Legalstart.fr, plateforme juridique en ligne à destination des petites et moyennes entreprises et OpinionWay, ont effectué un sondage (étude complète et méthodologie disponible ici) auprès de 715 chefs d’entreprise inscrits sur les listes électorales pour savoir quel candidat et quelles mesures sont plébiscités par les entrepreneurs français. (Étude menée du 9 au 17 mars 2022, sur un échantillon de 715 dirigeants, représentatif des entreprises comptant 0 salariés ou plus.)
Emmanuel Macron est le candidat préféré des dirigeants d’entreprise et des entrepreneurs (52%) suivi d’Éric Zemmour (10%), Valérie Pécresse (9%) et Jean-Luc Mélenchon (9%) qui leur emboîtent le pas, tandis que les autres partis de gauche réunis peinent à émerger avec seulement 5% des intentions de votes. 29% n’expriment pas d’intentions de vote. Depuis novembre 2021* Emmanuel Macron a gagné 9 points dans les intentions de vote (43% en novembre), Eric Zemmour en a perdu 6 (16%), et Valérie Pécresse - qui prend la place de Xavier Bertrand - 5 (14%).
Dans les intentions de vote pour l’élection de 2017, Emmanuel Macron apparaissait déjà comme le favori des entrepreneurs (32%), suivi de François Fillon (27%), Marine Le Pen (16%) et Jean-Luc Mélenchon (12%). De même qu’en novembre 2021, où Emmanuel Macron récoltait 43% des intentions de vote, suivi d’Éric Zemmour (16%) et de Xavier Bertrand (14%).
La stature actuelle d’Emmanuel Macron, sa gestion de la crise de Covid 19 et de la Guerre en Ukraine semblent lui réussir : il domine largement les résultats avec 52% des intentions de votes, soit 20 points de plus que ceux mesurés en 2017 (sondage Legalstart), atteignant plus de la moitié des intentions de vote des entrepreneurs.
Si aucun candidat de l’extrême droite ne dépasse les 10% des intentions de votes, on remarque tout de même une progression de ce courant politique (17% des intentions de vote). Eric Zemmour arrive en deuxième position avec 10% d’intentions de vote, Marine Le Pen le suit de près avec 7% d’adhésion mais perd 5 points depuis novembre 2021, ce qui la fait chuter de la troisième à la quatrième place. La décomposition du vote des républicains et le caractère de nouveauté (notamment apporté par Zemmour) pourraient -probablement- être à l’origine de cet engouement de l’extrême droite par une cible qui ne votait pas pour ce courant politique historiquement.
La droite classique, représentée par Valérie Pécresse séduit également, et hisse la candidate en troisième position, devant Marine Le Pen : elle remporte 9% des intentions de vote. Un score cependant bien plus faible que mesuré avant la présidentielle de 2017 avec un François Fillon à la tête de LR, qui totalisait 27% des intentions de votes des entrepreneurs.
Les partis de gauche s’effacent auprès de la cible des entrepreneurs pour ce premier tour : les candidats réunis totalisent seulement 14% des intentions de vote. Soit 5 points de moins qu’en 2017 (19% des intentions de vote) et un point de plus qu’en novembre 2021 (13% des intentions de vote) d’après les sondages menés par OpinionWay pour Legalstart sur les intentions de vote des entrepreneurs en 2017 et en novembre 2021. Nathalie Arthaud et Fabien Roussel gagnent un point d’adhésion chacun depuis novembre 2021, au dépit d’Anne Hidalgo qui en perd un et ne séduit qu’1% des entrepreneurs (à l’instar de Philippe Poutou et Nathalie Arthaud).
Cependant, fait notable pour la gauche : Jean-Luc Mélenchon placé à la troisième place au premier tour dans les sondages auprès de la population française connaît une belle ascension (+ 6 points) dans les intentions de vote des entrepreneurs depuis novembre 2021 (3%). Il se hisse à la troisième place ex-aequo avec Valérie Pécresse, et se rapproche ainsi des 12% d’adhésions comptabilisées en 2017. Le leader de la France Insoumise prend la tête parmi tous les candidats de gauche auprès de la population française, ainsi qu’auprès des entrepreneurs. Il pourrait donc bénéficier d’un effet “vote utile” de la part des électeurs de gauche qui ne désirent pas un second tour entre Emmanuel Macron et un candidat de droite ou extrême droite.
