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[Etude] La féminisation des entreprises a des impacts sur la marque employeur et la RSE

Etude 2022 de l’Observatoire SKEMA de la féminisation des entreprises 

Par Michel Ferrary*, directeur de l’Observatoire SKEMA de la Féminisation des entreprises

Malgré la toute récente nomination de Christel Heydemann à la direction générale d’Orange, la présence de Catherine MacGregor à la tête d’Engie depuis un an et l’annonce de l’arrivée cet été d’Estelle Brachlianoff aux commandes de Veolia, des progrès restent à faire dans le domaine de la féminisation des comités exécutifs des entreprises.
Néanmoins, le vote de la loi Rixain au mois de décembre dernier commence à faire évoluer les choses vers la bonne voie, c’est en tout cas ce que laisse entendre la dernière édition de l’étude. Revue de détail avec Michel Ferrary, directeur de L’Observatoire SKEMA de la féminisation des entreprises qui livre l’état des lieux pour 2022.

La féminisation impacte le choix des jeunes diplômés et la RSE

Dans son étude 2022, l’Observatoire SKEMA de la féminisation des entreprises met en relief une réalité dans laquelle la féminisation du middle-management a un impact sur la marque employeur des plus grands groupes, de la même manière qu’elle peut influer sur la décision finale des jeunes diplômés (écoles de management et d’ingénieur) dans le choix de leur futur employeur.

Loi Rixain : l’embellie pointe à l’horizon ?

Dans le même ordre d’idée, l’étude fait apparaître une lueur d’espoir : en 2021, sept entreprises du CAC40 sont en conformité avec la mise en œuvre de la loi Rixain, qui légifère sur l’instauration d’un quota de femmes dans les comités exécutifs pour 2027. Une donnée encourageante mais qu’il s’agit de nuancer (33 entreprises du CAC40 n’y sont pas encore parvenues). Sur le volet de la Responsabilité sociale des entreprises (RSE), l’étude de l’Observatoire SKEMA démontre que plus un comité exécutif est féminisé, plus la qualité de la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise est au rendez-vous, de même que la rentabilité.

Pour réaliser l’étude 2022 de l’Observatoire SKEMA de la féminisation des entreprises, le Professeur Ferrary s’est basé sur les rapports annuels publiés en 2021 par les entreprises du CAC40. Il met ici en lumière un certain nombre d’autres points :

  • L’exclusion de l’olympe de la gouvernance du conseil d’administration : les femmes occupent seulement 2,5% des 80 postes de Président et/ou Directeur Général des entreprises du CAC40 : aucune femme PDG, 1 femme présidente du conseil d’administration et 1 femme Directrice Générale.

  • Les évadés sociaux du CAC40 qui s’expatrient pour éviter le quota de 40% de femmes dans le conseil d’administration imposé par la loi Copé-Zimmermann.
    Sur les 4 entreprises qui sont les plus éloignées du quota de 40%, 3 sont juridiquement domiciliées dans des pays étrangers non-soumis à des quotas : c’est le cas d’Airbus : 25% (Pays-Bas), de Stellantis : 27% (Pays-Bas) et d’Arcelor Mittal : 25% (Pays-Bas).

  • L’irréductible plafond de verre pour accéder aux comités exécutifs : Diversité & exclusion ? Les femmes ne représentent que 19,53% des comités exécutifs des entreprises du CAC40 alors qu’elles représentent 33,47% de la population des cadres, vivier traditionnel de recrutement des dirigeants. L’épaisseur du plafond de verre est de 13,94.

  • Le quota de 30% de femmes dans les Comités Exécutifs prévu par la loi Rixain pour 2027 est déjà atteint par 7 entreprises : Air Liquide, Danone, Dassault Systèmes, Engie, Legrand, Michelin et Schneider Electric.

  • Un index d’inégalité met en évidence les entreprises qui discriminent le plus et le moins les femmes en matière de promotion professionnelle : le Prix citron est attribué à EssilorLuxoticca et le Prix orange à Schneider Electric.

  • La bipolarisation sexuelle des grandes entreprises. L’étude relève une rupture de plus en plus marquée entre les entreprises très féminisées (ayant un pourcentage élevé de femmes dans les effectifs et l’encadrement) qui ont des difficultés à recruter des hommes et les entreprises peu féminisées (pourcentage faible de femmes dans les effectifs et dans l’encadrement) qui ont des difficultés à recruter des femmes.

  • Une bipolarisation qui s’accentue du fait des préférences opposées des filles et des garçons diplômés de l’enseignement supérieur. Les filles préfèrent les entreprises très féminisées et les garçons, les entreprises peu féminisées.

  • La féminisation des comités exécutifs et de l’encadrement : les effets positifs sur :
    -  La rentabilité opérationnelle en 2020
    - La responsabilité sociétale de l’entreprise mesurée par l’indice Sustainalytics (associant la note ESG ainsi qu’une note dite de controverse traduisant l’exposition de l’entreprise à des accidents ayant un impact sur l’environnement ou la société civile).
* Depuis 2007, à l’initiative de son fondateur, le professeur Michel Ferrary, l’Observatoire SKEMA de la féminisation des entreprises analyse l’évolution du pourcentage de femmes dans les conseils d’administration, les comités exécutifs, l’encadrement et les effectifs des 40 plus grandes entreprises privées françaises. Il analyse également le lien entre la féminisation des différents niveaux hiérarchiques (conseils d’administration, comités exécutifs, encadrement et effectifs) et leurs performances économiques et financières (croissance, rentabilité, cours de bourse…).
Les travaux de l’Observatoire SKEMA de la féminisation des entreprises ont fait l’objet de nombreuses publications académiques et présentations dans des conférences scientifiques.

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