Le BIPE prévoit un recul du PIB de la France de 2,4% en 2009, suivi d’une croissance de 1,2% en 2010.
Le pire est derrière nous : après les bonnes nouvelles suggérées par les données mensuelles et les enquêtes de conjoncture, les publications officielles des comptes nationaux relatifs au 2ème trimestre 2009 confirment que le point bas pourrait être dépassé. L’impulsion vient principalement des grands pays émergents, Chine en tête.
Une situation fragile qui nous incite à la prudence. Plusieurs facteurs à l’origine de l’amélioration conjoncturelle récente sont temporaires : la relance chinoise est fortement soutenue par les autorités. C’est
aussi le cas aux États-Unis et en Europe, où la demande interne et la production industrielle ont bénéficié des plans de relance, notamment dans le secteur automobile. Mais les marges de manoeuvre des politiques monétaires et budgétaires sont désormais très minces.
Sur les marchés financiers aussi, la situation semble s’apaiser. Même s’ils ne sont pas revenus au niveau d’avant-crise, la plupart des indicateurs de stress financier ont entamé le retour à la normale. Dans
un contexte de visibilité réduite, et vu les incertitudes concernant les perspectives économiques à court et moyen terme (rythme et amplitude du désendettement privé, comportement des consommateurs, stratégies de sorties de crise, envolée des dettes publiques…), la volatilité devrait rester forte. Les moteurs « traditionnels » de la croissance restent grippés et le recul d’activité sera long à combler. La consommation des ménages devrait rester atone encore plusieurs trimestres (États-Unis, Europe, Japon), la dégradation des marchés de l’emploi et le retour à un taux d’inflation positif (le Japon excepté) pesant sur la reprise. L’investissement ne devrait pas connaître une croissance plus vigoureuse, l’accès au crédit demeurant difficile et les crises immobilières n’étant pas encore résorbées. Enfin les marges de manoeuvre des politiques budgétaires et monétaires sont épuisées et des mesures de correction devront être prises pour réduire les déficits publics que la crise a fait exploser.
Dans ce contexte, les prévisions pour la fin de l’année 2009 et 2010 indiquent une reprise limitée dans son ampleur. Nous anticipons une baisse du PIB pour la zone euro de -4,1% en 2009 suivi d’une croissance 1,1% en 2010. Aux Etats-Unis le PIB devrait chuter de 2,9% en moyenne cette année, avant de croître de 1,7% en 2010. Du fait de la bonne tenue de sa consommation, la France a relativement moins souffert que les grands pays européens : le BIPE prévoit une baisse du PIB de 2,4% en 2009, suivie par une reprise de 1,2% en 2010.
Les prix à la consommation, en baisse depuis plusieurs mois, devraient renouer avec des taux positifs dès la fin de l’été. Pour autant, le niveau d’inflation restera loin du niveau de 2% susceptible d’inquiéter la BCE et de l’inciter à revoir le taux directeur.
Une incertitude majeure sur la croissance économique fin 2009-début 2010 tient à l’ampleur de l’épidémie annoncée de grippe H1N1. Le BIPE estime que l’épidémie pourrait amputer la croissance en France de
près de 2 points en moyenne annuelle, les secteurs les plus impactés étant les secteurs de services, plus intensifs en emplois féminins, notamment ceux subissant en parallèle une baisse de la demande comme
l’hôtellerie restauration, les activités récréatives, culturelles et sportives et le commerce, les particuliers baissant la fréquentation pour éviter les risques de contagion. Une diffusion de l’épidémie au 4ème trimestre 2009 s’estompant au 1er trimestre 2010 ramènerait la croissance cette année à - 2,7% en France, et à - 0,1% l’an prochain.
BIPE
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