Les entrepreneurs sont 29% à ne pas se prononcer : un chiffre conséquent, cependant moins important qu’en novembre 2021. À cette période, ils étaient 38% à ne pas exprimer leur intention de vote, probablement en raison d'un manque d’une figure de la gauche.
Les mesures phares des programmes : l'évolution de la fiscalité́ des entreprises plébiscitée
Durant le prochain quinquennat, quel sera selon vous le sujet à traiter en priorité́ concernant l’entreprise ?
36% des entrepreneurs s’accordent à dire que la fiscalité́ des entreprises sera le sujet à traiter en priorité́ concernant l’entreprise durant ce prochain quinquennat. Sans grande surprise, les dirigeants d’entreprises de 0 à 9 salariés sont plus nombreux à favoriser ce sujet (36% contre 23% pour les dirigeants d’entreprises de 10 salariés et plus).
24% des entrepreneurs considèrent que l’industrie et la relocalisation des entreprises est un sujet prioritaire, tandis que 16% sont favorables à une simplification des réglementations.
La simplification du code du travail (7%), la formation des salariés (6%), l’aide à la création d’entreprise (3%) et la formation des chefs d’entreprise (1%) apparaissent également comme des sujets importants à traiter, mais dans une moindre mesure. L’aide à l’export ne semble pas être un sujet prioritaire pour les entrepreneurs (0%).
Le segment des dirigeants d’entreprises de 0 à 9 salariés se distingue des autres sur quelques mesures :
- 36% d’entre eux adhèrent à l’évolution de la fiscalité des entreprises (contre 23% pour les dirigeants d’entreprises de 10 salariés et plus, et 36% toutes catégories confondues).
- Ils sont 24% à juger que l’industrie et la relocalisation est un sujet prioritaire (contre 21% pour les dirigeants d’entreprises de 10 salariés et plus, et 24% toutes catégories confondues).
Au niveau sectoriel :
- Les entrepreneurs de la construction et du commerce sont ceux qui sont les plus favorables à une évolution de la fiscalité des entreprises (respectivement 41% et 36% contre 36% toutes catégories confondues).
- Sans grande surprise, les entrepreneurs travaillant dans le secteur de l’industrie jugent le sujet de l’industrie et de la relocalisation comme prioritaire (30% contre 24% toutes catégories confondues).
- Les entrepreneurs du secteur du commerce sont ceux qui plébiscitent le plus une simplification des réglementations (20% d’adhésion, contre 16% toutes catégories confondues). De même que pour la simplification du code du travail (8% contre 7% toutes catégories confondues).
- 8% des entrepreneurs travaillant dans le secteur de l’industrie sont favorables à la formation des salariés (contre 6% toutes catégories confondues).
Parmi les candidats suivants à l’élection présidentielle, lequel ou laquelle soutient le plus les entrepreneurs selon vous ?
Pour 31% des entrepreneurs, Macron est le candidat qui soutient le plus les entrepreneurs (à l’instar de 2017 où il remportait 34% d’adhésion). Il gagne 11 points depuis novembre 2021 (20%). Il est suivi de Valérie Pécresse (5%), de Marine Le Pen (3%) - qui gagne deux points d’adhésion depuis le mois de novembre - et d’Éric Zemmour qui emboite le pas avec 3% d’adhésion. Si les entrepreneurs français sont nombreux à se prononcer pour Éric Zemmour, Marine Le Pen ou encore Jean-Luc Mélenchon dans les intentions de vote, il semble que ce soit pour d’autres raisons que celles liées à leurs intérêts en tant qu’entrepreneurs, au regard de ces résultats. Anne Hidalgo est la seule à perdre un point depuis novembre, ne convaincant aucun dirigeant.
54% des entrepreneurs estiment qu’aucun candidat ne tire son épingle du jeu. Un chiffre moins haut qu’en novembre, mais qui reste conséquent puisqu’il représente plus de la moitié de cette population. A noter que les dirigeants d’entreprises de 0 à 9 salariés sont aussi indécis que ceux de 10 salariés et plus : dans les deux catégories, ils sont 54% à ne pas avoir répondu à cette question.