Selon l’Observatoire Nortia du Conseil Financier Indépendant, l’économie mondiale reprend des couleurs malgré plusieurs rebonds. Problèmes d’approvisionnement, flambée des matières premières et montée de l’inflation ont pesé dans la balance mais les CGP ont pu s’appuyer sur l’euphorie des marchés actions pour adopter une posture plus offensive dans la constitution des portefeuilles.
Construit sur la collecte (versements initiaux et complémentaires) et sur les mouvements d’arbitrage de plus de 1 200 CGP actifs de Nortia, l’Observatoire brosse un panorama dynamique de leur activité en assurance-vie et compte-titre.
« Les experts financiers ont cherché à diversifier les portefeuilles des clients en assurance-vie. Tout au long de l’année, ils se sont adaptés aux marchés et au contexte avec l’objectif de générer de la performance. Face à la volatilité observée sur certains secteurs et zones géographiques, les CGP avaient tout intérêt à réduire le risque en diversifiant leurs investissements au profit des fonds Monde et multisectoriels », explique Philippe Parguey, Directeur Général de Nortia.
« Les produits diversifiés sont très appréciés des CGP car ils permettent de générer une performance adaptée à tous les profils, du plus prudent à celui recherchant une allocation plus dynamique. Et cela porte ses fruits : rien qu’en assurance-vie, c’est plus de 151 milliards d’euros qui ont été comptabilisé au cours de cette année 2021 », précise Adrien Lhermitte, Directeur de l’Ingénierie Financière de Nortia.
Assurance-vie : une année risquophile au profit des unités de compte
En termes de collecte brute en assurance-vie, celle-ci était constituée en 2021 à 57,75% d’unités de compte (UC) contre 49% en 2020, volume largement supérieur à celui investi dans les fonds euros. Ce n’est qu’au troisième trimestre qu’une légère inversion de la tendance se fait ressentir. La reprise de l’épidémie, l’attente des annonces des banques centrales et la poussée inflationniste ont généré un mouvement de volatilité sur les marchés actions assez fort qui poussent les CGP à se tourner à nouveau vers les fonds euros (47% de la collecte au T3 contre 40% au T2).
En termes de classes d’actifs, le désengagement progressif des marchés actions sur le second et le troisième trimestre a soutenu les investissements dans les autres classes d’actifs. Ainsi, l’obligataire a rencontré un certain succès avec une collecte progressant de 4,2% sur le premier trimestre à 14,2% sur le quatrième trimestre. De la même manière, pour se prémunir de la volatilité, les investisseurs se sont exposés sur des actifs décorrélés des marchés traditionnels, notamment les supports immobiliers qui représentent 26% des nouveaux flux entrants sur le troisième trimestre, principalement dopés par les SCI thématiques sur le viager ou la santé, véhicules porteurs de sens. De leur côté, les produits structurés, plébiscités également pour leur volatilité contenue, ont connu un point haut sur le second trimestre, en représentant 15,8% de la collecte.
Compte-titre : un regain d’intérêt pour les fonds actions au T4
Les compte-titres ont profité de la dynamique sur les marchés actions, et suit la même tendance que l’assurance-vie, même s’il ne jouit pas de la même enveloppe fiscale. En revanche, on comptabilise davantage de véhicules éligibles au compte-titre. Les investisseurs ont donc profité de cette dynamique pour s’exposer à cette classe d’actifs.
La proportion des versements alloués aux produits structurés connait une hausse soutenue depuis plusieurs années. L’année 2021 n’a pas fait exception, les produits structurés ayant représenté près de la moitié de la collecte sur les comptes titres jusqu’au troisième trimestre 2021. Cette tendance s’est légèrement atténuée au quatrième trimestre, due à une baisse du nombre de lancement des produits, et a profité aux fonds actions qui représentent au T4 près du quart de la collecte.