoir faire face à la hausse des prix des métaux et de l’énergie, aux difficultés d’approvisionnement des matières premières et à la crise en Ukraine.

Une croissance de tous les secteurs mécaniciens

Les 4 secteurs d’activité des industries mécaniques ont enregistré en 2021 un fort rebond qu’il convient de lier à un effet de base :

  • Les équipements de production et équipements mécaniques (10,6 %) : cette hausse profite à toutes les catégories d’équipements, et plus particulièrement au machinisme agricole, machines-outils et matériels pour la construction.
  • Les composants et sous-ensembles intégrés (10,2 %) : les plus fortes hausses sont enregistrées dans les secteurs les plus touchés par la crise en 2020 à savoir la robinetterie, les engrenages et les transmissions.
  • Les pièces mécaniques issues du secteur de la sous-traitance (14,4 %) : toutes les branches d’activité ont profité de cette reprise avec une pointe à 22,9 % pour la fonderie et le traitement de surface.
  • Les produits de grande consommation (13,7 %) : cette reprise concerne surtout la coutellerie.

Un ralentissement généralisé des exportations

Avec un chiffre d’affaires de 50,3 milliards d’euros réalisé à l’international, La France reste au 6ème rang mondial derrière la Chine, les États-Unis, le Japon, l’Allemagne et l’Italie.

Les industries mécaniques enregistrent une hausse de leurs ventes à l’export de + 11 % en 2021 par rapport à 2020. Le taux d’exportation de la mécanique française reste à peu près stable à 37,6 %, avec une balance commerciale globale déficitaire de 17,3 milliards d'€ en 2021.

La question de la compétitivité reste centrale pour notre secteur qui -au travers de la FIM- œuvre depuis de nombreuses années pour une baisse de la fiscalité de production. Beaucoup plus taxées que dans le reste de l’Europe, les industries françaises sont fortement pénalisées notamment à l’export.

Le tableau présentant l’évolution des marchés à l’export montre que 53,6 % des exportations ont été réalisées au sein de l’UE. L’Allemagne reste de loin le premier pays client de la mécanique française avec 15,3 % des exportations en 2021. La hausse des ventes est plus importante avec les pays membres de l’Union Européenne (+ 15,7 %) qu’avec les pays tiers (+ 6 %). Cependant, les exportations totales restent en retrait par rapport à 2019. Sur les dix premiers marchés, seules les expéditions vers l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas, la Pologne et la Suisse ont retrouvé leur niveau d’avant crise sanitaire.

Des effectifs en légère baisse et une difficulté grandissante à recruter

La mécanique française compte en 2021, 10 646 entreprises de plus de 10 salariés. Premier employeur industriel de France (environ 20 %), le secteur enregistre une baisse de ses effectifs de 1,9 %, passant de 602 523 à 591 327 salariés. Ce recul est à mettre en parallèle avec la légère augmentation du nombre de défaillances d’entreprises en 2021 mais aussi à la difficulté de recrutement. En effet, les industriels mécaniciens, notamment les PME, peinent à trouver de la main d’œuvre française qualifiée pour de nombreux métiers.

Des perspectives 2022 fortement assombries

Il est difficile d’établir des perspectives d’activité alors que la guerre en Ukraine vient renforcer une situation déjà tendue depuis de nombreux mois. Les industries mécaniques vont faire face en 2022 aux problèmes liés à l’approvisionnement des matières premières et des composants électroniques, à la hausse des prix de l’acier, du gaz et de l’électricité, des coûts du fret et à la difficulté de répercuter ces hausses sur leurs prix de ventes.

La FIM alerte les pouvoirs publics sur le comportement de grands fournisseurs de matières premières, notamment du métal, qui en invoquant un cas de force majeure, adressent des avenants aux contrats de fourniture en cours, avec des hausses de prix importantes, et viennent mettre en danger les PME du secteur déjà très fragilisées.

Alors que leur survie est en jeu, les industries mécaniques demandent la levée des mesures de sauvegarde destinées à protéger depuis 2018 la sidérurgie européenne des importations de produits sidérurgiques asiatiques et turcs. Elles ne font que protéger l’activité des sidérurgistes, qui n’arrivent plus à répondre à la demande dans des conditions économiques raisonnables.

Sur un plan plus global, l’Institut Rexecode estimait début mars que le coût de cette guerre pourrait engendrer une perte de 0,7 à 1 point de PIB à l’économie française en 2022.

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